Les changements intervenus à la direction du groupe Vivendi n’ont pas troublé la réorientation vers les médias engagée par l’équipe de Jean-René Fourtou. Au contraire, l’arrivée de l’entrepreneur breton, Vincent Bolloré, conforte la nouvelle identité de l’entreprise. A l’occasion du Consumer Electronic Show de Las Vegas, Vivendi a ainsi annoncé son entrée dans le Big data en tablant sur le rapprochement entre Universal Music et Havas…

                  

Vivendi un acteur ambitieux dans les médias
Après avoir réalisé la vente de plusieurs de ses actifs comme SFR ou Blizzard Activision, la structure présente désormais d’importantes réserves de liquidités. Les experts évoquent des montants proches des 5 milliards d’euros et s’attendent à des tentatives d’acquisition. Une rumeur concernant l’Express avait un temps circulé, alors que désormais l’hypothèse du rachat du groupe Amaury semble privilégiée.

Nicolas Madelaine et Fabienne Schmitt, journalistes spécialisés dans les médias aux Echos nous expliquent : « ceux qui étaient surpris de voir Vivendi jeter l’éponge aussi facilement face à Patrick Drahi dans la bataille pour « L’Express » voient dans cette possible opération une explication. Pour Vivendi, Amaury aurait du sens. Vincent Bolloré, réputé proche de l’héritière Marie-Odile Amaury, veut faire de son groupe un géant des médias diversifié de type Bertelsmann ».

Universal Music et Havas entrent dans l’ère du Big Data
Le lundi 5 janvier, Yannick Bolloré, PDG de l’agence de communication Havas, et Lucian Grainge, PDG d’Universal Music Group ont annoncé la création d’une « alliance globale » au Consumer Electronic Show de Las Vegas. Leur objectif serait « d’agréger, analyser et activer les milliards de données qu’Universal Music Group et ses artistes génèrent au travers de la vente de leur musique, de la vente de billets et des produits dérivés, du streaming, des médias sociaux, des écoutes radio ».

Le choix de se porter sur les nouvelles technologies conforte ainsi l’anticipation d’Yann Thebault, DG Europe du Sud de Spotify qui imaginait la création de « systèmes plus intelligents et instinctifs, qui anticiperont les musiques que nous voulons écouter en fonction de nos goûts, humeurs et envies ». Par ailleurs il devrait rassurer le PDG de Lagardère Active, Denis Olivennes qui redoute de « voir la France devenir une colonie de Google ».