Et Wagner. Le hasard fait bien les choses : les deux plus grands compositeurs d’opéras du 19ème siècle sont nés la même année, voilà bientôt 200 ans.
Rivaux, ils l’étaient certainement même si une secrète admiration de l’un pour l’autre n’est pas à exclure. Ils comptent chacun de farouches partisans et il est rare que les fans de l’un soient fans de l’autre.
Je le dis sans ambages, je préfère de beaucoup le compositeur italien au génie allemand. Je trouve les opéras de Wagner longs et souvent ennuyeux. De plus, j’estime qu’il met mal en valeur les chanteurs. Par contre, sa maîtrise de l’orchestre fait souvent merveille, surtout dans ses ouvertures. En plus, l’homme n’était pas très sympathique. Antisémite notoire, égoïste et intrigant, il a su profiter de l’admiration que lui portait Louis II de Bavière. Pas très bon camarade, en plus : il faisait des enfants à la femme de son chef d’orchestre pendant que celui-ci mettait tout son talent à interpréter ses œuvres.
Giuseppe Verdi, au contraire, était adulé dans son pays. On le considère comme une des principales figures de la réunification de l’Italie. Son nom servait de code de ralliement contre l’occupant : V.E.R.D.I pour « Victor Emmanuel Roi d’Italie ». Immensément riche, au contraire de Wagner qui a toujours vécu aux crochets des autres, il faisait le bien autour de lui. Il a créé la maison de retraite des musiciens à Milan.
Le principal atout de Verdi, c’est son sens de la mélodie qui lui permet d’être admiré par les spécialistes tout en restant populaire. En Italie, les passants fredonnent du Verdi dans la rue.
« La Traviata », « Rigoletto », « Don Carlos », « Le trouvère », « Nabucco », tous ses chefs d’œuvre contiennent des airs merveilleux que l’on retient tout de suite. Les plus grands chanteurs ont donné le meilleur de leur talent au service du maître italien.
Ce qui est formidable, dans cet anniversaire, c’est qu’on va entendre ses œuvres toute l’année. Sans oublier, bien sûr, son magnifique Requiem : écoutez le lacrimosa et si une larme ne vous vient pas aux paupières, c’est à désespérer de tout !
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[b]Deux géants ! le lectorat de C4N n’a pas l’air d’apprécier votre article, qui pourtant mérite attention. L’illustration mélodique choisie est splendide … n’est-ce pas « Herbert » qui dirige ?
et voici l’ouverture de Lohengrin dirigée par le même …[/b]
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Le temps passe très vite…c’est certain mais les génies restent
En effet, ce Requiem porte bien son nom, très lacrymosa!