Vieilles gloires dorées : Dennis Hopper, notre Ami américain

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L’intérêt de ces photos d’archives, issues de dossiers de presse, est aussi de nous remémorer qu’en 1977, année de sortie de L’Ami américain, on voyait encore fréquemment de la publicité pour les cigarettes ou le tabac au cinéma. Jacques « Tati » Tatischeff († nov. 1982) n’avait pas encore cassé sa pipe. Et en France, la loi Évin ne remonte qu’à début 1991. C’était bien au siècle dernier…


Dans Der Amerikanische Freund, de Wim Wenders, Dennis Hopper est Tom Ripley, l’ami étasunien de Jonathan Zimmermann (Bruno Ganz). Le film a aussi pour vedettes Liza Kreuzer et Gérard Blain, et Jean Eustache († nov. 1981) figure aussi au générique…

 

Si L’Angoisse du gardien de but au moment du pénalty (1972), puis Alice dans les villes (1974), lancent Wenders, on peut dire que c’est cet Ami américain qui en fait un cinéaste auquel les grands studios d’Hollywood sont ouverts, et qui n’est pas boudé par les grands producteurs en dépit de la nature un peu exigeante de ses films.

 

Pour Dennis Hopper, la renommée survient beaucoup plus tôt, en même temps que celle de James Dean pour lequel il joue dans La Fureur de vivre (Nicholas Ray, 1955) et Géant (George Stevens, l’année suivante). Le vedettariat, ce sera pour plus tard avec des séries telles que Bonanza ou La Quatrième dimension. Évidemment, en tant que réalisateur et second rôle, derrière Peter Fonda, de et dans Easy Rider, Hopper définitivement un grand du cinéma dès 1969. Il est assez gravement perturbé par sa consommation de substances diverses quand Wenders lui fait confiance pour ce rôle de Ripley. Il reste d’ailleurs fidèle à Wenders puisqu’il a accepté de tourner dans son Palermo Shooting (2009, présenté à Cannes). Il est la mort dans cette Mort à Palerme. À cette occasion, il confiera que cela fait 25 ans en 2009 qu’il n’avait plus bu d’alcool et qu’en conséquence, sa manière de jouer avait considérablement évoluée.

 

Encore second rôle dans Règlement de comptes à OK Corral (John Sturges, 1957), Hopper s’affirme la même année dans Sayonara (Josha Logan), et on le verra dans l’Andy Warhol Tarzan and Jane regained… Sort of… (1964). Mais il traîne une réputation mitigée qui ne le quittera qu’au début des années 1980 après une cure de désintoxication. Il avait accumulé trois mariages à cette époque, deux autres suivront. Politiquement, après s’être chamaillé avec John Wayne, avec lequel il tourne deux films, Hopper vise conservateur et fidèle soutien du Republican Party. Cela lui vaudra d’être décoré par Christine Albanel (en 2008). Il aura toutefois concédé du bout des lèvres qu’il soutenait Barrack Obama lors des dernières présidentielles américaines. Selon ses déclarations, les mensonges de l’administration de William Bush (et non l’homme lui-même), ou le choix de Sarah Palin pour candidate pour la vice-présidence, l’auraient vaguement froissé.

 

Peintre et photographe, il bénéficie de revenus confortables. C’est aussi une vedette couverte de trophées, Oscar, Palmes d’or, autres. Il a tourné dans plus de 150 films, en a réalisé huit.

 

Bizarrement, si je me souviens fort bien de Nicholson et de Fonda dans Easy Rider, Hopper ne m’a pas laissé de souvenirs marquants alors que je l’ai vu dans quelques films quand même. Bien sûr, il y a Waterworld (Kevin Reynolds, 1995), mais aussi un film où, crois-je me souvenir confusément, il est à bord d’un grand avion (bombardier ?) miné par des gremlins. Mais je peux confondre. Je n’ai pas vraiment trouvé de réponse fiable. Il faut avouer que je n’ai pas vu le Slagskämpen (The Inside Man, Infiltrations, de Tom Clegg, 1984) et nombre d’autres films où il tient le tout premier rôle ou un rôle important (Garçonne, Out of the Blue, 1980, ou encore un second rôle dans Elegy, 2008, de la Catalane Isabel Coixet).

 

Les anecdotes sur Hopper sont légion. Ainsi, il devait être Christof à laplace d’Ed Harris dans The Truman Show (Peter Weir, 1998) mais il aurait quitté le plateau le premier jour du tournage.

 

Connaissez-vous le Man from la Salsa, qui a été exposé dans les jardins de Bercy face à la Cinémathèque ? C’est un gigantesque Mexicain de 6,40 m créé par Dennis Hopper. La sculpture en fibre de verre sur structure acier est actuellement à Melbourne.

 

Il a réalisé, en 2000, un documentaire, Homeless, sur les SDF de son quartier de Venice, à L.-A., qui est rarement montré. Il avait déjà réalisé le long métrage Colors (1988) dans les banlieues moins friquées et moins bohèmes de cette ville tentaculaire.

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !

Une réflexion sur « Vieilles gloires dorées : Dennis Hopper, notre Ami américain »

  1. [b]Red Rock West[/b] avec [b]Nicolas Cage[/b], et puis, l’ incontournable et cultissime scène avec Christopher Walken dans « [b]True Romance[/b] »…si vous ne l’ avez pas vue, foncez…c’ est du grand [b]Tony Scott[/b], scènarisé par [b]Tarantino[/b]…

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