Vous l’avez remarqué, Come4News monte en puissance. Et comme vous le disait si bien Sophy, la présidente du jury qui vous distribue des primes si vos articles ont été particulièrement distingués, « C4N, c’est vous ». Ce à quoi je rétorquai que c’est aussi « nous », fondateurs, administrateurs, autres usagers, visiteuses de passage, &c. La croissance a des avantages et des désavantages. Illustration du propos en évoquant le droit de citation et de reproduction de visuels.
Comme tout le monde, je me suis amusé à créer divers pastiches de la fameuse affiche de l’UMP, celle de la France forte, avec, en inclusion des images du candidat Nicolas Sarkozy. Création originale ou pas ? Hmm… cela se discute.
Quand, dans un livre album sur Gainzbarre, chez l’éditeur chez qui je travaillais alors, j’ai découvert que ma photo de Serge Gainsbourg devant son mur abondamment taggé avait été reproduite plein pot, pleine page, sans mon consentement, j’ai failli faire un procès à mon ex-employeur, L’Union.
J’ai rassemblé toutes les preuves, le témoignage de qui m’accompagnait sur ce coup (Frédéric Chef, pour ne point le nommer), &c.
Puis, je me suis dit que cela pouvait retomber sur une personne des archives, peut-être un ex-confrère, une ex-consœur mise au placard, ou devenu handicapé. En ex-délégué du personnel, j’ai renoncé. En plus, comme l’éditeur, mon ex-employeur, m’a fait cadeau du bouquin (Gainsbourg et cætera, Gilles Verlant & Isabelle Salmon, Vade Retro éd.), en lot de consolation, oublions…
Mais, devenu beaucoup plus fréquenté, Come4News attire davantage l’attention. Et les questions de droits d’auteurs et de reproduction de visuels (photos, infographies, dessins de presse, &c.) se posent avec beaucoup plus d’acuité.
Salut Bernard !
Dans la presse et le monde de la photo, tout le monde (ou presque, en France) connaît Bernard Zillès, un pote, qui a traîné ses guêtres de commercial dans toutes les bonnes agences de vente de photos d’actualités (et désormais de « people » photos opportunities). « Bon, si c’est une copie d’écran d’une photo de presse, sur un site de presse crédité, perso, j’abandonne, sauf si le photographe y tiendrait vraiment ; du moment que la photo a été vendue… ». Cela étant, il connaît pas mal de photographes français et étrangers qui, soit pour le principe, soit quitte à ne récolter que trois francs, six sous (mais quand même l’euro symbolique, plus leurs frais de justice), sont tenaces.
On peut les comprendre : cela eut payé, cela rapporte beaucoup moins, la photo d’actualité, hors celle de célébrités.
Les citations
Quand vous citez, sourcez. Le droit de citation vous permet d’illustrer votre propos. Ce n’est pas du plagiat, la citation (d’un livre, d’un article de presse, &c.) vous permet d’appuyer et crédibiliser votre prose. Elle doit être assez courte et ne pas viser à vous approprier le travail d’autrui. Donc, pas de reproduction intégrale de trucs parus ailleurs. Voyez les QCF (FAQ) du site, cela ne vous rapporterait rien, si le pompage éhonté est repéré, vous ne serez pas publiés.
La citation peut-elle s’étendre à l’illustration, au graphique ou à la création artistique reproduite sur un site ou un autre ? Formellement, non. Pratiquement oui s’il s’agit d’un visuel pris dans, par exemple, le dossier de presse en ligne d’une société, d’une institution, d’une photo officielle mise à disposition du public. En fait, sauf à publier vos propres clichés ou à créer vos propres crobards ou infographies, vous n’avez le droit que de vous abstenir d’illustrer vos articles.
Faites comme je dis…
Faites tel que les lois françaises vous le dictent, pas vraiment comme je procède. Théoriquement, si je voulais utiliser une couverture de magazine, ce que je fais couramment, je devrais téléphoner au service adéquat de la publication qui, selon les cas, autorisera ou non, facturera ou non un droit de nouvelle publication (qui donne lieu ou non à nouvelle rémunération de l’auteur ; cela vaut pour les articles, mais aussi pour les illustrations – il m’est arrivé de percevoir davantage pour la nouvelle publication d’un seul article que le montant de la pige originale : mon éditeur m’avait fort bien vendu… il a empoché la moitié du prix de vente).
