La nouvelle est tombée en début de cette semaine. On pouvait ainsi lire sur le site internet www.greenbeltmovement.org le message suivant : « C’est avec une grande tristesse que la famille de Wangari Maathai annonce sa mort après une longue courageuse lutte contre le cancer. ». Celle qui vient de nous quitter aurait été une africaine exceptionnelle : elle qui jusqu’ici reste l’unique et la seule femme du continent noir à avoir reçu le très prestigieux prix Nobel de la paix en 2004, pour son action écologiste et son travail dans le domaine social.
C’est dans le petit village kenyan de Nyéri que vit le jour Wangari Maathai ; bien que fille d’un modeste infirmier dans une Afrique traditionnelle où la jeune fille n’est faite que pour le ménage, elle étudie dans des écoles catholiques au Kenya avant d’être envoyée aux Etats-Unis faire des études supérieures. Après sa formation, elle rentre dans son pays où elle dispense des cours de médecine vétérinaire à l’université de Nairobi.
Ce n’est qu’en 1977 qu’elle crée « le Mouvement de la ceinture verte ». Une association qui défend la conservation des forêts et le droit des femmes. Toujours dans sa logique de s’ériger en porte parole des plus faibles, elle est candidate aux élections présidentielles de 2002 ; avant d’être fait quelques mois après par le président Kenyan vice-ministre de l’Environnement. Seulement, elle deviendra par la suite pas très tendre avec le régime de Mwai Kibaki, notamment après les violences post-électorales de 2005.
« mama miti » (la maman des arbres en langue locale), comme l’appelaient affectueusement ses compatriotes qui vient de décédé laisse ainsi un passé à la fois riche et très mouvementé. Car elle a séjourné plusieurs fois en prison, à cause de ces prises de positions objectives. Il faut noter que Wangari Maathai est aussi la première femme d’Afrique orientale à passer un doctorat, à devenir professeur et à diriger un département à l’Université de Nairobi ! « mama miti » : que la terre de nos ancêtres te soit légère !
Oui, une grande dame nous a quittés!
Militante des droits de l’homme et plus particulièrement de la femme, elle a compris la cohérence de la lutte environnementale, humaniste…Son mouvement a favorisé la plantation de plus de trente millions d’arbres. Même si elle n’a pas toujours été très claire dans ses positions sur le SIDA elle restera une grande militante pour les droits humains.
Merci Maurice pour cet hommage!