L’Afrique du Sud, pays situé à l’extrême Sud du continent Africain, serait-il en train d’écrire une nouvelle page Homophobe après la vague de racisme qui a secoué la nation Arc-en-ciel lors de ces dernières décennies? L’Afrique du Sud, pays de Nelson Mandela, l’un des pères de la tolérance ethnique mondiale, connait depuis quelques semaines, mois, années, une vague sans précédent d’agressions sexuelles sur les femmes.

 Des agressions qui se déroulent exclusivement sur les femmes Homosexuelles, ou aussi appelées « Lesbiennes », et qui se font sous la forme de « Viols Collectifs », appelés « Viols Correctifs ».

 Une pratique d’un autre temps, flirtant avec la barbarie et qui pourtant laisse indifférents médiatiquement à la fois le gouvernement du Président Zuma, et les médias nationaux. Retour sur une pratique de plus en plus répandue, dans l’anonymat le plus complet ou presque, et qui ne cesse de s’accroitre au fil des jours, faisant de nouvelles victimes à chaque heure qui passe.

 

 

Le Viol Correctif, Définition et Pratiques?

 

Le Viol Correctif, et une pratique qui comme son nom l’indique consiste à forcer un individu à se soumettre à des actes sexuels dans le but de « corriger », un comportement déplaisant au plus grand nombre. Dans le cadre du Viol Correctif, il faut savoir que celui ci est assimilé, et ce pratique de la même façon qu’un viol collectif. En effet, divers individus prennent à parti une personne pour l’assouvir et l’humilier sexuellement en l’obligeant à réaliser toutes sortes de sévices sexuels. Des sévices qui n’ont lieu en Afrique du Sud, que sur les femmes dîtes « Lesbiennes » afin de « les remettre dans le droit chemin ». Une pratique amoureuse de ces femmes non conventionnelle, et qui déplait fortement dans un pays à fort connotation religieuse.

Crânes rasés, visages défigurés, corps lacérés par des tessons de verre, dents arrachés, etc. Des sévices corporels qui rappellent les heures les plus sombres de l’Histoire du monde, et les humiliations les plus terribles.

Des Viols, qui le plus souvent ont lieu dans les « Townships » des grandes villes et notamment de Johannesbourg. Pourquoi dans ces grandes banlieues me direz-vous? Il faut savoir que la pauvreté et la misère sociale, atteignent un niveau sans précédent dans cette partie de l’Afrique du Sud. Les « Township » ces grands bidonvilles où s’agglutine une partie majoritairement noire de la population Sud Africaine, et où la religion est omniprésente, représentent la principale source de dangers pour les Lesbiennes du fait notamment de leur isolement au sein de la communauté.

Ces Viols Correctifs ont donc pour but de « faire sortir ces femmes de l’Homosexualité », et pour but de « les remettre dans le droit chemin », la communauté estimant que ces femmes sont tombés dans le pêché du fait de leur préférence sexuelle pour des personnes du même sexe qu’elles. Une Homophobie sexuelle déclarée tel une guerre ouverte donc, et ou la police ferme elle aussi les yeux à l’instar de son gouvernement afin de ne pas perdre la face devant la communauté. Une complaisance des services de sécurité donc envers les violeurs, et non envers les victimes. Du fait, très peu de victimes osent dorénavant aller porter plainte au commissariat compétent, sachant pertinemment que rien ne sera fait pour les aider, ce qui rend qui plus est toutes données chiffrées officielles quasiment impossible.

 

Le Viol un fléau Sud Africain de tout premier ordre.

 

Le Viol est une pratique criminelle que trop largement répandue au pays de l’Apartheid. Il s’agit notamment de la toute première de cause de criminalité du pays.

Entre 1998 et 2000, une étude a été menée par l’Organisation des Nations Unis (ONU) afin de déterminer avec précision l’ampleur du phénomène dans le pays. Suite à cette étude, les chiffres obtenus se sont avérés effarants et accablants. En effet, sur 4000 femmes interrogées à Johannesbourg, près de 33% des sondées (1 femme sur 3) avouait avoir déjà été victime de un voir plusieurs viols. Par ailleurs, selon des chiffres fournis en 2009, suite à une étude du conseil de recherche médical d’Afrique du Sud, plus de 25% des hommes Sud Africains interrogés avouaient avoir déjà été dans le rôle de violeur, confessant qui plus est, pour plus de la moitié d’entre eux avoir déjà été eux même victime de viols, le plus souvent durant leur adolescence.

