Le 1er Mai, jour traditionnel de la fête du travail, est l’occasion pour nombre de travailleurs, d’organisations syndicales et politiques, d’évoquer les luttes sociales passées et à venir.

Dans un contexte pré-electoral, ancré dans la bi-polarisation à la veille du second tour, il peut revêtir cette année, un accent tout particulier…

Le 1er mai 1886, un vaste mouvement de grève permit aux travailleurs nord américains d'obtenir la journée de huit heures. En France, des manifestants prennent l’habitude à partir de 1890, de défiler en arborant sur leur veston, un triangle rouge, symbole de la division de la journée en trois parties égales : travail, sommeil, loisirs. Instrumentalisé par le gouvernement de Vichy qui en fait en 1941, le jour de « Fête du travail et de la concorde sociale », il faudra attendre 1947 pour que le gouvernement de la Libération en fasse un jour férié et payé. [1]

 

Cette année, le 1er Mai (et la mobilisation sociale qui l’accompagne) peut revêtir un trait tout particulier, du fait de l’imminence de l’échéance électorale. Face au choix Royal / Sarkozy, de nombreuses organisations vont être amenées à se positionner. C’est notamment le cas du FN dont le leader a affirmé qu’il se prononcerait à l’occasion de la « fête de Jeanne d’Arc ».  [2]

 

D’autres organisations, telles que celles réunies autour du « Front anti Sarko », ne manqueront pas cette occasion pour clamer leur opposition à l’option incarnée par le candidat néo-conservateur français.  C’est d’ailleurs ce que l’on observe au jour le jour avec les prises de positions exprimées par diverses personnalités ou associations [3]

 

Dans une certaine mesure, Le 1er mai 2007 ne serait pas sans rappeler la mobilisation similaire à celle d’il y a cinq ans,  où au-delà de la fête du travail, les français faisaient part de leur rejet de toute forme de fascisme… 

 

 [1] voir le site d’Hérodote, site consacré à l’histoire, et notamment le chapitre sur le 1er mai 1886.  

[2] A l’image des partisans du conservatisme et de la droite dure -tels Philippe de Villiers- il ne serait pas étonnant de voir le FN se rallier au camp de l’ex Ministre de l’Intérieur, dans la mesure où nombres des thèses de ce dernier reprennent les visées du parti d’extrême droite.

 

[3] Loic WACQUANT (sociologue), Alain PIRIOU (porte-parole de l’inter-LGBT), Florence Bellivier (professeur de droit et secrétaire générale adjointe de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme, FIDH), Ariane Mnouchkine (femme de théâtre),  Edwy Plenel (dont on peut retrouver la vidéo « Edwy Plenel s’engage contre Sarko » sur le net), Thierry Pech (secrétaire général de la République des Idées),  Guillaume Duval (rédacteur en chef d’Alternatives économiques), Thomas Piketty (économiste), Christine Lazerges (professeur de droit à la Sorbonne), Patrice Chéreau (réalisateur et metteur en scène), Philippe Besson (écrivain), Jean-Pierre Azema (historien, enseignant à Sciences-po Paris), Jacques Cheminade (candidat à la présidentielle de 1995), etc…

Mais aussi : Act’up Paris, La ligue des Droits de l’Homme (LDH), le journal Politis etc…