Cette fois, trois photos au lieu, généralement, d’une ou deux seulement, pour Gary Cooper. Il faut dire que l’acteur américain, qui fit ses débuts avec le cinéma muet, est un très grand du grand écran. Et qu’il a aussi tourné avec les plus grandes actrices de son temps, jusqu’à sa mort, en 1961. Mais il a eu aussi des partenaires moins célèbres. Sauriez-vous en citer quelques-unes ?

Et Gary Cooper s’éloigna dans le désert, tel est le titre d’un album d’Alain Kan sorti en 1975 cher Disques Dreyfus. Ce garçon a quelques références cinématographiques et on a dû lui fredonner Lili Marlène quand il était petit. Et dans La Fille de la bande, Renan Luce chante « Ce petit air de même pas peur nous a tapé une de ces blondes qu’on fume à la Gary Cooper ». ll parait qu’un titre de je ne sais plus qui (Waterloo & Robinson ?), Ich Denk Nich Off an Marianne, évoque Gary Cooper. Chez MC Solar, dans Nouveau Western, le second couplet commence par « On dit gare au gorille, mais gare à Gary Cooper ». Et si on ne s’étonne pas que Schmoll, dit Eddy Mitchell, alias Claude Moine, ait écrit, pour la chanson À l’Ouest d’Eddy, « Quand j’étais jeune, j’adorais Gary Cooper », puis encore, pour La Dernière séance, « On voyait Gary Cooper, qui défendait l’opprimé », je suis un peu surpris de constater que Patty Laine se souvenait de l’acteur : « Je cherche un partenaire (…) Un peu Gary Cooper, en moins mort, en moins star ». Il y a encore Spago, dans Déménage au Ritz, adaptation du titre interprété par Fred Astaire, Ella Fitzgerald, et quelques autres. Mais mon titre préféré reste Cinématographe, de Boris Vian, avec le fameux « gare, gare, gare, gare, Gary Cooper s’approche du ravin d’enfer… ». Je suis sûr que vous trouverez d’autres titres et d’autres extraits à signaler en commentaires. En français, s’il vous plait (donc, Shellac et son Black Ass avec le passage « It’s a Gary Cooper story and it shines like Sammy’s knee », est exclu, qui évoque la réplique de John McClane « it was Gary Cooper, asshole ! », de même que le Streets of Pain de Richard Marx). Prenez le soleil au futur, avec Hubert-Félix Thiefaine, par exemple. Ou cherchez du côté d’une lady de la veine de Sylvie Vartan. D’une Grisonne comme Corin Curschellas, d’un jeune espoir de la chanson tel Tom Poussin qui rame à percer en pédalo. D’une « menteuse » comme Varérie Grosjean…gary_cooper_une.png

Notez aussi que Romain Gary, qui n’était pas n’importe quel écrivain d’une rentrée littéraire quelconque, avait surnommé ainsi son personnage de Lenny. Au moment de trouver un titre pour le roman, il opta (à moins que ce ne soit l’éditeur) pour Adieu Gary Cooper, c’est le second volet d’une comédie américaine, après Les Mangeurs d’étoiles. Au cinéma, avec Adieu Gary, de Nassim Amaouche (2009), on a aussi une belle évocation de Gary Cooper avec le personnage de José qui veut imaginer que son père était l’acteur.

 

Si on va plus loin, on trouvera que la filmographie de Gary Cooper a inspiré plus d’un auteur ou d’un compositeur. Même le groupe assez métallique (là, je ne me foule pas… l’épithète est téléphonique) Metallika a composé quelque chose sur Pour qui sonne le glas (de Sam Wood avec Ingrid Bergman et Gary Cooper).