Or, vous pouvez voir la plupart de mes articles, ils abondent soit en couvertures de livres, de revues, ou d’articles et illustrations créditées très, très ostensiblement. C’est à dire que je m’astreint à faire un petit montage avec le logo de la publication, par exemple. Souvent, aussi, non seulement je cite la publication, mais la, le, les auteurs des articles. S’ils sont mentionnés (ce qui n’est pas toujours le cas).
J’évite aussi de reproduire un dessin de presse « plein pot ». Bon, si c’est de Chimulus, actuellement de Siné Hebdo, ou s’il s’agit d’un Cabu (que je salue amicalement au passage), je déroge un peu : ils savent que je suis fauché, ou, pour Siné, que je cherche surtout à lui faire de la pub. Et puis, surtout, je « détériore » leur travail afin de faire en sorte que personne ne puisse se risquer à pomper pour imprimer (tout passe à 72 ppp, optimisé, soit compressé, pour l’affichage sur écran).
Comment je fais…
Autant que possible, quand la photo ne peut être créditée, je procède à un montage, j’incruste un commentaire, &c. Bref, je crée quelque chose par moi-même. Nous avions eu de longs débats, entre photographes de presse, au sujet des monuments. Certains architectes estiment que leur droit à l’image s’étend à leurs créations sur le domaine public. Voyez où nous en sommes…
Mettons que si vous apportez à vos reproductions de visuel une part de création personnelle, vous n’êtes plus tout à fait un vulgaire plagiaire. Cela se discute, notamment à la barre et en cour.
Mettons qu’en citant (sourçant) et en ajoutant votre grain de sel, le risque est moindre de voir Come4News se retrouver devant un tribunal. C4N, ce n’est pas que vous et uniquement vous…
Pas de panique
Ne balisez pas trop cependant. Mais plus Come4News sera prospère, plus vous l’exposez à devoir sucrer vos papiers contenant « vos » illustrations de source traçable autre que vous-même. Songez-y un tant soit peu, s’il vous plait, merci.
Pensez au moins à bidouiller un poil, comme je l’ai fait avec ces photos du naufrage du yacht Yogi. Après tout, si Stéphane Courbit est aux abois, il pourrait peut-être, quitte à partager avec le chantier et l’architecte navals, tenter de faire valoir le droit à l’image. Tout comme les photographes. Plaisanterie ? Voir supra au sujet des monuments ou immeubles sur la voie publique. C’est quoi, la mer, la haute, la côtière, le grand large ? Une voie publique.
Ne paniquez pas : à mon humble connaissance, Come4News n’a été à ce jour l’objet d’aucune réclamation de la sorte. Les fondateurs confirmeront (ou non… ils ne peuvent lire tout ce qui est localisé sur « notre » site). Mais je prends les devants. Bernard pourrait vous le confirmer, une photo, cela se paye. Une infographie aussi. Perso, je touche des droits en fonction de la photocopie de ce que j’ai pu produire (via la Scam).
Alors, vous allez me parler d’Acta, d’Hadopi, de je ne sais quoi. Ok. Mais, moi, je ne peux faire des concerts, des lectures publiques, &c. Juste brandir mes photos sur une pancarte en faisant la manche. Si on me pillait trop, je pourrais devenir teigneux. Pas vous dans le même cas ?
Alors pensez-y, et tentez au moins d’avoir un peu d’apport personnel ou de puiser des visuels libres de droit (photo promotionnelle, photo sur Wikipedia, banques d’images avec photos libres de droits). Merci pour eux aussi, celles et ceux qui tentent de vivre de leurs créations.
[b]Juste une question Jef :
Quand une photo (homme politique, et autres) se retrouve sur Google « images », elle devient publique n’est ce pas ?
Moi même je mets également des photos perso (pas souvent) de mon « Picasa album », que j’ai rendue publique,puisqu’on les retrouvent en tapant SOPHY-C4N donc n’importe qui peut me l’emprunter.
Quand le nom de l’auteur de la photo est visible en dessous, je mets soit « crédit photo la Voix du Nord, ou truc machin chouette, mais pour le reste jusque maintenant quand je prend une photo autorisée dans Google image, je ne mets… »RIEN »
Pour les textes, alors là je suis INTRANSIGEANTE !
