Y’a bon Loto…

Quelle misère, mes amis !! En être réduit à se mettre à jouer au Loto en espérant gagner le gros lot… Pourquoi ? Mais pour un futur de rêve, pour échapper à la chappe de plomb qui s’est abattue sur nous, pauvres manants, obligés de se lever le matin pour aller bosser(quand on a encore cette chance !) en souhaitant ardemment, un jour prochain,  ne pas faire partie de la prochaine charrette. Un plan social, une faillite, une lubie de conseil d’administration qui, sous la pression de ces actionnaires, décrétera qu’il convient d’aller voir ailleurs si le personnel est plus malléable et les autorités de tel ou tel pays, plus souple avec les législation du travail.

Surtout que la clique Barrosesque s’est bien gardée de faire une Europe sociale, non mais !!

Bref, j’en reviens au Loto, c’est dérisoire, surtout que les chances de gains sont si minimes. Enfin, sauf qui peut, hein ? Il y a, aujourd’hui, deux types de personnes : ceux qui jouent au loto et rêvent de gagner le gros lot et ceux qui n’achètent pas un billet… mais rêvent de toute manière de gagner le gros lot !
Quand à celui qui ne rêve pas à ça ou qui ne joue pas, c’est qu’il touche déjà le jackpot dans une roulette d’une toute autre dimension ! Et celle-ci n’est pas liée au hasard ! On gagne à tous les coups. IL faut juste avoir ses entrées, appartenir à des réseaux.

Voilà, c’est tout ce qui nous reste : le rêve, le bon gros rêve capitaliste et libéral, basé sur le gain et l’argent.

De toute manière, les bookmakers en ligne ne s’y sont pas trompés : ça explose sur internet. Il y en a pour tous les goûts. Lotos, loteries, paris sportifs, jeux de gratte, gratuit, payant.

Misère, quand même, que n’avoir comme perspective que de gagner au Loto pour échapper à la pression sociale dans laquelle nous vivons.

Tiens, l’église qui se plaint de la désertification de ses églises, elle n’a qu’à organiser un loto dominical, elle verra si elle ne regagne pas quelques ouailles ! C’est bien beau de proposer la flagellation, la repentance, mais ça n’attire pas le paroissien, ça ! On lui tient déjà tellement se discours culpabilisateur à tout propos.

De toute manière, c’est de sa faute, au Français, il ne travaille pas assez, il gagne trop, il aime trop les vacances et les loisirs, il épargne trop et ne s’endette pas assez pour faire tourner le commerce ! S’il y a bien un truc dont ne se sont pas remis nos voisins, c’est de ce système social patiemment construit depuis la révolution.

Et patiemment détricoté ces 20 dernières années.

Alors, oui, après tout, pourquoi ne pas jouer au Loto ? Ça n’est pas pire que de trouver un CDI : ça aussi c’est devenu une sacrée loterie, non ???