2012, comme un parfum de 2002

Il est amusant de constater les similitudes des situations à dix ans d’intervalle, comme si parfois l’Histoire bégayait.

Un an avant les présidentielles, Chirac était au plus bas dans les sondages avec un bilan calamiteux. Et puis, miracle, la droite sort de son chapeau l’argument dévastateur : l’insécurité. La gauche, dans sa grande naïveté, néglige le sujet et se fait balayer.

Aujourd’hui, on retrouve des données similaires : Sarkozy est au plus bas et son parti ne vaut guère mieux à tel point que les candidats de droite aux cantonales oublient de mentionner qu’ils appartiennent au parti du président.

Mais la gauche ne profite pas de cet état de fait avec des leaders aussi ternes que l’était Lionel Jospin. Ah, lui, c’était un homme intègre, sérieux, travailleur mais tellement peu charismatique.

La droite ne peut plus revendiquer le lutte contre l’insécurité étant donné que ça va faire dix ans qu’elle gère le problème avec des résultats très décevants.

Patrick Buisson, ancien journaliste au journal d’extrême-droite Minute et conseiller du Président, a trouvé la botte secrète : l’islamophobie.  

On propose un débat sur la laïcité en sachant que ça va déraper. Ca a déjà dérapé, d’ailleurs, puisqu’un candidat du Val d’Oise a fait imprimer des affiches sur lesquelles on peut lire « Non aux minarets dans le Val d’Oise, non à la burqa ». Et ce n’est qu’un début.

Le Parti Socialiste dans sa grande candeur ne peut pas suivre l’UMP sur ce terrain.

Les Musulmans de France sont en colère contre Sarkozy et redoute ce débat. On les voit déchirer leur carte de l’UMP. Le conseiller à la diversité de Nicolas Sarkozy est limogé après avoir piqué une grosse colère. C’est bon ça pour l’UMP qui aura beau jeu d’apparaître comme étant contre les Musulmans tout en minaudant et prétendant l’inverse. Copé est très fort à ce petit jeu. Ici encore, le PS laisse l’initiative à la droite. « On n’utilise pas ces procédés, chez nous ! » Il faudra pourtant bien évoquer le sujet qu’on le veuille ou non si on ne veut pas encore passer à côté.

Voilà pourquoi la défaite annoncée de Nicolas Sarkozy n’est pas si inéluctable que l’on veut bien le dire. Mais l’Histoire peut-elle se répéter ?

 

Une réflexion sur « 2012, comme un parfum de 2002 »

  1. Communique de l’uam95 concernant le tract de M. DIDIER Geoffroy

    Nous condamnons avec la plus grande fermeté, le tract de M. DIDIER Geoffroy candidat au canton de gonesse, ainsi que ses propos sur les minarets et la burqa, thèmes qui contribuent à attiser les peurs, alors que les habitants du val d’oise s’interrogent sur le logement, l’emploi, la sécurité, la solidarité et l’education. Nous tenons à rappeler que nous n’avons jamais demandé à M. DIDIER Geoffroy de nous aider a lutter contre les minarets ou la burqa pour la simple raison que nous considérons que ces pratiques ne doivent être appreciées qu’au regard de la loi et des principes de la laicité et qu’un candidat au siege du conseil général n’est pas un legislateur. Nous désavouons ses propos selon lesquels nous serions d’accord avec ses thèmes de campagne a savoir : non aux minarets, non à la burka.

    L’uam95 s’indigne des propos de certains, qui sous pretexte de lutter contre l’extrème droite, utilisent les même thèmes de campagne que le front national, en faisant de l’Islam le bouc émissaire des problèmes que traverse la France notamment en suscitant la peur des minarets et de la burqa chez nos concitoyens .

    L’Union des associations musulmanes du 95 s’inquiète du débat sur la laïcité qui s’annonce et laisse présager de graves dérapages. Ces dérapages ont d’ailleurs deja commencé avec la campagne des cantonales qui a donné lieu à une surenchère dans les propos de plus en plus islamophobes de certains candidats à la pêche aux voix de l’extrème droite.

    Nous réaffirmons notre attachement au principe de la laicité et à la séparation de l’Etat et des eglises. Cette séparation implique aussi la neutralité de l’Etat face aux cultes et la liberté de culte.

    L’uam95 considère que le socle de la république réside dans le respect de la liberté de conscience, la liberté religieuse et la liberté d’expression telle que stipulé dans l’article 9 de la convention européenne des droits de l’homme et tient a rappeler que les musulmans ne remettent pas en cause les principes de la laicité.
    L’uam95 refuse l’instrumentalisation de l’Islam pour des motivations purement politiciennes et met en garde ceux qui veulent nourrir les extrèmes, contre les conséquences imprévisibles qu’une telle instrumentalisation pourrait entrainer dans la société. Nous demandons aux autorités politiques de prendre leur responsabilité face a de tels agissements et de veiller a ce qu’aucune communauté ne se sente stigmatisée.

    Paris le 14 mars 2011

    Le bureau de l’uam95

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