Issa Hayatou: serait -il irresponsable?
Certains ont souvent dit que la vie humaine ne vaut rien pour les Africains. Sans toutefois donner raison aux auteurs de telles déclarations, reconnaissons tout de même que pour de nombreux africains, la perte d’un être cher – quelque soit les circonstances – semble être un banal phénomène comme tous les autres. En Afrique centrale en particulier, les catastrophes et les graves accidents de circulation sont régulièrement insérés dans les journaux comme des faits divers. Plus loin, ce genre d’information ne crée généralement aucune émotion perceptible au sein de la conscience collective, contrairement à ce qui se voit sous d’autres cieux. Plus loin, après certaines hécatombes dans un pays d’Afrique, les chancelleries occidentales sont parfois les premiers à adresser leurs condoléances aux familles éprouvées, avant les autorités en place ! Aussi, on voit rarement une haute personnalité africaine se dépêcher sur les lieux du drame toucher du doigt la réalité. Même les blessés une fois à l’hôpital sont régulièrement abandonnés à leur triste sort, s’ils n’ont immédiatement aucun proche sur place pour s’occuper d’eux. Cette attitude irresponsable des autorités politiques africaines aurait également contaminé l’instance faitière du football africain ? Vraisemblablement oui !
En fin de semaine dernière, des violences ont couté la vie à plus d’une quarantaine de personnes dans un stade égyptien au cours d’un match de football qui opposait l’équipe locale ( port Saïd) à celle de Al-Alli, deux grands clubs du football égyptien. Immédiatement après le drame, des condamnations et des lettres de condoléances sont venues d’horizons divers. La FIFA, l’instance faitière mondiale du football a sans attendre fermement condamner ces violences, avant d’adresser ses condoléances aux familles éplorées. Seulement, à la surprise de tous, la Confédération Africaine de Football, pourtant principal concerné, jusqu’aujourd’hui n’a encore officiellement rien dit de cet incident grave. Une position qui surprend plus d’un observateur, dans la mesure où l’on sait que c’est cette même Egypte qui abrite le siège de cet organisme. N’est-ce pas vraiment pas cruelle de la part des dirigeants de la C.A.F ?
De même, il faut dire que ce n’est pas la première fois que la C.A.F crache sur les morts ; l’on se souvient encore des événements malheureux qu’avait connu l’équipe nationale togolaise en 2010 dans l’enclave de Cabinda, alors qu’elle s’y rendait pour la Coupe d’ Afrique des Nations. Pendant que le monde entier déplorait et condamnait cet événement malheureux, l’organisation que dirige le camerounais ISSA HAYATOU s’est précipité à prendre de sévères sanctions contre une équipe togolaise qui après ce traumatisme avait décidé de retourner au pays enterrer ses morts. Vivement que les dirigeants de la C.A.F deviennent humaines, en comprenant eux-aussi qu’un mort a toujours été un mort de trop. Aussi, les stades de football africains doivent cesser d’être des champs de bataille !