Wikileaks, le site qui fait peur à la CIA

C’est un petit site collaboratif, sans moyens, déclaré « menace pour l’armée américaine ».

Wikileaks met en ligne des documents confidentiels en protégeant sa source. Depuis 2007, il a récolté plus d’un million de textes mettant en cause des responsables politiques ou des chefs d’état : un président kényan corrompu ou un groupe pétrolier qui rejette ses déchets au large de la Côte d’Ivoire.

Dernièrement, il a affiché au grand jour les objectifs de l’armée américaine à Guantanamo, en Irak et en Afghanistan ou révélé les recommandations des services secrets à la Maison Blanche pour convaincre l’opinion française du bien-fondé de cette guerre.

La vidéo qui montre des soldats en hélicoptère tuant des reporters de l’Agence Reuters a fait le tour des médias.

Ce site n’a jamais divulgué ses sources malgré des centaines d’attaques en justice. Un rapport de la CIA explique qu’il faut fermer ce site. Un membre de Wikileaks aurait même été harcelé dans le but d’interdire une vidéo compromettante.

Hélas, l’activité du site est en partie suspendue à cause de difficultés financières : ce site ne vit que grâce à des dons.

Une certaine idée du journalisme libre et indépendant, mais difficilement viable.

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Une réflexion sur « Wikileaks, le site qui fait peur à la CIA »

  1. [b]DEMOCRACY![/b] 29 mars 2010[b] la CIA suggère de manipuler l’opinion publique française pour obtenir son soutien à la guerre en Afghanistan[/b]
    En France et en Allemagne, « l’apathie de l’opinion publique permet aux dirigeants de ne pas se soucier de leurs mandants » constate la CIA dans un mémorandum consacré à la perception du conflit en Afghanistan obtenu par le site Wikileaks. Bien que 80% des français et des allemands soient opposés à la guerre, le peu d’intérêt suscité par la question a permis aux responsables de ne pas tenir compte de cette opposition et d’envoyer des renforts, notent les rédacteurs de la « cellule rouge », chargée par Langley de fournir des propositions et des analyses novatrices. Mais l’agence rappelle le précédent des Pays Bas où la coalition au pouvoir a éclaté sur la question Afghane, et s’inquiète d’un possible revirement de l’opinion si les prochains combats durant l’été sont meurtriers. Il convient donc de préparer les opinions publiques à accepter des pertes, suggère le document, en établissant un lien entre l’expédition afghane et les préoccupations internes. L’importance accordée en France à la question des réfugiés, soulignée par la vague de protestation qui a accompagné la récente expulsion de douze afghans, fournit un premier axe de propagande : il faut persuader les français que l’OTAN vient en aide aux civils, en s’appuyant sur un sondage montrant que la majorité des afghans est favorable à la présence des troupes occidentales. Le document propose également d’insister sur les progrès réalisés dans l’éducation des femmes, qui seraient compromis par un retour des talibans. Le crédit dont jouit le président Obama en Europe pourrait également être mis à profit. Son implication directe permettrait de renforcer le soutien à l’intervention. Dernier axe, la CIA recommande de faire délivrer les messages favorables à l’ISAF par des femmes afghanes. Les allemandes et les françaises, plus opposées que les hommes à la guerre, y seraient alors plus sensibles.

    This memo was prepared by the CIA Red Cell, which has been charged by the Director of Intelligence with taking a pronounced « out-of-the-box » approach that will provoke thought and offer an alternative viewpoint on the full range of analytic issues.

    CIA Red Cell – Special Memorandum – 11 March 2010
    Afghanistan : Sustaining West European Support for the NATO-led Mission-Why Counting on Apathy Might Not Be Enough

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