Samuel Fonkam, Président ELECAM
Comme prévu, les camerounais se sont rendus auxurnes ce dimanche 09 octobre 2011 pour élire leur président de la république. Ilsavaient donc à choisir parmi les 23 candidats en lice dont l’actuel président PaulBiya, celui qui occupera la fonction suprême du pays durant les sept prochainesannées. Cependant, contrairement à l’effervescence qu’on note généralement enAfrique lors de pareils événements, c’est dans une indifférence surprenante queles camerounais ont vécu cette élection présidentielle 2011. A Yaoundé, denombreux habitants ont tout simplement choisi de rester chez eux. Ceci, pourplusieurs raisons. Pour certains, ils disaient ne pas aller cautionner cequ’ils ont qualifié de « parodie d’élection » sans enjeux. D’autrespar contre, plus nombreux, pointaient plutôt un doigt accusateur sur Elecam,l’organe chargé de l’organisation de ce scrutin qui selon eux ne les aurait pas facilité les choses. C’est le cas du jeuneBertin rencontré dans le centre de vote de l’école privée « Ndema »dans le 4e arrondissement de Yaoundé : « Elecam estcomplètement passé à côté de sa mission ; l’on m’a dit que je pouvaisvoter avec ma carte nationale d’identité ; mais j’ai parcouru presque tousles bureaux du coin et je n’ai trouvé mon nom sur aucune liste » nousconfie le jeune homme avant de conclure « je vais retourner chez moi, jesuis fatigué. Certainement qu’ils ont ficelé ce genre de choses pour découragercertains électeurs qu’ils soupçonneraient proches de l’opposition ». Lapléthore de candidatures fantaisistes enregistré pour cette présidentiellecamerounaise n’aurait aussi pas été denature à encourager les électeurs à aller massivement au vote.
Ce faibleengouement des camerounais s’est observé dans presque toutes les localités(rurales et urbaines) du Pays. D’après l’AFP, on aurait enregistré dans unbureau de vote de Douala onze votantssur plus de cent cinquante inscrits ! Des nouvelles en provenance del’Ouest du pays ne sont aussi guère reluisantes.
L’abstention n’a pas été le seul disfonctionnementenregistré lors de cette présidentielle 2011. On parle aussi de l’assassinatd’une militante de l’opposition dans laville de Bandjoun ; et surtout du décèsde deux gendarmes dans la péninsule de Bakassi ; qui auraient été tués pardes assaillants non identifiés venus par voie maritime, a indiqué le ministrede l’administration territoriale et de la décentralisation. Le Cameroun commele redoutaient de nombreux observateurs n’aurait dont pas connu une élection juste,transparente et paisible. Car l’on a aussi bien parlé de votes multiples dansde nombreux bureaux de vote. Ceci, grâce aux enregistrements multiples qu’afait Elecam. S’achemine – t – on vers un long contentieux électoral auCameroun ? Seuls les jours à venir nous en édifieront davantage !