L’équipe de France de rugby s’est hissée en finale de la Coupe du Monde de rugby 2011 en terre Néo Zélandaise. C’était à minima son objectif. Peut-on de ce fait considérer que le tournoi des Bleus est une réussite?
La communication du groupe a souvent laissé à désirer. Que ce soit de la part des joueurs ou de la part de Marc Lièvremont lui même.
Le jeu quant à lui a simplement été catastrophique par instant, acceptable à d’autres moments, jamais brillant.
Ne doit-on retenir au final que l’état d’esprit des joueurs, exemplaires depuis le quart de finale contre l’Angleterre?
Certaines paroles du sélectionneur français resteront dans les anales. Son fameux "tu me fais chier avec ta question" est passé en boucle sur toutes les ondes de France et de Navarre. Les joueurs eux mêmes n’ont pas toujours été irréprochables avec les médias. Certaines conférences de presse ont été de pures pantalonnades irrévérencieuses. A quoi peut-on attribuer ces écarts de conduite? Sans doute au fait que le groupe a vécu replié sur lui même pendant quatre longs mois. Et qu’il fallait que la soupape de sécurité saute à un moment ou à un autre. Et dès ce moment là, la porte était ouverte à tout. Réaction humaine d’hommes de la part de qui on attendait tant.
Ces quatre mois d’isolement, de préparation physique, technique, tactique et mentale n’ont donc semble-t-il pas porté tous les fruits attendus. Au niveau du jeu, la déception fût souvent grande. Dès le premier match contre le Japon, on a senti les joueurs hésitants et crispés. Et ce n’est au final qu’en fin de match, au moment ou le physique compte davantage que le reste, que la différence s’est faite. Idem face au Canada. Guère d’amélioration. Paradoxalement, le meilleur match du XV de France en phase de poules a été celui contre les Blacks. Dix premières minutes fantastiques, non récompensées, pour au final se heurter au terrible réalisme des hommes en noir. Le néant est ensuite atteint lors de la recontre face au Tonga. Même si l’essentiel est sauf. La deuxième place du groupe, promise aux Bleus mais néanmoins qualificative, est assurée.
Et là, le déclic arriva. Tout d’abord provoqué par les critiques acerbes émanant de toutes parts. Et aussi grâce à l’adversaire proposé en quart de finale: nos meilleurs ennemis Anglais. Quel meilleur adversaire pour une équipe blessée et meurtrie? Le sursaut d’orgueil fut formidable. Du moins en première mi-temps. La France vire en tête. Largement. Avant de se faire peur mais de résister aux assauts des hommes de la Perfide Albion gâce à une solidarité et un courage à toute épreuve. Ces mêmes valeurs seront conservées face aux valeureux Gallois rapidement réduits à quatorze lors de la demi finale.
Puis ce fût la finale face à l’adversaire idéal. Un adversaire qui sur ses terres ne pouvait pas passer à côté d’un titre qui lui tendait les bras dès l’annonce du tirage au sort. Un adversaire pourtant certainement bluffé par l’audace de quinze rugbymen Français lors de leur fameux haka. Un adversaire dont le jeu flamboyant fut contré par le XV de France. Un adversaire qui l’a joué à l’expérience. Un adversaire qui n’a pas été meilleur que les Bleus sur cette finale mais qui a gagné. Les All Blacks sont champions du Monde. Les Français deuxièmes. Mais cette fois-ci, nous en France, nous ne retiendrons pas que le nom du vainqueur.