Si l’affaire de la succession de César n’avait pas retenu notre attention, c’est qu’elle était assez largement connue, tout comme celle de la succession Wildenstein, assez bien détaillées en temps utile par Le Canard enchaîné, et d’autres titres. S’il y a une « muraille de Chine » entre les activités d’Éric et de Florence Woerth, il n’y a plus, de longue date, que l’épaisseur d’une feuille de tabac à rouler entre certaines dispositions de la haute-administration et les instructions, directes ou indirectes, de certains ministres. L’affaire de Jean Galli-Douali (voir par ailleurs sur Come4News) est à cet égard très significative.
Qu’on ne s’y trompe pas, Come4News n’est pas Bellaciao ou Indymedia. Il ne s’agit pas de « distancier » C4N de ces sites d’information d’un point de vue déontologique, mais de rappeler que leurs lectorats sont différents. Ici, peu sont celles et ceux qui s’offusqueraient qu’un grand patron, ne pouvant trouver à louer un jet privé, puisse bénéficier d’une dérogation et obtenir qu’un avion du Glam l’emmène d’urgence signer un important contrat à l’étranger. Et s’il advenait que ce patron dédommage l’État à un tarif inférieur à celui que lui aurait appliqué une compagnie privée, et qu’il signe ensuite un chèque à la formation politique du facilitateur, cela ne ferait, ici, ni chaud, ni froid à beaucoup.
Dans cette affaire César, comme dans beaucoup d’autres, Le Figaro n’a pas tort de relever que le cas n’est pas exceptionnel et que les intérêts de l’État, soit aussi de la Nation, ne sont pas forcément systématiquement négligés pour obtenir de douteuses contreparties. Ce que ni Le Figaro ni beaucoup d’autres titres ne soulignent, c’est qu’un haut-fonctionnaire ne présente jamais un document à la signature d’un ministre s’il est pratiquement certain de devoir refaire sa copie. Par ailleurs, quand c’est vraiment délicat, la haute-administration ne va pas « mouiller » un ministre. Mais si cela devient trop délicat, le ministre doit plier ou se « mouiller ». Ce fut le cas dans l’affaire de la cession de l’hippodrome et du golf de Compiègne, ville voisine de Chantilly, dont Éric Woerth est le maire, dont Florence Woerth préside aux destinées de l’hôpital gériatrique de la Fondation Condé, alors qu’Antoine Gilibert, bénéficiaire de la vente, possède trois maisons de retraite.
Aussi Libération est-il parfaitement dans son rôle en rappelant que, dans l’affaire de la succession Wildenstein, l’un des protagonistes est aussi proche de Chantilly que Gilibert est proche du Cap Nègre (où il gère la Villa Mauresque à La Cavalerie). « Chantilly compte aussi son écurie Wildenstein (…) 69 pur-sang avaient d’ailleurs été cédés en catimini (… au profit de diable sait qui) en octobre 2001… ». AgoraVox a parfaitement raison de titrer « Woerth et Compiègne, ce n’est pas comme Capri, ce n’est pas fini… ». Qu’Antoine Gilibert puisse soutenir qu’il n’a jamais rencontré Éric Woerth est parfaitement ridicule. Mais que Libération ou un autre titre révèle que les deux hommes se seraient rencontrés au Cap Nègre ou à Capri n’aurait guère plus – en temps normal – de portée que l’intervention d’Éric Woerth dans l’affaire de la succession de César.
Ce qui est choquant et inadmissible, c’est le déni permanent, ce sont les déclarations d’un Alain-Dominique Perrin, membre du Premier Cercle comme de Maistre ou de Sérigny, qui insinue : « la lettre communiquée par Libération est bidouillée. ». L’affaire César est certes montée en épingle, mais elle ne l’aurait jamais été si tant Éric Woerth que Nicolas Sarközy, l’UMP, Xavier Bertrand, Nadine Morano, Frédéric Lefebvre et tant d’autres ne s’enlisaient pas dans le déni et le refus des évidences. En cartouche, Libération relève : « le pouvoir préfère attaquer la presse plutôt qu’accepter une enquête judiciaire indépendante. ». Pour notre part nous relevons qu’un haut-fonctionnaire, protagoniste de l’affaire Jean Galli-Douali, a été nommé conseiller de la garde des Sceaux, qu’un ancien garde des Sceaux, Albin Chalandon, maintes fois cité dans l’histoire des frères Chaumet (faillite frauduleuse, exercice illégal de la profession de banquier…), n’a jamais été inquiété mais qu’il a fourni une Rachida Dati, formée par ses soins, à ce ministère.
