Petit emprunt de visuel à la campagne Oasis sur Facebook. Oasis veut faire élire la « bonne poire » (ou un autre fruit) par ses consommateurs. À l’UMP, alors que les divers volets du Woerthgate incluent de plus en plus celui du Sarkogate, dont les pans n’ont pas fini de se déployer, la question devient de savoir qui pourrait remplacer Sarközy pour la présidentielle de 2012. L’ennui, c’est que la campagne du successeur risque de manquer de suc frais…


Chats échaudés craignent l’eau froide, et les membres du Premier cercle, les financeurs privés de la campagne présidentielle de Nicolas Sarközy, en viennent aussi à se demander à qui ils pourraient donner de la « fraîche » pour celle de 2012. Le successeur sera-t-il un suc-cesseur, du genre certes moins gourmand en fonds, mais plus chiche en compensations ?

 

Le financement de la campagne de Nicolas Sarközy, et ses retombées en hochets divers (décorations, nominations, facilitations…), ou prébendes variées (financières ou immobilières, s’il faut en croire la presse et l’opposition), risque de semer le trouble chez les généreux donateurs. Se retrouver pointé du doigt n’est guère apprécié. Il s’est instauré comme un climat délétère. Un signe ? La plaque d’immatriculation de la limousine de Liliane Bettencourt apparaissait sur les photos de voici deux mois, elle est désormais floutée : à croire qu’on redoute que, si elle venait à être garée sur la voie publique, elle ne subisse quelques rayures « spontanées ».

 

Certains pourraient en venir à penser que le citron a été assez pressé et qu’il convient d’en trouver un autre. Qui d’autre ? Une suggestion : profiter de la campagne Oasis pour glisser des noms dans l’urne. Fillon ? Villepin ? Juppé ? Borloo ? Morin ?

 

Jusqu’au 7 septembre, le public est invité  par Oasis à jouer sur iPhone et Facebook « pour défendre son fruit ». Du 29 septembre au 7 octobre, des actions de soutien au gagnant sont prévus, et le 13 octobre, il descendra les Champs Élysées. Fin octobre, un spot télé, sera diffusé. 20 Minutes est le partenaire presse de l’opération, qui a échappé à Vincent Bolloré, ami de Nicolas Sarközy, propriétaire des gratuits Direct Soir et Matin Presse et du groupe publicitaire Aegis. Faut-il y voir un autre signe ? Pour une marque, en ces moments, conforter la nébuleuse du système sarkozyste n’est plus vraiment adéquat. Les plus impertinents des publicitaires seraient même prêts à dégainer contre le pianiste, Éric Woerth, qui se dit victime de « lapidation médiatique ». Une idée pour les créatifs chargés du budget d’un jus de tomates ? « Secouez-moi, secouez-moi », je reste impavide, répète Éric Woerth. Il semble en tout cas mûr pour se faire oublier. Peut-être faudrait-il le lui redire ?

 

Coïncidence, c’est aussi 20 minutes qui révèle que le nouveau trésorier de l’UMP pourrait être le député de Savoie Dominique Dord. Gaffe : il est aussi passé, de 1985 à 1987, par L’Oréal, qui avait tant fait pour recaser d’anciens collaborateurs dans ses filiales étrangères lors de l’Épuration. Et il dispose d’un microparti, Action Savoie… Que font les communicateurs de l’UMP et de l’Élysée ? Seraient-ils en perte de vitesse ? Vite, un cocktail de fruits survitaminé ! Car il semble qu’ils aient un peu trop le « Dond » de se ridiculiser.