Hublot : une tocante de 140 carats

Exemplaire unique, la Hublot Five Millions Dollars avait quitté le Jura suisse pour Singapour et la boutique The Hour Glass. On la donne à présent au poignet de Jay Z., le compagnon de Béyoncé. « Tiens, prends ce bijou… », s’amusait Guy Bedos « non, prends ce bijou, s’il te plait ». Franchement, cette tocante, pardon, ce garde-temps s’ornant, sur boîtier en or blanc et son bracelet, de 1 282 diamants (302 baguette pour le boîtier, 179 pour le cadran, 782 pour le bracelet, plus ceux taille émeraude de trois carats chacun) peut plaire ou ne pas plaire. Pour se muscler l’avant-bras, c’est quelque peu dispendieux.

Baptisée Cinq millions de dollars, la Hublot qui avait été présentée au dernier salon horloger Baselworld a transité par Singapour avant de filer vers les États-Unis. Prix d’acquisition inconnu pour la boutique asiatique, et pour Béyoncé, l’acheteuse présumée.

Ce garde-temps ne passera pas inaperçu : diamètre de 44 mm – gros bras requis pour l’arborer –, tout en or blanc serti de 1 282 diamants. Le plus long pour sa réalisation ? Sélectionner les pierres, pas les diamants baguette de 0,67 carats ou davantage, ni les rubis du mouvement, mais les six taille émeraude du bracelet, de trois carats, en totalisant 18 à eux seuls.

Ce n’est pas une tocante très « compliquée ». Seule « main » supplémentaire pour cette automatique à 42 heures de réserve : une trotteuse.
Les diamants sont éternels, et nul besoin d’indiquer la date ou les phases lunaires.

Tailleurs et sertisseurs ont ensuite œuvré 14 mois. C’est en fait un modèle Big Bang fortement chargé en pierres, conçu avec les ateliers Bunter de Genève, siglé Hublot sur le fond.

Il en est une autre, un modèle dame, vendue à la femme d’un propriétaire de casino de Las Vegas, qui, lui, comporte une complication, un tourbillon : coût environ deux millions d’euros. Elle avait été présentée en 2011.

Est-ce le garde-temps le plus cher au monde ?
Sans doute pas : des Patek-Philippe de collection peuvent sans doute, en ventes publiques (ou très privées) dépasser son montant final. Mais elle pourrait le devenir.

Quatre acheteurs potentiels

Cette montre-bracelet avait été convoitée par des acheteurs de Dubaï, Moscou et Monaco. En trois jours, elle fut vendue, fin août dernier, à The Hour Glass, de Singapour, qui affirmait disposer d’un acheteur.

Ce serait en fait une acheteuse : Beyoncé.

Si le boîtier est anti-chocs, le sertissage ne l’est pas tout à fait.

Ne pas laisser la petite Blue Ivy Carter, la gamine du couple, jouer avec : pour le moment, à moins d’un an, elle ne risque pas de s’amuser à la démonter. Mais ensuite ? En tout cas, il se passera de nombreuses années avant qu’elle emprunte la montre de papa.

 

 

 

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !

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