Oui, comme le souligne Le Figaro, des histoires d’interventions ministérielles dans des dossiers fiscaux, il en est bien d’autres que l’affaire César. Mais des histoires d’interventions, ou de non-interventions pour le moins surprenantes, du pouvoir dans les affaires judiciaires, il en est aussi bien d’autres, et des plus graves. Des histoires de mutations impromptues aussi, comme l’établira le livre de Jean Galli-Douali. Claude Bartolone, député socialiste, a estimé qu’Éric Woerth symbolisait le « retour des coquins et des copains ». Ceux-ci ont parfois des intérêts divergents, Éric Woerth ayant été plutôt, lors de l’affaire Galli-Douali, au nombre des copains d’Alain Juppé et de Jacques Chirac. Mais Éric Woerth a-t-il été totalement étranger à la prise en charge par l’UMP des montants des condamnations du même Juppé, ne serait-il pas, s’il était resté trésorier de l’UMP, étranger à la prise en charge des indemnités à devoir à la Ville de Paris par Jacques Chirac ?
Dans le cas de la succession César, l’administration ne s’est pas empressée d’abandonner toute volonté de poursuivre la Fondation Cartier. Donc de « taper au portefeuille » comme elle le fait généralement pour le contribuable lambda, quitte à transiger pour éviter un contentieux. Là, il s’est passé 18 mois, et une intervention soumise à signature ministérielle, pour qu’elle renonce. Mais les histoires de dation, donation, et de fondations artistiques évoquent aussi celle de la Fondation Hamon , (dont les protagonistes, outre Jean Hamon, sont Pasqua, Santini et Sarkozy), théoriquement toujours en cours, mais qui semble vouée aux oubliettes pour le moment.
Le déni, ou le silence pesant, c’est aussi la volonté de nier tout conflit d’intérêts en dépit des évidences. Marianne confirme ce que les lectrices et lecteurs de Come4News savaient déjà depuis plus de deux jours (litote) : « Sébastien Proto, qui a suivi Woerth du Budget au Travail, est un ami proche d’Antoine Arnault (dont le beau-père est … Patrice de Maistre). Nous évoquions son cas il y a deux jours. Cet été, le jeune collaborateur d’Eric Woerth devait passer quelques deux semaines de vacances en Corse, dans la villa et sur le yacht (immatriculé en France ? Non… ) de son ami Antoine, comme l’année dernière. ». Marianne enrichit l’organigramme avec de Sérigny, signalé tant ici que de longue date par Le Canard enchaîné, mais aussi avec l’évocation de l’autre muraille de Chine qui séparait les activités de Jérôme et Valérie Pécresse, et conclut : « où s’arrêtera-t-on ? À l’Élysée. ». Mais peut-être aussi avec nouveaux détours entre l’île de la Jatte et la place Beauvau du temps où leurs locataires ou propriétaires s’appelaient Nicolas et Cécilia Sarközy. Ce sont les stations du chemin de croix d’une ascension à la roche Tarpéienne que, plus le pouvoir nie l’évidence, plus une partie de la presse s’empressera de revisiter. De ces stations, il en est de moins évidentes, moins balisées par les pélerins des gazettes : le livre Clearstream-Eads, de Jean Galli-Daoudi, aux éditions Bénévent, à paraître courant août, pourra leur servir de guide pour la visite…
[b]Jef, j’ai failli vous envoyer un massage en MP, et je me demandais si vous alliez traiter cette facette ancienne qu’est la succession du sculpteur César.
