Vieilles Gloires dorées : la Famille Addams

¡Tout d'abord, ne pas confondre The Addams Family avec la famille Adam, dynastie de fondeurs et sculpteurs lorrains dont l'un des derniers descendants fut Claude « Clodion » Michel. On ne confondra pas non plus Elizabeth Wilson (Agigail Craven) et Elizabeth Montgomery (de Ma Sorcière bien-aimée), la BD de Charles Addams et ses multiples dérivés cinématographiques ou télévisuels…

Bewitched et Tabitha, c'est Elizabeth Montgomery mais aussi Nicole Kidman qui avait repris le rôle de la bien-aimée sorcière. François Gaspard Balthazar Adam, ses frères, prédécesseurs et descendants, c'est la famille Adam de Nancy et de Metz. Il y a peut-être un rapport ténu entre la Minerve du palais de Sanssouci, due à François Adam, et Morticia Addams (Anjelica Huston). Après tout, Minerve est sortie du crâne de Jupiter grâce à un coup de tranchant de hache de Vulcain, et elle est apparue vêtue d'une armure. Déesse de la sagesse, des arts, dont celui de la guerre, et des sciences (dont les divinatoires et les maléfiques), Minerve est sans doute secrètement révérée par Morticia.

Pour le personnage et la série d'Elizabeth Montgomery, vous devrez attendre cet été et la fête nationale française pour acquérir, auprès d'un fournisseur nord-américain, le DVD de la huitième et ultime saison de la série télévisée.

Pour la famille Adams, vous avez le choix entre des films, des DVD, des jeux vidéo (1992, Ocean Software, Addams Family Value, 1994, pour Megadrive et Super Nintendo) et beaucoup, beaucoup de produits directement ou indirectement dérivés. Les films sont de Barry Sonnenfeld,  les séries télévisées remontent à 1964 (The Addams Family Goes to School, premier épisode). Il y a aussi des films et vidéos d'animation.

Charles Samuel Addams († sept. 1988) dessinait pour la prestigieuse (mais souvent barbante, enfin, non, parfois) revue The New Yorker. Pour les dessins de sa série familiale (les albums portaient un titre, comme Dear Dead Days, et la mention « A Family album » ainsi que la signature Chas Addams), il s'associe d'abord avec son très proche ami Ray Bradbury. Bradbury finira par créer de son côté The Elliott Family.

Chas Addams était un personnage aussi excentrique que ses créatures. Il collectionnait les arbalètes et sa table basse était une stèle de petite fille, et il ne rechignait pas à poser en armure devant elle. En fait, c'était surtout un érudit doté d'un solide sens de l'humour burlesque et noir qui vira progressivement au macabre maniéré (comme aimait à le souligner Truman Capote dans Answered Prayers: The Unfinished novel, pour le plus grand dam de sa traductrice, Marie-Odile Fortier-Masek et de son home-trainer pour les parties salaces, soit son nègre, soit votre serviteur, « vous avez remarqué, j'affectionne les allitérations… »).

Prières exaucées est paru chez Grasset. Truman Capote avait connu une relative célébrité dès 1948 avec Les Domaines hantés. Il était l'ami de Gore Vidal.

Je ne sais plus où (ah, si, dans le commentaire d'un article de mon cru rosé mélangé sur Julien Coupat), je ne sais plus qui (ah, si, il s'agit de Luc Nemeth, que je salue amicalement au passage), a considéré que j'avais fait un article avec « beaucoup de choses qui se mêlent sans trop de rapport ».  Je vais aggraver mon cas de multi-récidiviste.

Or donc, c'est sûr, le rapport entre Al ou Vidal et le mauvais genre, le style gothique, ou Emily the Strange (when she's bad, she's glad, when good she's very mad), c'est de la pure homonymie. L'homonymie est-elle un rapport ? Sans doute bien peu intime. Mais c'en est un nonobstant (j'aime bien faire le faraud avec des mots de cuistre, et chez les Addams, cela aurait pu me sauver la vie… Mais c'est une autre histoire, un autre rapport au… temps).

