Le Président camerounais entame ce matin une visite officielle en France. Une « visite d’amitié et de travail » indique – t – on de sources officielles. Egalement, selon plusieurs sources non officielle, celui-ci pourrait être reçu ce mercredi 30 Janvier par François Hollande. Une rencontre qui intervient près de trois mois après leur premier « tête-à-tête » à Kinshasa, lors du sommet des chefs d’Etats et de gouvernement des pays membres de la francophonie. Aussi, pour de nombreux spécialistes, cette visite de Paul Biya à Paris traduirait un léger réchauffement des relations entre l’Elysée et Etoudi, quand on sait qu’elles s’étaient considérablement dégradées au lendemain des élections présidentielles de 2011 qui a vu une « brillante » réélection de Paul Biya. Une réélection que Paris n’avait pas trop appréciée, compte-tenu des conditions dans lesquelles le scrutin s’était déroulé. Il est donc possible que François Hollande au cours de ce tête à tête essaye de remonter les bretelles à son hôte ; notamment sur les questions de transparence électorale, d’alternance à la tête du pays, et surtout des droits de l’homme.
Le président François Hollande devrait conseiller à son homologue camerounais, âgé de 80 ans et au pouvoir depuis trois décennies de toiletter le dispositif électoral, afin de permettre une alternance douce en 2018 ; aussi, le président français devrait « donner » des instructions à Paul Biya, afin qu’il commence dès à présent à préparer sa succession, notamment au sein du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais son parti.
Longtemps épinglé par les organismes de défense des Droits de l’Homme, Paul Biya devrait sans aucun doute s’expliquer devant Hollande à ce sujet. Notamment sur le cas de Michel Thierry Atangana, ce français d’origine camerounaise incarcéré depuis près de 16 ans.
Sur le plan économique, François Hollande demanderait aussi à l’homme fort du Cameroun d’accorder un peu plus de place aux entreprises françaises dans le cadre de l’exécution grands projets qui sont actuellement en cours au pays. Des grands projets qui jusqu’ici sont la propriété privée des chinois. Vivement que François Hollande conseille aussi à homologue de poursuivre le processus de contractualisation à la fonction publique des infirmiers et des instituteurs. Un processus qui s’est interrompu depuis quelques années, et sans explications. Ceci, au grand dam d’une société très sous scolarisée et confrontée à de nombreux problèmes de santé publique.