Je n’ai pas encore lue l’analyse que vous en avez faite, je vote, et je lis.[/b]
Merci, Sophy, de votre vote.
L’affaire César, en soi, pour moi, c’était de l’histoire ancienne.
Si je prends le temps de rédiger cette contribution, c’est pour soutenir la promo du livre de Jean Galli-Douadi, soyons clairs…
Cela dit, quelques évidences sur le fonctionnement de la haute-administration vont tellement de soi qu’il n’est pas inutile d’être plus clair en les énonçant.
En fait d’« [i]acharnement inacceptable[/i] » (le cabinet de Woerth sur [i]Libération[/i]), pour répondre à la question du titre, on pourrait estimer que [i]Libération[/i] n’en fait pas encore assez. Mais cela viendra peut-être… ou reviendra, au galop, comme à Chantilly.
[b]Oui, Jef, mais à force de remuer la M…, sans raison apparente, juste pour se venger , indirectement Libé. contribue au lynchage de Woerth.
Est-ce ou non nécessaire ?
Je l’avais lu hier et j’attendais votre réaction.
J’ai cliqué sur les mots bleuis, et suis arrivée directemnt sur la page de l’article de Michel, qui est une véritable « Bombe », pour tous les dirigeants, et celà bien avant l’arrivée de Nicolas Sarkozy.
nous avions un ami entrepreneur qui nous disait la mêm chose.
Dans les adjudications, celui qui mettait le plus gros paquet de « sous » (liquide) sur la table remportait le marché.
[/b]
Ce n’est pas du lynchage, Sophy, c’est de l’autodéfense. Dans un premier temps, laisser passer des affirmations sans remettre les pendules à l’heure, c’est se laisser décrédibiliser (cas de Woerth disant : « jamais intervenu » et la presse qui reprend tel). Dans un second, laisser passer qu’on falsifie des documents sans répliquer, ce serait très mal perçu par le lectorat.
Ce qui m’époustoufle, c’est les gens qui disent qu’il faut être indulgent avec Liliane Bettencourt ou L’Oréal pour sauver des emplois ou éviter que l’argent file ailleurs. Où sont les avoir Bettencourt, où sont les unités de production de L’Oréal. A l’étranger, où Liliane Bettencourt serait peut-être davantage taxée (même en Suisse). Les mêmes ne mouftent pas quand une entreprise étrangère comme le Carlyle Group ou Carlson (affaire Galli-Douadi) est appelée à la rescousse pour surfacturer et mieux rétrocéder…
Ce n’est ni de l’acharnement ni du lynchage : une mise à plat tout au plus.
Oui, je trouve que ça fait acharnement thérapeutique. A force d’en remettre, on n’y croit plus.
Moi j’y crois dur comme fer !
le sacristin a mis la main au portefeuille !
« Il a canalisé les flux » , comme on dirait à HEC !!!!
Pour Vieilleforge :
Pour la Tribune de Genève, ce n’est quand même pas la faute de la presse si Woerth traine un peu trop de casseroles :
» Pourtant, le malaise s’installe; le ministre n’avait pas hésité il y a quelques semaines à déclarer catégoriquement qu’il n’avait «jamais empêché un contrôle fiscal». Si elles se confirment, ces nouvelles révélations prendront Eric Woerth en flagrant délit de mensonge et entraîneront de facto une suspicion renouvelée sur ses déclarations dans l’affaire Bettencourt. Le mélange des genres que semble pratiquer Eric Woerth n’en finit pas d’effilocher son image lisse et coincée: possible conflit d’intérêts avec l’activité professionnelle de son épouse, cession douteuse de l’hippodrome dans son fief de Compiègne, proximité avec l’héritier Peugeot ou encore doubles fonctions de ministre et de trésorier de l’UMP. »
