Dans une ère supersonique, où il faut aller toujours plus vite, pour ne pas perdre de temps, il est bien, aussi, de temps en temps, de quitter les tunnels, de ne plus suivre les rails, de s’échapper de la fourmilière, bref, de prendre un peu de hauteur, de se laisser porter, et de savourer sa liberté…

Quoi de mieux qu’un voyage en ballon ?

Ce fut l’idée des Montgolfier :

Coiffer de ballons, des paniers !

Surtout ne pas manquer d’air chaud,

Et gonfler les voiles comme il faut…

De la cabine larguer le lest,

Prendre le cap des voies célestes…

Voguez, ballons, en ribambelle !

On ne voit même plus vos nacelles !

Le ciel devient foulard de soie,

A petits pois sur fond bleu roi.

Et notre terre, vue de là-haut,

Est bien plate, et verte à carreaux.

J’aimerais bien y retourner…

Ame en détresse cherche un panier…

Je l’ai eu mon voyage en ballon ! Il m’a fallu être patiente, et impatiente… L’aventure fut 3 fois annulée par la « base » pour cause de météo défavorable.  Oui, le temps a suspendu mon vol… Pression atmosphérique défavorable, trop de vent…

Mais quand le moment crucial approche, quand le jour « J » arrive enfin, l’excitation monte, et l’imagination fait des siennes…

Arrivée sur le champ, j’assiste à la métamorphose de la Montgolfière. Sortie de son sac, et étendue sur le sol, l’enveloppe du ballon et fixée à la nacelle, et reçoit de l’air froid, puis de l’air chaud propulsé par le brûleur…  Le ballon enfle, et arrive à sa position verticale. Le panier semble minuscule. Le ballon gigantesque.

Embarquement ! Les deux pieds dans le même panier ! Nous sommes 5 à profiter du voyage ! Et hop, C’est parti ! Nul besoin de s’accrocher… Décollage réussi dans des petits cris de surprise ! Le pilote actionne une vanne libérant le gaz propane, qui s’enflamme au contact de la veilleuse : Le ballon monte ! (L’air se refroidit : le ballon descend !) ! C’est magique. Le sol se dérobe, et je m’élève en silence…

La nacelle effleure la cime d’un arbre. Puis prend résolument de l’altitude. Et là, la magie fait briller les yeux ! Je me sens toute petite, et reine du monde à la fois ! Le spectacle est infiniment beau. Le panier redescend petit à petit, et l’ombre de la Montgolfière se dessine sur la terre ferme…Des minutes précieuses et féériques…

L’atterrissage a lieu dans la verdure, au milieu des vaches… C’est le vent qui nous a portés là. Ouïe… Le panier vacille, et se couche… Peu importe, nous en sortons plus vite, sous les meuglements des mammifères outrés de cette intrusion…

Notre pilote signale notre position…. Et la jeep arrive, et nous ramène à bon port…

Champagne et diplôme pour tout le monde !

Tiens, je n’ai même pas eu le vertige ! !

Merci les frères Montgolfier, de m’avoir fait rêver !