Depuis quelques années, la génération actuelle est de plus en plus sensibilisée par rapport  à la dégradation de la planète. Le recyclage, le compost sont des habitudes de vie adoptées par tous, de nos grands-parents aux plus jeunes en passant par soi-même. Tous les produits que l’on utilise sont voués à une deuxième vie, que ce soit la peinture, le bois, le plastique ou simplement le papier.

 

Selon le journal Le Devoir, les quantités de produits dirigées vers le recyclage ou la réutilisation ont augmenté de 27%, passant de 3.8 à 4.8 millions de tonnes entre 2000 et 2002. Dans le secteur municipal, cela représente une hausse de la quantité de matières résiduelles récupérée de 19.2% passant de 501 000 tonnes en 2000 à 597 000 tonnes en 2002. Du côté des industries et des commerces, la quantité de déchets récupérables est passée de 2.1 millions à 2.4 millions de tonnes, soit une augmentation de 14.5%. Finalement, la plus forte augmentation est celle réalisée dans le domaine de la construction alors que la quantité de débris récupérée s’est vue grimpée de 1.1 million à 1.8 million de tonnes, une hausse remarquable de 56% entre 2000 et 2002.

 

Tous ces chiffres sont le résultat concret d’un travail d’équipe, de société, où chacun a fait sa part. Bien  que tout semble positif, il y a aussi un côté négatif à cette augmentation de la récupération de matières résiduelles. Qui dit récupère plus, dit produit moins. Qu’advient-il lors d’une baisse de production? Inévitablement une baisse de main d’œuvre. La crise économique actuelle est une conséquence de cette diminution de main d’œuvre dans tous les domaines ouvriers.  Prenons par exemple le domaine forestier, pour ne nommer que celui-ci, où des régions comme le Saguenay Lac Saint Jean qui vivent principalement du travail relié à la production et à l’exploitation de la forêt,  sont durement touchées. Dans cette région québécoise, selon un article publié sur le site de Radio-Canada en date du  4 septembre 2009, le taux de chômage est de 9%, soit 1.7 point de plus qu’il y a un an. En août 2009, toujours selon Radio-Canada, la région comptait 2400 travailleurs de moins qu’en août 2008 sur une population de moins de 300 000 habitants. À titre de comparaison, un tel nombre de chômeurs peut à lui seul dépeupler plus d’une municipalité de cette région. Cela semble très peu mais touche un grand nombre de famille, et ne cesse de faire des victimes.

 

On doit donc se demander si on veut sauver la planète ou permettre aux gens qui nous entourent de conserver leur emploi lorsque l’on met une feuille de papier au recyclage. Parallèlement, un père de famille d’un âge avancé, sans scolarité qui a perdu son travail et qui doit  tout de même subvenir adéquatement aux besoins de sa famille fait-il des efforts ou encore a-t-il la volonté de remplir son bac de récupération?