Comme l’exprime Michel Sapin, si effectivement, on s’intéressait à la moindre des interventions de Woerth, ou de Proto, ou de de Sérigny, ajouterais-je, on n’en finirait plus. Il en est de plus significatives que d’autres, mais il n’empêche : pour César, finalement, on va considérer que, bah, il n’y a pas tant d’oeuvres qui auraient disparu, pour Peugeot, que, bah, finalement, il ne s’est pas fait voler autant de lingots que la police l’avait initialement estimé. Et pour Bettencourt, bah, on s’est sans doute trompé, il y avait certainement moins de comptes en Suisse, à Singapour ou ailleurs, qu’on l’avait cru au départ… Peut-être juste un petit compte à la Sparkasse de Vevey, histoire de ne pas perdre de temps à changer des billets de dix euros en francs suisses…
Ou alors, c’est de vieilles histoires, et puis, comme pour de Maistre, il y a tant de Bettencourt que rien ne prouve qu’il s’agissait de Liliane. Simple homonymie. Tout s’explique…
Extrait significatif du [i]Point[/i] :
» [i]Censuré depuis qu’à la fin 1942 les deux amis eurent viré de bord. Et rallié, non sans divers exploits, la Résistance, où ils retrouvent Pierre de Bénouville, un ancien de la droite maurassienne, futur père Joseph de Marcel Dassault. A la Libération, nos deux amis n’oublieront pas Schueller. Forts de leur conversion résistante, ils lui évitent de justesse les affres de l’épuration. En échange, Mitterrand dirige la filiale édition de L’Oréal et son journal [/i]Votre beauté. [i]Bettencourt épouse Liliane Schueller et entre à la direction du groupe. L’entreprise, brillamment conduite par François Dalle – un troisième ancien de la rue de Vaugirard -, recrute et expédie dans ses filiales lointaines plusieurs rescapés compromettants de la bande à Deloncle. Dès 1946, Mitterrand s’embarque en politique. Bettencourt, de son côté, élu en Normandie, devient ministre de Mendès puis, après le retour du Général, ministre gaulliste habile et estimé.[/i] »
Manipuler la justice ne date pas de cette affaire Bettencourt…
Il y a quelques précédents…
Les exploits de Bettencourt dans la Résistance, c’était en 1943, à Berne…
Nouveau titre : Mediapart en fait-il trop ?
« Eric Woerth est pris dans une nouvelle polémique, pour son intervention dans le dossier fiscal de la succession du sculpteur César. Mais en vérité, l’exemple vient de loin. L’intervention la plus choquante de ces dernières années est celle de Nicolas Sarkozy, à l’époque ministre des finances, pour alléger les droits de succession à la charge de son «frère» Arnaud Lagardère. Parti pris. »
Et si on remonte vraiment à l’époque où il était au Budget, il y a quelques autres décisions bien enfouies sous des pierres… Qui n’ont pas toutes nui aux carrières de tous les hauts-fonctionnaires. Encore une fois : quand un ministre décide un coup, ce n’est pas lui qui rédige ce qu’il va signer, et s’il peut s’abstenir de signer, il ne s’en prive pas.
Il y a deux cas de figure. Soit le ministre veut bien faire sentir aux bénéficiaires qu’il a perso veillé à arranger leurs affaires, et il signe (ou fait signer par qui peut imiter sa signature avec son accord). Soit les hauts-fonctionnaires rechignent à endosser la décision, et si et seulement si elle est d’envergure, ils s’arrangent pour que le ministre entérine publiquement ce qu’on leur a chargé d’arranger.
Woerth ne serait sans doute jamais intervenu dans l’histoire de la vente du golf et de l’hippodrome de Chantilly si les hauts-fonctionnaires de l’Agriculture avaient bien voulu arranger le coup. Ils ont fait peut-être fait en sorte qu’il se mouille afin de se couvrir pour la suite.
Pour les petites interventions qui ne prêtent pas à conséquence, si vous recevez une lettre signée d’un ministre, la plupart du temps, elle est imitée. Enfin, cela dépend, pour les copains, par exemple pour une décoration, le ministre peut tenir à signer en ajoutant parfois une petite ligne à la main…
Cela se fait aussi pour les maires des grandes villes, des présidents de conseils régionaux, etc. Les attachés parlementaires sont souvent des « faussaires » autorisés.