 

Et puis, il y a de multiples anecdotes. Que je découvre sur le tard. Ainsi, quand, à Mougins, avec Rémi Lainé, nous avions rencontré le photographe et ami de Picasso, André Villers, il ne nous avait pas dit que sur la célèbre photo du peintre coiffé d’un chapeau de garçon vacher, les révolvers qu’il brandit lui avaient été offerts par Gary Cooper. « Il se déguisait souvent, pour me faire rire… ». À l’époque, André Villers sort d’une grave maladie. Picasso et lui deviendront les coauteurs de créations photographiques à quatre mains, avec Villers derrière l’objectif, puis Picasso avec lui, à l’agrandisseur ou procédant par collages et rajouts.

 

Cette rubrique a été interrompue en raison d’autres actualités plus pressantes et je la reprends un peu involontairement car j’ai d’autres sujets en cours, d’autres bloqués (la validation, sur C4N, prend son temps…), &c. Et je ne comptais pas la reprendre de sitôt puisque je vagabonde sur les filmographies uniquement au calme, à Paris, et que je vais m’en absenter.

 

Or donc, je me suis dit : « faute de temps, puisque tout le monde connaît Gary Cooper, et que les références en ligne sont multiples, allez, zou, je lui consacre trois photos moins connues des Internautes, et basta… ». Et puis, quand je pense que j’ai déjà évoqué Maurice Chevalier et Audrey Hepburn en oubliant de mentionner Ariane (Love in the afternoon, Billy Wilder, 1957), qui les réunit tous les trois, je me sens obligé de faire une exception. Et aussi, en tentant de retrouver les paroles de Boris Vian, je m’aperçois à quel point Gary Cooper a marqué des générations de cinéphiles. C’est pendant le tournage d’Ariane qu’Hubert de Givenchy, qui s’attend à ce qu’on lui présente son homonyme, Katherine, découvre Audrey Hepburn, qui deviendra l’une de ses mannequins fétiches, avec Capucine.

 

Mais si je commence à consulter les pages en anglais ou espagnol de Wikipedia pour traquer des anecdotes, je ne vais jamais passer à autre chose. Comme je l’ai précédemment fait remarquer, la notoriété d’un acteur s’évalue aussi au débotté (en l’absence d’homonymes), en observant le chiffre des pages Google lui étant consacrées ou en observant le nombre de pages Wikipedia en diverses langues. Pour Gary Cooper, c’est 38. Je ne sais si le record est détenu ou non par John Wayne (56 à ce jour), ou Marilyn Monroe (qui « vaut » deux lignes en winaray, tandis que John F. Kennedy « ajoute » le yorùbá et peut-être quelques autres).

 

C’est dire que, si vous cherchez à vous documenter sur Frank James Cooper (Helena, capitale du Montana, MT, mai 1901 ; Berverly Hills, LA, Ca, mai 1961), vous n’aurez que l’embarras du choix, voire du surchoix car les autres chroniqueurs cinéphiles sont vraiment prolixes. Car celui dont Hemingway disait « il est trop bien pour être vrai » fait encore couler de l’encre, d’Internet et autre. La votre par exemple si vous consignez en commentaires des anecdotes personnelles ou de celles qu’on ne trouve pas – ou encore pas – sur Wikipedia.

 

En attendant, sauriez-vous dire de quel film est extrait l’image où on le voit ramer sur un canoë et quelle est l’héroïne qui l’accompagne ? Évidemment, ce n’est pas l’interprète de Barbara, Fille du désert (The Winning of Barbara Worth, avec Vilma Bánky, 1926, d’Henry King, filmé au Névada). L’Austro-hongroise Vilma Koncsics (1898-1991), épouse La Rocque, alias « La Rhapsodie hongroise d’Hollywood », la petite fiancée des gros chèques (et du fils d’un cheik), était déjà un peu âgée pour ce rôle. Comme il y a de l’eau, il ne s’agit pas du Cavalier du désert. Le canoë a l’air iroquois mais les producteurs d’alors n’en étaient pas à un anachronisme ou une incohérence près. Le film évoque les années 1950, donc Patricia Neal ou Ruth Roman peuvent être sur les rangs. Barbara Stanwyck ? Julie London ? La Julie London qui interprète Cry Me a River (en 1955) ? Allez, bonne chance… au fil de l’eau.