Veolia : Borloo emporté par un vent de cornecul

Pour Jean-Louis Borloo, prendre la tête de Véolia, il ne faut plus y penser. Plus après le twit de Hollande : « j’ai expliqué que N. Sarkozy est moins le candidat du peuple que celui des conseils d’administration. ». On commence à se demander d’ailleurs pour qui (Martine Aubry ?) roule à présent Alain Minc dont les bavardages ont sans doute fait capoter l’opération… 

C’est une affaire de vent mauvais, une histoire de cornecul, qu’il fallait laisser un peu décanter pour mieux la savourer. Si vous vous appelez Christine Boutin ou Hervé Morin, surtout éloignez-vous d’Alain Minc, il porte la poisse. Tant qu’à faire, boycottez le Fouquet’s, trop surveillé pour y concocter de petits arrangements entre amis.

Nathalie Kosicusko-Morizet y a gagné le surnom de tierce guenon. Elle n’a rien vu, rien entendu, mais elle cause. Non, selon NKM, dans Nicolas Sarkozy et Henri Prioglio (EDF, Veolia) vont en bateau (ici, jeudi dernier, en avion), Borloo ne tombe pas à l’eau : il n’avait jamais embarqué, il n’en fut nullement question. Peu après l’annonce que le fauteuil d’Antoine Frérot était réservé à Borloo, il a pourtant fait « plouf », dénonçant des « supputations » et des manœuvres de « déstabilisation ».

On y croit d’autant plus fort que, selon l’entourage de Borloo, voire l’intéressé lui-même, selon Mediapart, Alain Minc aurait tout fait pour faire capoter le projet.

Car il aurait dans sa poche un autre candidat, Marc Veyrat, vidé du groupe Louis-Dreyfus. Démenti formel d’Alain Minc.

Ce qu’on reprocherait à Antoine Frérot, c’est de ne plus faire comme Eiffage (et quelques autres), soit de prendre les élus locaux et territoriaux dans le sens du poil, de ne plus les régaler, défrayer, divertir, convoyer, choyer, &c. Qui mieux qu’un bon vivant tel Borloo aurait su redresser la barre et la distribution de vivres et de ratafia ?

Frérot aurait de même, selon Martine Orange (Mediapart), fait capoter un projet de fusion entre Veolia et Transdev, une filiale transports de la Caisse des dépôts (de plus en plus là, comme dans le dossier Dexia, pour nationaliser les pertes et privatiser les bénéfices).

Comment et qui ?

En fait, Sarkozy ne décide peut-être plus de rien, mais voir Borloo réduit au silence ne pouvait pas trop le gêner. Même si Borloo le soutient officiellement, il n’est plus ni encordé, ni pendu à Sarkozy et un « bon mot » par ci, un « vanne » par là, en privé, mais finissant dans les pages du Canard enchaîné, une blague de prétoire de trop du facétieux Borloo, c’était à éviter.

Proglio et Borloo seraient d’ailleurs cul et chemise, et Augustin de Romanet était donné sur le départ de la Caisse des dépôts. La CDC est actionnaire de Véolia. Proglio lui aurait promis la présidence de la Caisse nationale de prévoyance (CNP), certes beaucoup plus privatisée, mais où Bercy a encore son mot à dire. L’affaire semblait dans le sac, Borloo mettait les voiles de la politique.

Ce qui serait amusant, ce serait que Daniel Bouton (ex-Société générale, auteur d’un « Sarkozy m’a tuer ») en profite pour se placer. Mais pas tout de suite.

Un qui doit tirer la tronche, c’est Éric Woerth. On ne lui propose même pas la direction de Fléchet (Chapeaux Fléchet, chapeaux parfaits).

L’ennui, pour NKM et d’autres, c’est que Jérôme Cahuzac, président de la commission des Finances à l’Assemblée, est, lui, très crédible. Il a indiqué sur BFM que Sarkozy a téléphoné lui-même à des actionnaires de Véolia. Il ajoute : « Je crois de très bonne source que le président de la République a téléphoné à de l’actionnariat, notamment étranger… ». Notamment au Qatar. L’a-t-il fait devant Borloo ? À charge de revanche, si Sarkozy venait à devoir rejoindre le privé ?

Le plus drôle, c’est qu’en réplique, Borloo se pose en consultant industriel international. On lui téléphonerait de l’étranger pour qu’il apporte son « analyse de manière informelle » sur les évolutions et les métiers de groupes industriels. À d’autres, il déclare « mon calendrier reste exclusivement politique ». On y croit. Très fort. À Woerth, on téléphone juste pour des tuyaux pour jouer au PMU. C’est quand même injuste, non ? 

Rama Yade, qui aurait fait une très sémillante hôtesse d’accueil, est aussi très déçue. Son Zorro redevient un zozo. Bayrou, qu’elle a rejoint, évoque des relations « incestueuses » entre pouvoir politique et grands intérêts. Les Cent familles tuyau-de-poêle, quoi.

P.-S. – Lecteur assidu du Canard enchaîné, je me doutais bien que le volatile ferait une allusion à la réputation de pilier de comptoir de Borloo. Pas déçu avec ce titre : « j’ai bien postulé, mais en vin. »

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !

3 réflexions sur « Veolia : Borloo emporté par un vent de cornecul »

  1. Tous les « primo-candidats déclarés » qui se sont désistés pour N. Sarkosy ne l’ont pas fait pour rien, c’est évident. Ils se sont vendus.

  2. Histoire d’ O , Jef !!!
    il y a de l’eau dans le gaz de schiste , savez-vous ?!
    et plus …de l’or
    HUUUUUUMMMMMMMMM !!!!!
    A MOI, L’O..R !
    [url]http://www.deleaudanslegaz.com/?p=1888[/url]

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