* Le président Vital?

 

Les congolais se rendront aux urnes ce lundi 28 Novembre 2011, pour élire leur président de la république et leurs députés. En lice pour la présidentielle, outre le président candidat Joseph Kabila, de nombreux autres personnalités des milieux politiques n’ont pas hésité à poser leurs candidatures. Il s’agit principalement d’Étienne Tshisekedi, Kengo Wa Dondo, Vital Kamerhe, et Zanga Mobutu, pour ne parler que de ceux – ci. Face à une opposition divisée et pour élection à un seul tour, monsieur Kabila est presque certain de sa victoire. Pourtant, une coalition de l’opposition aurait pu changer la donne. Absent du dernier scrutin de 2006, et pourtant opposant historique au pouvoir de Kinshassa, Étienne Tshisekedi s’est toujours opposé à toute candidature unique, et affiche depuis quelques jours, des attitudes très irresponsables. Certains opposants à l’instar de Vital Kamerhe ont appelé en vain les opposants à se réunir autour d’une candidature unique. Ceci, certainement parce qu’il sait qui est Joseph Kabila, avec qui il a travaillé durant de  longues années. Cependant, même sans cette candidature unique, il est fort possible que monsieur Kamerhe au lendemain de cette élection s’érige en une valeur sûre de la scène politique congolaise. Ceci, au regard de la relative popularité qu’il a bénéficié  au cours de cette campagne

Economiste de formation, c’est depuis l’époque du maréchal Mobutu que Kamerhe occupe d’importants postes au sein de l’administration congolaise. Déjà en 1990, il est nommé Conseiller économique et financier au Ministère des Mines et de l’Energie. En 1998,  Vital Kamerhe est  fait Conseiller du général Denis Kalume du gouvernement de l’AFDL avant d’être une année plus tard  appelé au Ministère de la Reconstruction où il occupera le poste Directeur de Cabinet adjoint. Au lendemain de la conférence de Victoria Falls en l’an 2000, le président de l’époque  Laurent Désiré Kabila fera de lui le commissaire général adjoint au Commissariat général du gouvernement en charge des affaires de la MONUC (Mission de L’Onu au Congo) pour les questions Politiques, logistiques et de Finances. À la mort du président Laurent Désiré Kabila en l’an 2001, son fils Joseph une fois au pouvoir nommera  Vital Kamehre au très prestigieux poste de Commissaire Général du Gouvernement chargé du Suivi du Processus de Paix dans la Région des Grands-Lacs. De plus en plus percutant et efficace, Monsieur Kamerhe est nommé à la tête du Ministère de la Presse et de l’information sous le gouvernement de  Transition entre  2003 et 2004. En 2004, il est porté au poste de secrétaire général du PPRD, parti du président Kabila ; deux années plus tard, à l’occasion de la présidentielle de 2006, il est choisi par son mentor comme son directeur de Campagne. Au lendemain de la victoire de Joseph Kabila à ce scrutin et au regard de la vitalité édité par un Vital  de plus en efficace, il est élu par ses homologues président de l’assemblée nationale congolaise, en ce sens que lui-même avait été élu député National de la circonscription de Bukavu au Sud-Kivu avec une écrasante majorité. A partir de 2009, de nombreuses dissensions naissent entre Kamerhé et Joseph Kabila ; c’est ainsi que Le 18 avril de cette année, Vital Kamerhe est remplacé à la tête de l’assemblée nationale congolaise par Evariste Boshab, un proche du président Kabila. Depuis cette date, Kamerhe est entré à l’opposition, au point de se présenter à l’occasion de la présidentielle de lundi prochain contre son ex – patron. C’est donc un homme suffisamment rodé et pétri d’expérience qui a souhaité malheureusement en vain s’unir avec ses homologues de l’opposition congolaise, pour détrôner  l’actuel président Joseph Kabila. Comme il n’a pas été entendu, attendons voir quelle sera sa moisson à lui seul !