Ce ne sera finalement pas Laurent Delahousse. TF1 avait bel et bien engagé des discussions avec le journaliste présentateur des éditions du week-end sur France 2, mais celui-ci a posé des conditions trop fortes, et notamment la nomination de plusieurs de ses proches auprès de la direction de l’information de TF1. Des exigences impossibles pour la Une, qui n’a donc pas conclu l’affaire.
A la place, la direction de TF1 a privilégié une promotion interne, puisque c’est Gilles Bouleau, le remplaçant de Laurence Ferrari, qui sera titularisé sur le fauteuil du 20 heures. Plusieurs raisons expliquent cette nomination. D’abord, Gilles Bouleau avait la faveur du PDG de la chaîne, Nonce Paolini, qui préfère généralement les nominations en interne. Le propriétaire Martin Bouygues souhaitait recruter Laurent Delahousse, mais s’est finalement rallié à la préférence du patron de TF1.
Ensuite, après quatre années au cours desquelles Laurence Ferrari a dû affronter tout à la fois la baisse des audiences, la presse people et les polémiques au sein de la rédaction – qui la décrivait comme quelqu’un de renfermé – la Une a sûrement préféré une nomination qui faisait consensus… et la faisait prendre moins de risques. Décrit comme "un pro" par Catherine Nay, la directrice de l’information, Gilles Bouleau a fait toute sa carrière journalistique au sein du groupe TF1, d’abord dans divers services, puis comme présentateur sur LCI et enfin comme correspondant à Londres et à Washington. Depuis un an, il avait succédé à Harry Roselmack comme "joker" de Laurence Ferrari.
Reste que si le présentateur est trouvé – et que les dirigeants de TF1 n’auront donc pas à se creuser les méninges tout l’été pour en débaucher un – le format du journal de 20 heures reste à revoir. En quatre ans, le JT a perdu trois millions de téléspectateurs. La faute à l’émergence des chaînes de la TNT et à la concurrence d’Internet sur le terrain de l’information, mais aussi au manque de renouvellement d’une émission à bout de souffle. L’information de TF1, largement battue en termes d’audience par France 2 lors de l’élection présidentielle, doit réinventer ses formats pour redresser la barre.
Quant à Laurent Delahousse, qui a choisi de rester chez France Télévisions, il pourra se consoler avec les lots offerts par ses dirigeants. Le journaliste devrait notamment se voir confier la présentation de plusieurs prime times la saison prochaine. Il pourra aussi accéder à une demande personnelle, celle de se voir décharger de la présentation des éditions du week-end une fois par mois. Ce sera alors sa remplaçante Marie Drucker qui officiera.
