Dans la nuit du 5 au 6 janvier 2009, nous faisions état d’une dépêche de l’agence Chine nouvelle, reprise par des médias francophones étrangers, selon laquelle les talibans annonçaient avoir tué quatre soldats français dans la région de Kapisa. C’est dans cette région où des gendarmes mobiles de Chauny (Aisne) et Versailles-Satory, appuyés par des chasseurs alpins, recherchent activement deux journalistes français portés disparus. Selon France 24, la réalité de combats entre talibans et forces franco-afghanes est confirmé, mais ils auraient fait suite, le mardi 5, à l’explosion d’une mine ayant provoqué la mort de quatre enfants et des blessures à une dizaine de soldats de l’ISAF…

 

Plus de 20 heures après que l’agence Chine Nouvelle ait rapporté que des talibans s’étaient targués d’avoir tué quatre soldats français dans la province afghane de Kapisa, la presse française n’avait ni confirmé ni infirmé cette revendication. En revanche, au cours de l’après-midi du 6 janvier, le fil arabophone de France 24 indiquait que des combats s’étaient déroulés le mardi 5 dans la province de Kapisa. Selon la légende de la photo, une bombe aurait tué quatre enfants et provoqué des douzaines de blessés, dont « neuf militaires étrangers ».
 
France 24 fait aussi état de la désertion d’un policier afghan qui aurait été capturé. Les désertions sont nombreuses parmi les forces de police afghane et de nombreux élèves-policiers désertent après leur période d’instruction par des militaires de l’ISAF. Par ailleurs, le sort des militaires blessés, souvent grièvement, est devenu un problème au Royaume-Uni…
 
Lors du conseil des ministres du 6 janvier, Nicolas Sarközy avait fait état de l’« inconscience » des journalistes français enlevés dans cette région supposée contrôlée par le détachement français LaFayette.  Pourtant, divers articles et reportages ont popularisé ces dernières semaines l’activité d’un camp militaire spécial d’entraînement dans le sud de la France qui formerait les envoyés spéciaux et les correspondant·e·s de guerre des médias français. Il semble pour le moins étonnant que deux journalistes de France 3 aient pu s’aventurer sans escorte dans la province de Kapisa totalement à l’insu des militaires français patrouillant la zone…