Pour les Corses et surtout pour les nombreuses familles ayant vécu ce drame sans précédent, l’oubli ne viendra jamais. Impossible pour beaucoup d’entre eux de prendre place dans les gradins du stade sans revoir les images encore bien nettes qui ont marqué les mémoires ce jour du 5 mai 1992 alors que tout prédisposait à la fête qui devait suivre un match de très haut niveau entre Marseille et Bastia. Un stade comble avec 18000 spectateurs survoltés, venant de toute la Corse mais aussi du continent pour assister à une demi-finale sous un soleil encore généreux.
Ceux qui étaient présents, ce jour-là, se souviendront toute leur vie du silence qui a suivi la catastrophe, plus de bruit de pieds qui tapent les gradins, plus de trompes, cornes et chants partisans. Un bruit d’avalanche a mis un terme aux effusions d’un coup d’un seul et les survivants, plongés dans un silence « assourdissant » ont mis longtemps à réaliser l’horreur de la situation. Petit à petit le bruit des pleurs et les cris de détresses ont remplis ce qui restait du stade de Furiani. Viendront ensuite les cris des secouristes professionnels ou non, mêlés au vacarme des sirènes d’ambulances et des hélicos dépêchés sur place. S’en suivra des heures de travail acharné pour libérer les corps en vie ou non prisonniers dans un enchevêtrement de tube, de grillage et de bois.
De ces décombres sortiront meurtris à jamais 2400 blessés et 19 personnes y laisseront la vie. Des associations demandent à ce que plus aucun match ne se déroule en corse le 5 mai en respect pour les victimes et leur famille qui souhaitent faire de cette date une journée de recueillement et de souvenir.