Créée en 2004, la société Transports Paris Beauvais (TPB) a sans doute réussi – en une petite décennie – à plus que doubler ses tarifs pour effectuer des navettes entre la Porte Maillot (et son parking Pershing proche du périphérique parisien) et l’aéroport le plus mauvais de France, celui de Beauvais (dit Paris-Meauvais ou Paris-Mauvais).
Mais tout change à présent, grâce à son président, Philippe Enjolras, qui préside aussi aux destinées de clubs sportifs et de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de l’Oise.
En 2014 : baisse de 0,6 % des tarifs en ligne, et hausse de 6,25 % de ceux des billets de bus pris aux lamentables guichets de la TPB.

Fantastique ! Pour rejoindre depuis Paris l’aéroport de Beauvais-Tillé, dit Paris-Mauvais, vous devrez sans doute vous acquitter d’un ou deux tickets de la RATP, et à présent, en ce mois de février 2014, régler dans le froid avant de faire la queue sous la pluie, un ou deux euros de plus qu’en janvier dernier…

La société qui dessert à présent les deux terminaux de « Paris-Mauvais » et essentiellement les vols des compagnies low-cost Ryanair et Wizzair (dont les tarifs des bagages sont devenus quasiment exorbitants ) augmente presque chaque année ses tarifs d’un euro. On pensait que, lorsque le billet simple parcours était passé à 15 euros, cela s’arrêterait.
Eh bien non. Et rassurez-vous : ce n’est pas le personnel de base qui bénéficie des augmentations des tarifs. C’est, je le présume, un peu comme dans les banques et les sociétés financières (ce qui, pour les personnels de la TPB, demanderait à être vérifié : si vous êtes chauffeur ou guichetière, commentez…).

Mais, là, en 2014, tout change ! Les bus de TPB – seule compagnie de bus à couvrir le parcours Paris-Porte-Maillot/Aéroport de « Mauvais » – sont désormais accessibles en commandant un billet moins cher en ligne. Moins cher de combien ? De 0,60 %, de dix centimes d’euros ou 20 cents si vous optez pour l’aller-retour et une commande en ligne.

D’où le triomphal bandeau « baisse des prix en ligne ». Alors que l’augmentation, pour qui se présente aux guichets (avant d’aller faire la queue dans le froid et la pluie pour monter dans les bus hélas trop réels, même si le guichet en ligne est virtuel), n’est elle, « que » d’un, ou deux euros. Soit +6,25 % quand même !

Pour ce prix, vous avez droit à un transfert lambinant (généralement de 85 minutes) car il faut faire en sorte d’économiser le carburant. Et pas question de lire à bord tôt le matin ou un peu tard le soir (sauf en juin-juillet) : par mesure d’économie, sans doute, les lumières, hormis une veilleuse, sont éteintes. Se munir d’une tablette et payer plein pot est recommandé.

Remarquez que Wizzair, de son côté, n’est pas demeurée en reste. Auparavant, c’était simple. C’était 20 (puis 30) euros pour un bagage en soute, gratuit pour un bagage cabine. Ensuite, Wizzair a inventé le « grand bagage à main ». Grand ? En fait de dimensions dites « cabine » (soit 56×45×25 cm). Et parallèlement créé le « petit bagage cabine » aux dimensions fort insolites et ne correspondant à aucun produit courant : 42×32×25 cm. Sans doute dans l’attente de trouver un sous-traitant chinois fournissant de tels bagages siglés Wizzair.
Ce grand bagage était frappé d’une « taxe » de 10 euros. Mais cela, c’était avant. Car à présent, le tarif ne reste identique qu’en basse saison et si « la durée du vol (…) est inférieure à 2h40 » (soit encore quelques destinations de Wizzair depuis Mauvais). Sinon, c’est selon la saison et la durée des vols, trois, cinq, dix euros de plus (15 euros haute saison, 13 basse saison mais sur vol long, 20 haute saison sur vol long).

Allez, Philippe Enjolras, prenez exemple sur Wizzair et installez des gabarits pour les bagages à vos terminaux de Mauvais et de Porte Maillot, inventez des saisons, basse, moyenne basse, moyenne, moyenne haute, &c., et augmentez encore vos tarifs !

Paris-Mauvais est sans doute au monde l’aéroport doté du personnel le plus réduit (et le plus arrogant, ou désinvolte, ce « ou » étant inclusif) aux portiques de contrôle d’accès aux salles d’embarquement. Encore qu’il se peut qu’il y ait davantage de « contrôleurs de contrôleurs » que de contrôleuses et contrôleurs à examiner les bagages des passagères et passagers. Ce qui expliquerait sans doute (en partie) cela…

C’est simple, vous prenez un bus de la TPB, vous devez retourner faire la queue et payer une véritable amende pour un bagage dépassant un peu du gabarit, puis vous piétinez devant les portiques : de quoi vous faire exécrer la France et en particulier Beauvais. 

On pourrait penser que cela présenterait l’avantage de faire comprendre à l’étranger pourquoi la Française est râleuse et le Français rouspéteur. Que nenni, veaux et vachettes ont fini par se résigner et ne mugissent même plus Porte Maillot ou à « Mauvais » !

Il existe bien une solution alternative, soit avoir recours à la SNCF et aux bus Corolis de la Ville de Beauvais qui font la navette entre la mairie, les gares routières et SNCF, et Tillé-Aéroport. La desserte depuis la Gare du Nord, à Paris, est assez bonne, et les bus Corolis desservent l’aéroport de 6h25 à 22h30 avec des fréquences raisonnables (sauf entre midi et 18h30). Car bien sûr, s’il est relativement pris soin des personnels de l’aéroport, pour les passagers, il ne faut pas trop faire d’ombre à la compagnie de bus de Monsieur le très influent président (de clubs sportifs, de la CCI aussi, &c.).

Mon conseil avisé : préférer le train (et même pour vous rendre à Turin ou Milan, mais, cela, c’est une autre histoire) puis des transports en commun municipaux. Faites bien vos calculs avant de déterminer d’où vous vous envolerez au départ de Paris : tarifs bagages, navettes vers les aéroports…

Systématiquement, sauf si je ne peux faire autrement, j’évite Tillé-Aéroport. Philippe Enjolras (sur twitter : @PhEnjolras) n’y est certes pas pour rien. Ne partez de Paris-Mauvais que si le vol est direct vers votre destination et que le tarif est vraiment, vraiment moins cher. Faites part de votre décision au futur ou à la future maire de Beauvais, aux présidents des compagnies Wizzair et Ryanair… Cela changera peut-être un jour… Mais Philippe Enjolras n’est pas prêt d’être débarqué de ses fonctions. Alors…

Pour ma part, je préfère signaler ces augmentations de tarifs sur les sites anglophones… En soulignant que le train, c’est beaucoup plus plaisant (et moins cher si on bénéficie d’une carte de réduction).