Quand on reprend du texte « brut » il est INDISPENSABLE de citer ses ou sa source, soit dans le texte lui même, soit au bas de l’article que l’on envoie à la modération.
Je lis beaucoup d’articles sur C4N, (Jury oblige),où je sens le copier coller sans voir aucune source qu’une seule phrase personnelle à la fin de l’article.
De surcroit, je recommande de mettre en italique TOUT ce qui a été repris dans un webzine ou magazine papier.
Quand vous avez le nom du journaliste qui a écrit l’article que vous recopiez, METTEZ SON NOM.
Exemple : quand je reprend un article de Fréderic Pons, ou de Stéphane Denis dans Valeurs Actuelles, je mets leur nom dans le texte, OU à la fin dans :
[i]source : Frédéric Pons dans le Valeurs Actuelles n° 3907 du 13 au 18 Octobre 2011[/i]
Quand on reprend des extraits, on le met également sans oublier le texte en italique.
Il n’y a pas de honte à çà, et les lecteurs ne sont pas dupes….
SOPHY-C4N[/b]
[b]Italique, entre guillemets !!
Fin Février, je sens que je vais une fois de plus jouer aux gendarmes,dans l’article des primes du mois, mais c’est pour le bien du site, mais aussi pour le bien des rédacteurs citoyens que NOUS sommes[/b]
je suis tout à fait d’accord avec l’article de jef, c’est un sujet délicat , et il n’est vraiment pas facile de s’y retrouver …Pour ma part en ce qui concerne les photos j’essaye de demander l’autorisation à l’auteur ou aux ayant droits…Ainsi pour un article sur Fernandel j’avais téléphoné à son fils Franck pour des photos de famille… Il m’avait très gentiment accueillie et je lui avais envoyé par la poste mon article pour le remercier !
pour un poème illustré d’un matin givré, j’avais trouvé le nom de la photographe ( photo trouvée sur le net ) et lui avais également téléphoné etc…Parfois c’est difficile de trouver l’auteur mais on peut souvent donner le maximum de renseignements … Et il est sans nul doute vrai , que plus la notoriété du site sera grande plus nous aurons, nous les rédacteurs du souci à nous faire pour illustrer nos textes … c’est la rançon de la gloire !!!LOL…
et pour les commentateurs, qu’au passage Sarkozy execre , Jef???
Pour Veritas : là, je cale…
Pour MUM : moi aussi, d’habitude, je connais les auteurs (bon, quand Denis Robert met mon nom sur l’une de ses toiles, et que je reproduis, c’est plutôt tacite, l’autorisation), ou pas, mais au moins assez. J’ai obtenu des tas de typographies, pour fins d’illustration, gratos, de la part des auteurs et auteures. Je n’utilise jamais commercialement, sauf vaguement (c’est plutôt du bénévolat) pour, par ex., une police de caractères cyrillique de Sarah Lazarevic (voir son site, créatrice du timbre du viaduc de Millau).
Par ex., j’avais demandé à la photographe d’Isabelle Mayereau l’autorisation de reproduire (Isabelle n’a jamais répondu : on est deux pour danser le tango, la personne qui détient son droit à l’image, la ou le photographe ; bah, accord tacite, on va dire comme cela).
Pour Sophy : non, non, et non, ce n’est pas parce que Google reproduit que c’est libre de droits. Mais, bon, allez, j’en ai fait bien d’autres.
Ce qu’il faut retenir : essayons, dans la mesure du possible, d’être attentifs.
Ne pas pomper comme le faisaient les contributrices et les auteurs du [i]Post[/i] (.fr).
Citons, mentionnons, tentons au moins d’être un cran au-dessus que d’autres.
Ce n’est pas impossible.
Au fait, là, on a tout compris ? C’était assez aéré, intertitré, pas de phrases trop longues, de mots qu’on ne retrouve plus que dans Rabelais ou [i]Le Littré[/i] ?
Bon, j’aurais pu davantage illustrer. Mais pas envie de trop tirer la couverture à moi (et sur ma production).
Mais, sur le même sujet, allez donc voir l’article sur Pixart (cherchez), avec une illustration Getty Images (source mentionnée).