Frapper n’est pas assommer. En 2009, révèle Libération, courrier à l’appui (il sort d’où, ce courrier ? Hortefeux ? l’amie Carlita ?), le ministre du Budget Éric Woerth écrivait à Jean-François Mancel, son vieux complice dans l’Oise(ux), qu’il avait considéré favorablement un dégrèvement fiscal en faveur de Pascal Pessiot. Ce dernier va-t-il à présent se voir confier la gestion d’un casino jouxtant le golf et l’hippodrome de Compiègne ?

Lorsqu’il fut question du golf et de l’hippodrome de Compiègne, autre casserole d’Éric Woerth, j’avais évoqué l’érection d’un bel immeuble anglo-normand abritant un casino. Pure hypothèse. Mais voilà que Libération, ce jour, publie qu’Éric Woerth avait été indulgent avec Pascal Pessiot, dirigeant de la SFC (Société française des casinos).
Ce Pascal Pessiot avait tenté, un peu avant les éventuelles tractations entre Sébastien Proto et Arnaud Lagardère, d’anticiper les dispositions sur les paris en ligne. Il fut de ce fait épinglé pour avoir géré des sites de jeux en ligne aux Bahamas et à Bélize, contrées réputées pour leur faible fiscalité.

« Il m’a paru possible de reconsidérer les redressements litigieux (…)  les dégrèvements correspondants seront très prochainement prononcés, » écrit Woerth. Depuis, il a diffusé un communiqué stipulant qu’il signait ce que lui avaient dicté sans doute les services fiscaux. Au lendemain de l’annonce de la dissolution de la fameuse entité spéciale de fiscalistes conseillers du ministre du Budget, cela fait un peu… concomittant, cette lettre qui fuit vers la presse.

En fait, Woerth était, au Budget, une vraie potiche. Jamais il ne déclenchait de contrôle fiscal, jamais il n’en contrecarrait. C’est ce qu’il déclarait voici deux mois.
On se souvient que Sébastien Proto, son dircab’ adjoint d’alors, avait beaucoup consulté afin de mettre au point la législation s’appliquant aux paris en ligne. Là encore, il faut croire qu’Éric Woerth avait la tête ailleurs, déléguait un peu trop, et ne s’occupait en fait que du Premier cercle, dînant en ville avec Patrice de Maistre, de Sérigny, et quelques autres, de France Galop par exemple. Woerth est décidemment bien « innocent » (candide, chaste, ingénu, voire crédule, naïf, niais).
Un peu comme Pessiot d’ailleurs, un gars qui n’a pas eu de chance avec son groupe Émeraude, se refait mal avec le casino de Beaulieu-sur-Mer (Alpes-Maritimes), et se lance dans les jeux en ligne un peu comme on jette des dés sur un tapis de 4-21. Il a la tête ailleurs, dans les nuages de Verneuil Participation. LTDN, La Tête dans les nuages, est un réseau de salles de jeux vidéos. Il déclare alors à Challenges, « Les jeux en ligne, ce sera comme la télévision dans les foyers, et les casinos joueront le rôle du cinéma. ». C’est ce qui s’appelle se faire son cinéma. Un peu plus tard, début novembre 2007, il confiait à EasyBourse (l’EasyJet de la Bourse), « La situation dans laquelle nous exerçons nos activités est actuellement intolérable. Les professionnels qui sont prêts à travailler sérieusement – en assurant une protection des joueurs et en payant des taxes – sont piratés par des étrangers qui ne paient aucun impôt (ni charges d’exploitation pour l’organisation des courses de chevaux) et sur lesquels aucun contrôle n’est exercé. ». Ah, chassez le naturel attaché au terroir, il revient au galop…
Le site Fairplayers relevait alors : « l’affirmation que le gouvernement ouvrira le marché fin 2008. Il s’agirait d’un scoop, car, comme vous le savez, le gouvernement a toujours indiqué le contraire (voir l’annonce de l’ouverture du marché) ! Mais, on peut imaginer que l’homme d’affaires est bien informé : affaire à suivre…. ». Un peu initié peut-être, et aux premières loges ? On a suivi, les jeux ont été faits, mais là, pour le Woerthgate, rien ne va plus !
Petit conseil aux Woerth qui croient que la chance les favorisera toujours et qu’ils seront à jamais infailliblement soutenus par leur entourage : « Aide aux joueurs : Si vous-même ou un de vos proches avez un problème avec le jeu, allez de suite sur www.addictel.com… »
On ignore si Florence Woerth avait conseillé à son époux de consulter et de se faire aider, mais il est encore temps ! En tout cas, question communication, l’aide de consultants extérieurs à l’Élysée serait peut-être indiquée.