Je suis quasi certain que pour de petits avantages, les copains des signataires autorisés s’offrent ou non le luxe d’obtenir une signature authentique (si le véritable signataire paraphe à la chaîne, sans lire), se contentant de celle du copain s’il n’y a aucun risque.
Il y a des tas de lettres, faites par des élus, des ministres, etc., qui n’engagent strictement à rien le signataire (genre demande d’HLM quand le bénéficiaire y a parfaitement droit), qui ne sont que des petits coups de pouce sans conséquence, qui n’obligent pas les destinataires à obtempérer, et dont le paraphe est imité.
J’ai moi-même signé des notes de frais les yeux fermés, sachant que la ou le bénéficiaire n’allait pas abuser (et bon, si la comptabilité se serait inquiété, cela n’aurait pas fait un drame). En revanche, faire mes notes de frais me gavait, et je m’en suis écrasée plus d’une, par flemme, m’en faisant retoquer des récapitulatives car hors délai.
Il ne s’agit pas de la cession de l’hippodrome et du golf de Chantilly mais de ceux de Compiègne.
Dans cette affaire, il faudrait comparer la valeur estimée des trois sculptures de César du musée Pompidou (Beaubourg), à celle des 38 œuvres encore recherchées (si elles le sont bien toujours). Et tant qu’à creuser, voir ce que sont devenues les œuvres (dont celle réalisée avec des poutrelles de la tour Eiffel) de la Fondation Cartier à Jouy-en-Josas.
[url]http://artsplastiques.ac-bordeaux.fr/oeuvres/arman.jpg[/url]
Lu sur le site Vie Locale – Vie publique :
« [i]Madame Bettencourt pouvait donc retirer 50 000 € par semaine et plus, selon certains témoignages…
Le 6 juillet 1976, la succursale BNP du 24 avenue de la Grande Armée avait fait beaucoup mieux : 8 000 000 francs en petites coupures retirés par le directeur des services comptables de la société Dassault.
Cet honorable salarié avait la confiance totale de son patron, Marcel Dassault, marchand d’avions et accessoirement député de l’Oise. Ce n’est qu’en septembre 1976 que France Soir, puis le Point et l’ensemble de la presse, donnent connaissance de ce transfert très régulier d’argent de poche entassé dans des sacs. Commence alors l’affaire de Vathaire qui sur de nombreux points présente quelques analogies avec les dégâts collatéraux de l’affaire Bettencourt : situation fiscale de l’industriel, rôle du ministre de l’économie du gouvernement de l’époque, de celui du Premier ministre, du financement des campagnes électorales et bien d’autres secrets d’alcôve ; le tout se termine par une commission d’enquête dont le RPR Jacques Limousy est rapporteur et qui tend, naturellement, à exonérer l’avionneur de tout soupçon.
Quant à l’argent il est passé des mains d’Hervé de Vathaire à celles d’un obscur baroudeur de l’OAS, travaillant pour le compte des phalangistes libanais, mais ayant de bonnes relations, en France, avec certains députés et futurs députés assidus des mouvements d’extrême droite, dans les années 60. Un procès a eu lieu, sans que l’on ait su exactement la vérité sur l’affaire. Le RPR et la présidence de la République furent à l’époque aux abois devant l’ampleur des révélations fournies par le [/i]Canard Enchaîné[/i] et la presse hebdomadaire. Quant à l’argent, personne ne se soucia de ce qu’il était devenu, à dix huit mois des élections législatives ; certains candidats avaient déjà pris contact avec l’ancien mercenaire ![/i] »
Le texte ci-dessus ([i]Vie Publique[/i]) est peut-être de Denys Pouillard, directeur de cet observatoire, qui sur [i]Mediapart[/i] estime :
« [i]Les affaires d’héritages Bettencourt, Wildenstein, César et aujourd’hui Lagardère, en rappellent d’autres, moins connues ou moins popularisées, des années 70, visant des grandes fortunes industrielles. Mais il y a aussi les dossiers ordinaires de contrôles allégés, de pénalités effacées, de remises gracieuses qui entrent en conflit avec les instructions pénales et souvent désespèrent les magistrats. Toutes ces dérogations ont un motif valable dans l’intérêt de la France, de l’Histoire, d’un grand service autrefois rendu, d’un pied à l’étrier ou, avant les lois de moralisation de la vie politique, un « coup de pouce » offert à un parti ou à des campagnes électorales. Les trois dernières républiques regorgent de ces aides en nature…mais aucun des témoins n’osera avancer un nom, une date, même pas une anecdote : secret d’État…secret d’un club qui compte aussi sur l’obligation de réserve des[/i] « petites mains », [i]de leur secret professionnel.[/i] « Voyeurs…vous ne saurez rien » ! »
À propos des connivences entre la haute-administration (affaire Jean Galli-Douadi et d’autres) et les ministres du Budget, petit rappel au passage de Backchich.info (pour lequel, joli titre, « Le temps se woerthgâte ») :
« [i]L’ensemble de son[/i] [Banier] [i]dossier fut donc transféré de la perception du VIe arrondissement, où réside le photographe, à la Direction nationale des vérifications des situations fiscales (DNVSF). Sous ce sigle, se cachent les plus fins limiers du fisc, connus pour passer au scalpel les fortunes des particuliers.
