Dans un récent communiqué, le groupe rebelle colombien des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) a regretté la capture des trois émissaires qui avaient en leur possession les preuves de survie de 16 otages, dont celles de l'ancienne sénatrice Ingrid Betancourt, qui étaient destinées au président du Venezuela Hugo Chavez.

Les FARC fustigent le chef de l'État colombien, Alvaro Uribe, qui, après avoir interrompu la médiation du président Chavez en faveur de l'échange humanitaire, a fait intercepté les 3 émissaires qui devaient apporter des preuves de vie de certains otages, comme cela avait été spécifié dans les accords de Miraflores, et qui devait constitué un acte préalable à la rencontre entre Hugo Chavez et le chef suprême des FARC Manuel Marulanda.

Nous nous étions engagés à faire parvenir ces preuves avant la fin de l'année, affirment les FARC, mais au vu de la manière avec laquelle nos émissaires sont accueillis, et comme nous ne pouvons pas courir le risque de voir d'autres de nos émissaires arrêtés par les autorités colombiennes, nous n'enverrons plus aucune preuve de vie des otages ! (…)

« Nous sommes désolés pour les familles des victimes, nous pensions leur faire ce cadeau pour Noël, elles devront s'en passer à cause du manque de bon sens de Bogota ». Ces fausses excuses des FARC feraient presque oublier les appels désespérés de ce petit garçon atteint d'un cancer qui se savait condamné et suppliait les FARC de lui permettre de revoir son papa avant de mourir. Bien entendu, l'enfant est mort sans jamais avoir revu son père dont la dépouille, emballée dans un sac-poubelle, fut jetée par les FARC le long d'une route quelque temps plus tard.

Une fois encore la guérilla colombienne essaye de manipuler l'opinion publique et internationale. Alors que les preuves de survie jettent le discrédit sur le côté " humain " des rebelles en révélant au monde les conditions monstrueuses dans lesquelles se trouvent les otages, les FARC tentent de reprendre la main et de jeter à nouveau toute la responsabilité sur le gouvernement colombien, que se soit celui d'Uribe ou ceux de tous les présidents qui l'ont précédé depuis près de 50 ans.

Après les révélations du massacre gratuit des 11 députés qu'ils retenaient en otages, ces images où l'on voit des prisonniers amaigris qui ne sont plus que l'ombre de ce qu'ils étaient, rappellent fortement les images prisent dans des camps de concentration, ce qui renforce l'opinion que les FARC sont bien des terroristes et non des guérilléros au service du peuple… ou alors il faudrait considérer, comme eux, qu'Ingrid Betancourt et les autres otages sont les ennemis du peuple pour justifier qu'ils les traitent ainsi.

En réponse à ce communiqué, Alvaro Uribe a fait savoir qu'il ne reviendrait pas sur sa décision de suspendre le mandat du président vénézuélien, mais qu'il était prêt à travailler avec Nicolas Sarkozy pour rechercher de nouvelles pistes pour arriver à la libération rapide des otages, pour autant que la France s'engage à œuvrer en faveur de l'ensemble des 750 otages et non exclusivement de Ingrid Betancourt.