Quoiqu’il arrive, cela me surprendra toujours.

En visite dans des petites villes sympathiques, je suis toujours à la recherche du centre ville pittoresque, celui là même qui, protégé par l’appellation ‘zone piétonne’ se démarque des rues de la ville sans cesse sillonnées de véhicules en tout genre. 

Cet endroit privilégié qui ravit toujours lorsqu’au détour du chemin ce n’est pas une moto que l’on croise, nous pétaradant sa haine dans les oreilles mais un piéton, un homme ou une femme, quelqu’un que l’on peut saluer, à qui l’on peut sourire ou faire un signe de la main. Quelqu’un qui, quelque soit sa réaction, sera humain.

Pas une de ses affreuses machines métallique qui nous agresse de son pare choc empressé quand on désire traverser la route, outrepassant nos droits sans doute. Et qui en profite pour accélérer notre mouvement d’un collage habile pour nous envelopper d’un nuage particulaire à son départ.

Et pourtant…

La zone piétonne de la ville était si belle quand j’y ai fait mes premiers pas jusqu’à ce que je tourne au coin dans la rue dans ce boulevard piéton, comment l’appeler autrement, et que je me glisse, malheureux entre deux camions de livraison.

Pourquoi se leurrer encore ? L’appellation ‘zone piétonne’ n’est qu’une duperie de plus, un mensonge orchestré par les commerçants en complicité avec la ville pour empêcher les particuliers de circuler en voiture. 

Mais pour leur petit confort, on ne les prive de rien.

Et va-y que je force le passage dans une foule, que je klaxonne quand une personne âgée n’a pas compris la manœuvre ou ne se dépêche pas au goût du conducteur ou que je crie des invectives quand mon humeur n’est pas bonne.

Et même sans ça.

La présence de véhicules à moteurs dans un centre ville piétonnier est une agression visuelle, sonore, olfactif. C’est un viol de notre légitimité d’humain circulant dans un lieu qui nous est soi disant réservé.

Et on ne dit rien ?

« De toute façon, vous êtes bien content de faire vos courses en centre ville, non ? Et bien, comment croyez vous que les commerces sont livrés en fourniture ? » M’a répondu un agent de livraison.

Evidemment et ça vous donne tous les droits. Et pourtant des solutions existent, non ? J’ai même entendu parler d’un livreur en vélo qui se ferait une joie de faire la navette entre des parkings de livraison et des zones piétonnes si seulement la ville y mettait un peu du sien bien sûr.

Bref, si on se prenait à rêver sérieusement à un chemin piétonnier en ville ? Un endroit exempt de toute agression où il ferait bon se détendre et s’isoler de tout bruit intempestif ? Ca ne vous irait pas vous ? Savoir que l’on peut retrouver un coin de repos dans ce lieu de stress urbain que nous habitons, un endroit en communion avec la nature, la faune, la flore, un parc intra urbain mais habité d’artisans et d’associations en respect total avec leur environnement…

Suis-je le seul à rêver où il y a quelqu’un avec moi ?

Répondez par pitié !!!