Vladimir Alexeyevich Smirnov, victime collatérale de règlements de comptes politiques

Au début des années 2000, Vladimir Alexeyevich Smirnov a été bien malgré lui la victime collatérale d’un règlement de comptes au sommet de l’Etat Russe.

A cette époque, plusieurs oligarches qui vivent mal les opérations de récupération du patrimoine de l’Etat lancées par Vladimir Poutine se liguent conte le chef du Kremlin. Tout est bon pour ternir la réputation de l’homme qui tient les rênes du pouvoir. On essaie d’abord convaincre l’Occident que Vladimir Poutine veut renouer avec les méthodes soviétiques. Comment ? En exhumant son passé d’officier du KGB. Et quand cela ne suffit pas, on s’efforce de le décrire comme le chef d’un gang organisé qui veut faire main basse sur les biens de l’Etat même si c’est exactement l’inverse qui se passe. 

C’est à ce moment-là que le nom de Vladimir Alexeyevich Smirnov est jeté en pâture aux médias. Les adversaires de Vladimir Poutine qui font feu de tout bois pointent du doigt le fait que Vladimir A. Smirnov siège au sein du conseil de surveillance du groupe immobilier SPAG qui pilote les gros projets immobiliers de la ville de Saint-Pétersbourg. Or, il se trouve que le nom de ce groupe immobilier apparait dans plusieurs enquêtes pour blanchiment à cause de la présence parmi ses administrateurs  d’un homme à la réputation sulfureuse: Vladimir Kumarin, chef présumé d’un groupe mafieux baptisé « le Tambov Gang ».

Les adversaires de Vladimir Poutine y voient vite matière à jeter le doute dans les esprits. Comme Vladimir A. Smirnov est considéré comme proche du chef du Kremlin qui fut adjoint au maire Saint-Pétersbourg, il est forcément là pour faire le lien entre Vladimir Poutine et le chef mafieux. Seulement, la démonstration ne pouvait tenir que s’il était établi que Vladimir A. Smirnov était bien le rouage central d’un système de collusion entre le crime organisé et le sommet de l’Etat Russe. Pendant un temps, cette histoire a eu un certain écho. Mais les journalistes qui s’y sont intéressés n’ont pu que relever, comme la justice, qu’il n’y avait rien qui puisse être reproché à Vladimir A. Smirnov. Et pour deux raisons extrêmement simples.

La première est que Vladimir A. Smirnov n’est pas proche de Vladimir Poutine au point d’œuvrer pour lui dans l’ombre. La seconde est que la présence d’un chef  mafieux dans un conseil d’administration ne peut pas suffire à jeter l’opprobre sur tous ceux qui siègent dans ce même conseil d’administration. Les hommes d’affaires russes ne sont pas les seuls à devoir composer avec des personnes infréquentables. De grands groupes américains et européens n’ont eu d’autre alternative que de s’associer avec les mêmes personnages pour pénétrer le marché russe. Souiller la réputation de Vladimir A. Smirnov pour atteindre Poutine, tel était l’objectif  de toute cette opération savamment orchestrée.  Dans cette affaire, le temps a permis de faire éclater la vérité au grand jour. Dix ans après, l’écume est retombée et l’eau est redevenue plus claire.