 

Ces dernières années, selon les diverses études menées au travers du pays, à la fois par des organisations nationales, et internationales en tous genres, une estimation du nombre de viol annuel est tombée. Une estimation relatant que plus de 500 000 personnes étaient chaque années violés sur les terres d’Afrique du Sud. Des viols ayant à la fois lieu sur des Femmes, mais aussi sur des Hommes ou encore sur des adolescents ou sur des enfants plus jeunes.

Au travers de diverses études effectuées ces dernières années, un focus fut un moment réalisé sur les enfants et sur leur rapport avec la sexualité forcée. Une enquête faite dans le Township de Soweto à Johannesbourg a livré un verdict tout à fait déroutant. Sur les 1500 enfants interrogés, près de 60%, filles et garçons confondus, estimaient par exemple que forcer quelqu’un à avoir des rapports sexuels n’était pas quelques chose de mal, tandis que 11% des garçons et 4% des filles déclaraient avoir déjà contraint une tierce personne à des rapports forcés. Enfin, pour plus de 25% des garçonnets interrogés, la pratique dîtes de la « tournante » était quelques chose « d’amusant ».

 

Les Dernières victimes en Date.

 

Il n’est pas besoin de beaucoup chercher pour trouver des épisodes tragiques récents de ce genre de viols considérés comme « thérapeutiques » en Afrique du Sud. En effet, le quotidien Français « Le Monde » dans son édition du 10 Mai 2011, relatait par exemple la situation d’une enfant de 13 ans, qui le 05 Mai dernier déclarait sa préférence sexuelle aux yeux de tous, revendiquant par la même occasion son homosexualité. Une déclaration loin de faire l’unanimité, et qui était plus que risquée pour la jeune femme au regard de ce qu’il se passe actuellement en Afrique du Sud avec cette « chasse aux Lesbiennes ». Résultat, le jour même, cette enfant se retrouvait violée sur le chemin de l’école, dans le centre de la ville de Pretoria.

Le 24 Avril dernier, le corps de Noxolo Nogwaza était retrouvé dans le Township de Kwa Theme à Johannesbourg, le crâne rasé, les dents arrachés, le corps lacéré par des tessons de bouteilles retrouvés près du corps de la victime noyés dans d’innombrables préservatifs usagés.

En 2008, une agression a déferlé et suscité l’émoi de l’opinion public et médiatique en Afrique du Sud. En effet, l’une des joueurs de l’équipe Nationale de Football d’Afrique du Sud, Eudy Simelane, était retrouvée, poignardée à 25 reprises, violée vraisemblablement par plusieurs hommes différents et battue à mort, après avoir déclaré son homosexualité de manière publique.

 

Chaque semaine, de nouvelles femmes innocentes se font violer en Afrique du Sud, sous le seul prétexte de ne pas avoir les mêmes préférences sexuelles que tout le monde. Pourtant est-ce un crime d’être Homosexuel? L’Afrique du Sud est le pays qui politiquement a fait le plus d’avancées en matière de droits des Homosexuels, autorisant le mariage gay depuis 2006 et l’adoption d’enfants par les parents homosexuels depuis 2002, pourtant il est l’un des pays du monde où la répression populaire envers les Homosexuels est la plus importante. Un vrai paradoxe donc pour ces personnes qui sous prétexte qu’elles n’ont pas des pratiques amoureuses conventionnellement religieuse font l’objet d’une persécution au quotidien et se battent au quotidien non seulement pour leurs idées mais aussi pour rester en vie.

Aujourd’hui, combattre le « Viol Correctif » est une obligation pour tous, et pour les personnes qui le souhaitent il est possible de signer la pétition suivante, afin de rejoindre vous aussi cette cause, et d’apporter vous aussi votre soutien à ces femmes victimes jour après jours de violences sexuelles et de sévices en tous genres, avec pour seul « crime » celui d’aimer différemment de masses populaires les plus nombreuses.

Pétition : Luttons contre le Viol Correctif

Sources : Le Monde / Wikipédia

 

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