Mercredi dernier, le 19 septembre, des militantes d’Act Up-Paris ont placardé la nouvelle devise du ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Codéveloppement sur ses murs : "Vivre seule ou mourir". Aux cris de "projet de loi Hortefeux, projet de loi xénophobe" et "sida, on meurt, l’indifférence demeure", elles et ils ont protesté contre le projet de loi sur la "maîtrise de l’immigration" actuellement en discussion au Parlement. Les militantes ont été interpellées et conduites au commissariat du XIème arrondissement de Paris. Après une vérification d’identité elles et ils ont été libérées.
« Vivre seule ou mourir », c’est en effet l’alternative que le ministre, Brice Hortefeux, entend imposer aux étrangeres malades en présentant au Parlement le quatrième projet de loi sur l’immigration en cinq ans pour restreindre encore davantage le regroupement familial. Ce qu’illustre l’affiche qu’Act Up-Paris diffuse depuis lundi : les étrangères atteintes de pathologies graves comme le sida devront choisir entre rester seules en France pour se soigner et mourir auprès de leurs proches dans leur pays d’origine, faute de traitements disponibles.
Et comme si cela ne suffisait pas, le ministre de "l’Identité nationale" a annoncé mardi en ouverture des débats à l’Assemblée vouloir réviser la Constitution pour permettre l’instauration de quotas d’immigration. De tels quotas auraient pour conséquence directe l’expulsion d’étrangères malades, aujourd’hui protégées par la loi.
Act Up-Paris adresse aujourd’hui une lettre ouverte à Brice Hortefeux pour s’insurger contre cette tentative de limiter arbitrairement l’attribution de cartes de séjour "vie privée et familiale", ce qui remettrait de fait en cause l’accès aux soins à de nombreuses étrangères malades.