Vieilles Gloires dorées : Elsa Cardenas

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Elle n’avait pas qu’une plastique répondant parfaitement aux canons de son époque. Car elle a(vait) un regard enjôleur, une frimousse à la symétrie irréprochable, et bien d’autres atouts. Hélas, qui se souvient, hormis des amateurs de films américains tendance kitchissime, de la fille d’Hortensia et de Victor, et de la sœur d’Olga Cardenas. Et pourtant, Elsa Cardenas Renteria, née à Tijuana en août 1932, fit – un temps – aussi jaser qu’une Gina Lollobrigida.


Connue sous les noms d’Elsa Cardenas ou d’Elsa Renteria de Cardenas, la jeune Elsa, qui fut découverte, au Mexique, vers 1953, par Irving Rapper et George Stevens, associés pour le tournage de The Brave One (Les Clameurs se sont tues, pas le film de 2007 avec Jodie Foster), n’allait pas tarder à se faire un prénom. Elle apparaît en effet, dès 1956, dans Giant (Géant) de George Stevens, aux côtés d’Elizabeth Taylor et de James Dean ; de Denis Hopper et Rock Hudson. Ce n’est qu’un tout petit rôle, mais elle a attiré aussi l’attention, voire s’est valu les faveurs du futur producteur de la série télévisée The Glen Campbell Goodtime Tour, alors dans l’entourage de Franck Sinatra, soit Nick Sevano (qui sera un biographe de Sinatra).

En septembre 1957 et avril 1958, elle défraye un peu la chronique en se mariant avec un exploitant de champs pétrolifères texan, Guy Preston Patton, lequel est paraît-il coutumier d’actes de grivèlerie, notamment aux dépens de la chaîne hôtelière Hilton, celle des parents de Paris. Le couple loge en effet aux Hilton de Houston et de Mexico. Elsa en divorcera et reprendra sa balbutiante carrière cinématographique en 1962 pour le film Ole! de Budd Boetticher. Elle remplace Debra Paget, la compagne du réalisateur, dans son rôle, voire dans ses divers rôles à la scène comme à la ville.

 

Mais en mai 1964, plus question de se marier avec Boetticher. Elle va tourner dans des nanars inoubliables pour qui se réjouit et jubile en voyant des péplums ou des trucs aussi improbables que la série des « Santo », tel ce Santo contre la Magia negra (1973, Alfredo B. Crevenna), défini par le genre « catch vaudou » par Nanarland, « le site des mauvais films sympathiques ». Avec Elvis Presley, elle joue le rôle de Juanita dans Fun at Acapulco (L’Idole d’Acapulco, 1963, de Richard Thorpe, avec Ursula Andress). Qui a vu un seul film avec Presley veut soit les voir tous, soit tous les fuir, c’est selon.

 

En fait, sa filmographie est surtout constituée de films tournés au Mexique par des réalisateurs mexicains très peu connus hors de la sphère hispanophone. On aura ainsi des Un Corazon Para Dos, Mision Suicida, La Ley del Monte, Triunfo de los Campeones Justicieros, Jesus, nuestro señor, Madame Death, Los Asesinos, El Camino de los Espantos, Despedida de Casada, Dos Meseros Majaderos, Juan Colorado, Los Alegres Aguilares, Besitos a Papa, Paso a la Juventud… Lesquels  sont soit dans la veine de son tout premier film à second rôle, Rio Hondo (1947), soit des bluettes, soit des westerns tortillas (qui sont au Mexique ce que les spaghettis sont à l’Italie).

 

En fait, hormis pour son rôle dans La Horde Sauvage (1969), on ne la connaît guère, enfin, « récemment », en France. Elle aurait joué dans 5 000 dollars morts ou vif (1964, Robert Pringsteen), dans un Santo contre les momies de Guanajuato (1994, Frédéric Curiel), ou dans Le Cabaret des filles perdues (Corona Blake) et d’autres réalisations qui n’ont guère retenu l’attention de la Nouvelle Vague ou des Cahiers du Cinéma (sauf sur le mode dérisoire).

Pourquoi donc, alors, vous parler d’Elsa Cadenas ? Ben, c’est évident, non ? Parce que ce fut aussi une célèbre pin up, sans doute pas aussi célèbre que Farah Fawcett Majors, mais qui a symbolisé une époque du cinéma, celui qu’on voyait sur les plages, en été, ou en cachette des parents, les jeudis après-midi, avec la complaisance d’une caissière ou d’un patron de salle proche d’une gare ou en banlieue. Et puis, vanitas vanitatis, que ne ferai(s)-je point pour que cette rubrique des Vieilles Gloires (Oldies but Goldies) se distingue des autres chroniques cinématographiques du moment ? Vous le découvrirez au fil des jours ou des semaines à l’occasion de chroniques portant sur Diane Cilento (dernière apparition, en 1994, dans la série télé À mi-galaxie, tournez à gauche), Irina Demick, Gloria Guida, Debra Paget, et je vous en passe des moindres. Ce qui n’empêchera pas d’évoquer de grands noms du grand écran, évidemment. Bud Spencer, Michel Simon, Lee Van Cleef, Jean Gabin, Lambert Wilson, pour ne parler que de ces messieurs. Eh oui, le cinéma, c’est aussi le cinoche, les films réussis de Mocky comme les bon, disons, moins réussis. Et si vous me trouvez de « Vieilles Gloires » simplement argentées, signalez-les en commentaire. Je tenterai de fouiller dans mes archives…

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Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !

3 réflexions sur « Vieilles Gloires dorées : Elsa Cardenas »

  1. [quote]Elle n’avait pas qu’une plastique répondant parfaitement aux canons de son époque.[/quote]

    C’est bien dommage, que nos jeunes actrices ou mannequins, ne s’inspirent pas de mensurations de cette superbe femme

    Elle est appétissante en diable : un buste gracieux, une poitrine (surement non refaite), des hanches épanouies à souhait et des cuisses qui ne ressemblent pas à des cuisses de grenouilles..
    Quelle plastique

    Avis à nos jeunes filiformes….

    A part çà, c’est vrai que je ne la connais pas..

  2. [b]Je préfère et de loin, celle-ci, mais juste pour Elvis, pas pour le film (hors sujet ? bof, juste pour le réécouter)[/b]

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