River, pour C4N: Bonjour Remy Beurion,
vous ètes déjà l’auteur de plusieurs livres, tous sur des sujets plutôt en rapport avec la ville de Vierzon. Vierzon c’est votre ville, votre credo, votre passion…
Rémy: Vierzon est la ville où je suis né, celle de Jacques Brel (T’as voulu voir Vierzon et on a vu Vierzon), celle des tracteurs Vierzon, de la ligne de démarcation, du train, des autoroutes, bref, une ville universelle et intéressante, attachante aussi, qui n’a pas la réputation qu’elle mérite. C’est une ville qui possède une histoire riche avec un potentiel très fort de patrimoine industriel sous-exploité. Aucune référence à Brel, aucune référence physique aux tracteurs de Vierzon qui ont fait et font toujours la réputation de la ville. On a l’impression que le passé fait honte et qu’on cherche à inventer d’autres références vierzonnaises qui n’ont aucune racine. C’est en cela que Vierzon est intéressant, c’est la bataille entre les Anciens et les Modernes; Qui aura raison, mystère….
River: Vierzon de A à Z, une idée de votre part, un besoin, ou une commande d’éditeur ?
Rémy: C’est une commande des éditions Alan Sutton qui possèdent une collection intitulée de A à Z. Il y a eu "Bourges de A à Z", Bourges la Préfecture située à trente kilomètres de Vierzon. Il fallait qu’il y ait "Vierzon de A à Z". ET en écrivant cet abécédaire, je me suis rendu compte qu’il y avait une foultitude de choses à raconter sur cette ville, des choses originales, inédites, singulières. Et il fallait les compiler dans un ouvrage. Maintenant c’est fait !
River: V comme ? Vierzon ou Vesoul, la chanson de Brel ? Un "Vierzon" vous a emmené à découvrir Vesoul, un rêve de gosse ? (rires) une quête, un impossible rêve enfin réalisé ?
ou V comme Victoire! celle d’avoir réussi à vivre de votre passion: l’écriture ?
Rémy: V comme Vesoul, évidemment. Parce que la chanson de Jacques Brel est liée fortement à la ville comme elle peut l’être à Vesoul, Honfleur, AnversE (dans la Nièvre), des villes que nous avons visité en tracteur Vierzon, le 302 de Daniel Donin de Rosière. Oui c’est une quête de faire vivre Jacques Brel à Vierzon, qui n’a qu’une petite rue perdue à son nom et une promesse de place qui n’a toujours pas abouti. Certains osent prétendre que Brel a fait du mal à Vierzon mais c’est l’ignorance de Vierzon envers Brel qui a fait le plus de mal à la ville. C’est notre carte d’identité et Brel n’est pas n’importe qui ! C’est aussi un impossible rêve mais il reste des villes à visiter.
C’est aussi le V de victoire car l’écriture n’est pas une passion, c’est mon oxygène. Alors écrire sur Vierzon, sur Brel, sur les tracteurs, un rêve….
River: I comme ? Icare…. Mais les pieds sur terre Rémy ?
Rémy: Ecrire c’est rêver, rêver c’est voler. Les sujets abordés dans "Vierzon de A à Z" sont très terre à terre. D’autres livres suivront, disons plus dans la fiction que dans la réalité. Les Fous du Vierzon, chez Castor et Pollux (CHAUMONT – Haute Marne – ndlr), ont rassemblé des portraits de passionnés du tracteur. "Ma Française" aux éditions la Bouinotte raconte l’histoire de la Société-Française à travers mon expérience familiale et "Gueules de Zincs" aux éditions La Bouinotte est un recueil de textes écrits sur des photos de bistrots vierzonnais….
River: E comme ? Ecrivain. Vous définiriez-vous comme un écrivain? D’où vous vient cette passion pour l’écriture, vous qui vivez au pays de George Sand et d’Alain Fournier ? Vous ètes journaliste de métier, mais est-ce un aboutissement ?
Rémy: Le journalisme est le prolongement de l’écriture pas la source. Si celui qui écrit est un écrivain, alors je suis un écrivain puisqu’il faut mettre des mots sur des fonctions. Mais je ne le serai vraiment que lorsque (un impossible rêve) je serai capable de vivre exclusivement de ma plume. Je suis géographiquement plus proche du territoire d’inspiration d’Alain Fournier (qui cite Vierzon d’ailleurs dans le Grand Meaulnes, il cite la gare où Augustin Meaulnes arrive) que de George Sand. L’écriture ne vient pas, elle est en chacun de ceux qui écrivent, c’est ainsi. Elle pousse plus fort un jour et c’est là qu’on s’aperçoit qu’écrire est un besoin. Ma maman m’a donné cette passion en me faisant écrire des poèmes… Après? tout s’est enchaîné.