Un vérificateur, D.C., réceptionna le dossier de Banier. Lequel dossier n’a toujours pas réintégré, deux ans après, les armoires des contrôleurs du VIe arrondissement. Un enterrement fiscal est si vite arrivé[/i]. ».
S’agit-il des plus fins limiers ou des plus « sûrs » ?
Espérons que les fonctionnaires de base, ceux des arrondissements, savent faire marcher la photocopieuse. À moins que, pour plus de sûreté et d’« économie », on ne les ait priés de s’adresser au secteur privé pour leurs photocopies, avec carte d’accès pour voir qui photocopie quoi ?
Extrait de Wikipedia :
« [i]Au début des années 1990, Jean Frydman, actionnaire évincé du conseil d’administration de Paravision, filiale audiovisuelle de L’Oréal, révèle le passé et celui de plusieurs autres dirigeants de L’Oréal sous l’Occupation, contraignant André Bettencourt à se retirer des affaires en 1995, officiellement pour raison d’âge[5], et à exprimer ses regrets pour ce qu’il qualifie d'[/i]« erreur de jeunesse ». »
Extrait de [i]Rue89[/i] :
« [i]En réalité, les liens entre L’Oréal et François-Marie Banier remontent au moins à 1994. C’est ce que nous avait indiqué Martin d’Orgeval, ami de François-Marie Banier et commissaire de ses expositions. Le Monde confirme qu’une[/i] « relation de parrainage » [i]a été établie cette année-là[/i]. ».
La fable d’une Liliane Bettencourt frivole, qui s’offre un gigolo (alors qu’elle en avait d’autres…), ne sait trop que faire de son argent, s’effondre.
C’est André Bettencourt et L’Oréal qui utilisent, plus qu’ils ne se laissent utiliser par, Banier, sans doute dès le début des années 1990. Liliane Bettencourt n’est qu’une exécutrice testamentaire de fait dans ce qui fait la fortune de Banier, qui doit rendre des comptes à L’Oréal. Les largesses de Liliane Bettencourt envers Banier, c’est de la poudre aux yeux. Banier est le « prête-nom » de quelles opérations au juste ?
L’erreur est humaine voire journalistique mais répéter tel que vous le faites « Il s’agit bien de la cession de l’hippodrome et du golf de Chantilly à la Société des courses de Compiègne… C’est d’ailleurs à Chantilly qu’on trouve une écurie Wildenstein. » confine à de la désinformation. C’est d’ailleurs parce que cet ensemble appartient à la forêt domaniale de Compiègne (que l’on ne peut céder) qui pose, en partie problème.
Pour plus de renseignement Golf de Compiègne, avenue royale, 60200 Compiègne. 03 44 38 48 00/03 44 40 23 59
Pour Herakles60 :
Je ne sais pas trop comment j’ai pu faire cette confusion, rectifiée autant que possible… (par recherche-remplacement).