Pour moi, la Famille Addams, c'est surtout une pinball machine de Midway Manufacturing à processeur Fliptronics. Trois flippers plus une petite « chose » pour botter vers un trou rebotteur (renvoyeur), cinq champignons, deux rampes. Mais il y eu donc un Bally de 1992. Le monde du billard électrique et électronique n'aurait pas été aussi innovant sans la Famille Addams et ses maisons piégées et hantées. La Chose était munie d'un aimant, le compteur à LED faisait apparaître des silhouettes de personnages, la bande son incitait à lâcher les boutons latéraux pour claquer des doigts… La première édition a été de 20 000 machines, un record absolu pour Bally.

Ain't it weird?
As much as the Berkeley thing, Dude! 

“Players will be mesmerized by an array of such phenomenal attractions as an electric chair, revolving bookcase, treasure vault, swamp, graveyard, train wrecks, Cousin It and an appearance by Thing itself (…) more with a mansionful of amazing awards that include the Mamushka, Seance, Fester's Tunnel Hunt, Raise the Dead (…) a unique pinball experience.”

Et tenez-vous bien, c'est le premier billard électronique à « intelligence artificielle » dedans. C'est-y pas de la bonne réclame ?

¡Estupendissimo, ma, hombre, es fenomenal!
Je ne vous traduis pas, c'est quasi du Gomez Alonzo Addams original, du genuine (eh non, c'est du toc, ce n'est point du vintage, mais avec du vieux mien je vous fais de l'ancien Gomez Alonzo comme neuf).

Hop, hop, kazatchok ! (Koзaчoк, comme on dit du côté de Rostov et de Zaporodje).

Un kamikaze soviétique
M'a tout appris du kazatchok
J'ai repris ma claque et mes clics
Et une manchette qui m'a mis knock !

Total des montants 58 mille
Solde créditeur moins quelques heures

(paroles du groupe Les Têtes Raides, chanson Le Créditeur) 

Quel rapport entre la Mamushka, Rika Zaraï, le Casatchok, l'accordéon diatonique ukrainien, et la Famille Adams ? Mais celui ou ceux que vous voulez, voyons (et écoutons) ! 58 000, on claque ! Vous l'avez gagné, votre partie !

Car cette rubrique des Vieilles Gloires dorées (et parfois fanées) n'a pas pour objet de vous narrer mes souvenirs mais de vous inciter à consigner les vôtres, en commentaires. Si vous préférez les garder en votre for intérieur, pourquoi pas ? Mais le cinéma n'est qu'un prétexte à vous inciter à des associations d'idées, à polir la pierre brute, à l'approfondissement de votre alchimie mémorielle.

Knock, knock, knock on Heaven's door, et hop !
Cela claque, c'est la grat'.

Vous venez de gagner un séjour gratuit dans votre passé…
Prochaine chronique : Retour vers le futur ?
Non, ce serait trop téléphoné.

Si vous avez des masques de la famille Addams, ayez aussi une pensée pour Jean-Louis Aubert, Louis Bertignac, Richard Kolinka et Corine Marienneau qui,  lors de la fête de L'Humanité de 1979, débarquent d'une grosse limousine en portant des masques de Chirac, Giscard, Mitterrand et Georges « Liliane-fais-les-valises-on-rentre-à-Paris-Mitterrand-y-veut-pas-d'l'union-d'l'a-gôche » Marchais.

Et là, non, aucun rapport, et pourtant, j'ai bien cherché. L'année 1979, c'est le trou, le néant, le siphon temporel pour la famille Addams.
Pourtant, attendez-vous à savoir qu'elle ressurgira sur les planches de Broadway le 4 mars 2010 si Madoff n'a pas ruiné les financiers de Julian Crouch et Phelim McDermott (fondateur de l'Improblable Theatre) soit Stuart Oken, Roy Furman, Michael Leavitt et Five Cent Productions. Nathan Lane, Bebe Neuwirth, Kevin Chamberlin, Jackie Hoffman, Krysta Rodriguez & Adam Riegler sont prévus pour les principaux rôles. Le Nederlander accueillera cette comédie musicale à partir du 8 avril.

Le scénario ?
Wednesday a désormais 18 ans et doit affronter la réalité : elle en pince pour un jeune homme. Pugsley, son frère, aimerait bien qu'elle pense davantage à le violenter comme d'hab. Morticia se sent comme une vieille chose ménopausée et Gomez joue son vieux réac'. Et quand la famille doit recevoir les Dugommier à dîner…