River: R comme ? Remy….(rires): Rémy Beurion, quel est votre écrivain préféré ?
Rémy: Jean Teulé pour les images de ses mots; Fred Vargas, pour les détails de ses personnages et ses intrigues; Françoise Sagan, Boris Vian… Mais mon préféré des préférés, c’est Boris Vian.
River: Z comme ? Zorro… vous voici défenseur du tracteur orphelin de musée… et d’un canal un peu perdu. Vous en parlez dans votre dernier opus ?
Rémy: Oui, je parle des tracteurs à T comme tracteurs; je parle aussi de cette absence de musée à I comme Il était une fois un musée… Il y a eu un musée jusque dans les années 1950. Dans les années 1960, la municipalité esquisse un projet. On l’attend toujours. L’actuelle municipalité, redevenue communiste depuis 2008, ne veut pas entendre parler des tracteurs et du machinisme agricole, pas plus que de Brel d’ailleurs. Elle veut créer un musée de l’histoire sociale en mettant en avant les grèves, les mouvements sociaux et les figures du Socialisme. Mais Vierzon ce n’est pas QUE cela, Vierzon c’est un nom qui circule chez 30.000 collectionneurs en France. Et des tracteurs Vierzon, on en voit partout sauf… à Vierzon, un comble. Je ne comprends pas cet entêtement à aller contre le cours des choses. Un mystère de plus à Vierzon !
River: o comme ? oser. Oser écrire et publier des livres sur la ville de Vierzon. Est-ce une gageure ? le public est-il demandeur ? Ce dernier livre est-il un tantinet provocateur ?
Rémy: Il n’y a pas assez d’ouvrages sur Vierzon, pourtant, il y a tant à dire. Un livre passionnant est sorti sur l’histoire de l’école nationale professionnelle par Claude Richoux et Jean-Claude Desbordes, (La Bouinotte – ndlr) cette école a accueilli des célébrités (lisez le livre !). Et puis, je l’ai dit, Vierzon c’est ma ville, autant parler d’elle à travers les histoires qui la traversent. Le public doit être demandeur, on est toujours demandeur de l’histoire des lieux que l’on habite, enfin je crois. Le dernier livre n’est pas provocateur… Ou alors dans les thèmes abordés car pour la première fois, dans un livre, on associe Vierzon à Brel, les tracteurs, Pulsar 80 (un festival qui a mal fini), ainsi qu’à ses vrais visages. C’est le Vierzon originel, pas l’image d’un Vierzon qu’on veut modeler à d’autres fins. L’authenticité de Vierzon, on ne doit pas en avoir honte.
River: N comme ? Nouveau livre… après cet abécédaire vierzonnais, quel projet littéraire ? "au suivant"! oserais-je dire à un fan inconditionnel de Jacques ?
Rémy: Au suivant… Un livre en préparation avec des photos d’une photographe extraordinaire de machines agricoles, carcasses de voitures et des dessins. Ce doit être pour octobre ou novembre… On devrait en reparler non ? J’écris des textes d’après ce que m’inspire les photos, un exercice que j’adore. Et les photos sont vraiment génialissimes. Il y aura aussi une surprise pour les inconditionnels des tracteurs Vierzon… Il y a d’autres livres en préparation dont un sur… Jacques Brel à partir de la chanson Vesoul…. Un projet qui me tient particulièrement à coeur.
Rémy Beurion, merci.
A novembre, donc, pour le prochain…
et à
– A ? art déco comme le parc de la ville ?
– C ? le festival du cirque ?
– M ? Mac-Nab ?
– D ? Denbac ?
– K ? comme Karcher ? Eugène-Henry Karcher
vous le saurez en vous procurant le livre…. dans toutes les bonnes librairies.
RÉSUMÉ du livre:
128 pages pour découvrir la ville au pont multicolore autrement qu’en "bouchonnant".
est paru !!
lisez aussi l’article dans La République
[url]http://vierzoul.over-blog.com/article-vierzon-de-a-a-z-82570164.html[/url]