Il est amusant de constater les similitudes des situations à dix ans d’intervalle, comme si parfois l’Histoire bégayait.

Un an avant les présidentielles, Chirac était au plus bas dans les sondages avec un bilan calamiteux. Et puis, miracle, la droite sort de son chapeau l’argument dévastateur : l’insécurité. La gauche, dans sa grande naïveté, néglige le sujet et se fait balayer.

Aujourd’hui, on retrouve des données similaires : Sarkozy est au plus bas et son parti ne vaut guère mieux à tel point que les candidats de droite aux cantonales oublient de mentionner qu’ils appartiennent au parti du président.

Mais la gauche ne profite pas de cet état de fait avec des leaders aussi ternes que l’était Lionel Jospin. Ah, lui, c’était un homme intègre, sérieux, travailleur mais tellement peu charismatique.

La droite ne peut plus revendiquer le lutte contre l’insécurité étant donné que ça va faire dix ans qu’elle gère le problème avec des résultats très décevants.

Patrick Buisson, ancien journaliste au journal d’extrême-droite Minute et conseiller du Président, a trouvé la botte secrète : l’islamophobie.  

On propose un débat sur la laïcité en sachant que ça va déraper. Ca a déjà dérapé, d’ailleurs, puisqu’un candidat du Val d’Oise a fait imprimer des affiches sur lesquelles on peut lire « Non aux minarets dans le Val d’Oise, non à la burqa ». Et ce n’est qu’un début.

Le Parti Socialiste dans sa grande candeur ne peut pas suivre l’UMP sur ce terrain.

Les Musulmans de France sont en colère contre Sarkozy et redoute ce débat. On les voit déchirer leur carte de l’UMP. Le conseiller à la diversité de Nicolas Sarkozy est limogé après avoir piqué une grosse colère. C’est bon ça pour l’UMP qui aura beau jeu d’apparaître comme étant contre les Musulmans tout en minaudant et prétendant l’inverse. Copé est très fort à ce petit jeu. Ici encore, le PS laisse l’initiative à la droite. « On n’utilise pas ces procédés, chez nous ! » Il faudra pourtant bien évoquer le sujet qu’on le veuille ou non si on ne veut pas encore passer à côté.

Voilà pourquoi la défaite annoncée de Nicolas Sarkozy n’est pas si inéluctable que l’on veut bien le dire. Mais l’Histoire peut-elle se répéter ?