Pour beaucoup, le Vendée Globe est une histoire de gros sous et une bagarre entre marins plutôt têtes brûlées qui n’ont dans la tête que de gagner une course, au même titre que les coureurs de formule 1. Pourtant la course autour du monde en solitaire est bien plus que ça. Chacun dans cette épreuve a un objectif et une motivation Propre et bien que seul en course, leur aventure est l’œuvre de toute une équipe, solidaire et motivée.

 Les objectifs de chacun sont bien différents. Pour certain, le premier objectif est en effet de gagner la plus prestigieuse des courses à la voile, c’est le cas de « François Gabart » qui a mené « Macif » à la victoire et qui avait pour cela un bateau de toute dernière génération, préparé avec soin pour mener son sponsor en tête du classement.

 C’est également le cas d’  « Armel le Cléac’h »qui, arrivé second, avec « Banque populaire », a animé la course en se plaçant en permanence comme le concurrent direct du leader. Les deux hommes, parmi les plus jeunes de la flotte, extrêmement bien préparés,  ont fait une course exceptionnelle aussi bien physique que technique et rempli leurs contrats avec leurs sponsors respectifs. Un skipper malchanceux a également réussi à faire une course extraordinaire. « Jean Pierre Dick » qui voulait un podium et s’est maintenu des semaines durant dans le sillage des deux leaders, a dû se résoudre à la quatrième place et réussi à se maintenir en course sur 2600 milles avec « Virbac Paprec 3 » privée totalement de quille.

D’autres skippers avaient pour objectif premier de défendre les couleurs de leur pays d’origine comme « Mike Golding » sur « Gamesa », attendu en sixième position et « Alex Thomson » sur « Hugo Boss » qui est le premier Anglais à s’offrir un podium sur le « Vendée Globe ». 

« Alessandro di Benedetto » le Franco-italien toujours en course malgré de nombreuses avaries a la lourde tâche de fermer la marche, à la onzième place avec un bateau privé de ses grandes voiles. « Team Plastique » mis à l’eau en 1998 a subi de nombreuses avaries et son skipper qui est à sa première participation a fait une course remarquable et pourra fêter dignement son arrivée au « Sables d’Olonne ». 

« Dominique Wavre » sur « Mirabaud », ce vétéran des courses à la voile qui a navigué sur toutes les mers du globe et défend brillamment les couleurs de la suisse puisqu’il devrait prendre la septième place 12 heure à peine après « Jean le Cam » sur «  Synerciel » qui vient de finir son tour du monde à la cinquième place et qui n’a pas démérité dans cette course de très haut niveau.

 Juste derrière lui, son rival sur toute la course, « Arnaud Boissières » place son bateau « Akena Vérandas » à la huitième place, avec seulement quelques heures de retard sur « Mirabaud ». « Cali » en marin passionné, ne renonce jamais et a fait face aux éléments dans un tour du monde très honorable malgré un bateau déjà ancien  qu’il a su manœuvrer avec beaucoup de professionnalisme.

Viennent ensuite les passionnés, de voile bien sûr mais aussi qui défendent des causes ou des idées, avec pour commencer celui qui a fait vivre ce « Vendée globe » par ses vidéos acrobatiques et nous tenait informé au jour le jour sur sa vie à bord. Son nom est aujourd’hui connu de tous « Tanguy de Lamotte » et son bateau, phare de l’association « Initiative cœur » qui a permis pendant son tour du monde de réunir assez d’argent pour faire opérer 12 jeunes enfants cardiaques de par le monde grâce aux internautes qui ont par nombre sans cesse croissant cliqué sur « j’aime » ce skipper qui a subi de nombreuses avaries et vient juste de finir une grosse réparation sur sa coque et sa dérive a fait preuve tout au long de ce « Vendée Globe » d’une volonté hors norme et d’une résistance physique et morale exceptionnelle. Il navigue à la 10 ème position à 2400 milles de l’arrivée. Et suit de très loin « Bertrand de Broc » sur « Votre Nom Autour du Monde avec EDM Projets, 9ème, à 1300 milles des « Sables d’Olonne » et s’apprête à gagner plusieurs pari. Le premier finir son « Vendée Globe » après deux tentatives et deux abandons en 1992 et 1996. Sur l’édition 2012, il commence à y croire et s’accroche à sa très honorifique 9ème place gagnant ainsi le second par, celui de pas courir pour un sponsor unique à gros budget  mais pour un panel de nombreux petits partenaires amateurs et passionnés de voile qui se reconnaissent dans les voiles noires et or du skipper Français.





Nous ne terminerons pas cette revue de course sans dire quelques mots des concurrents malchanceux, comme il y a quelques jours, Le  skipper espagnol, « Javier Sanso », éjecté de son bateau lors de la perte de sa quille et qui doit son salut au chavirage de « Acciona 100% EcoPowered qu’il a pu rejoindre à la nage pour actionner son radeau de survie. Il est tout de même à préciser que son pari de faire le tour du monde avec un bateau a énergie entièrement renouvelable, est gagné la perte de sa quille n’étant pas due à un souci d’énergie mais surement à un OFNI « objet flottant non identifié ». La quille aura été la première source d’abandon de ce « Vendée globe ». « Marc guillemot sur « Safran » sera la première victime des défauts dans la quille et abandonnera dès le second jour. Le 19 novembre se sera au tour de « Jérémie Beyou » d’avoir une avarie sur son vérin de quille et plus récemment « Javier Sanso » sur « Acciona 100% EcoPowered ». Deux skippers verront leurs espoir s’envoler après collisions avec des chalutiers qui semblent ne pas allumer leur AIS, « kito de Pavant » sur « Groupe Bel » et « Louis Burton » sur « Bureau vallée ». L’anglaise « Samantha Davies » abandonnera sur démâtage et enfin, le seul navigateur Polonais, « Zbigniew Gutowski », privé de navigateur automatique sera contraint d’abandonner la course. Il est en effet impensable de traverser le pacifique nord et sud sans pouvoir se reposer quelques instants sous couvert d’un pilote assisté. Nous terminerons par « Bernard Stamm » sur « Cheminées Poujoulat » qui a été disqualifié suite à la réparation dans des conditions non conformes aux conditions de courses de ses Hydro générateurs, va passer la ligne d’arrivée à ce qui aurait pu être la cinquième place. En moins de 90 jours, « Bernard Stamm » démontre ses qualités de marin et a réussi à animer ce « Vendée Globe » et à boucler son tour du monde.

Cette aventure de marin devrait faire partie des programmes scolaires. Le Vendée globe nous fait visiter les océans de la planète avec des photos et des vidéos prises par les skippers loin d ‘être avares d’enseignement, nous offre une bonne approche des différents continents, des caps à traverser et où se situe, par exemple l’équateur. cette épreuve est riche également en enseignement sur les climats, les courants et les vents et bien sur une mine d’information pour ceux qui s’intéressent à la voile et qui veulent comprendre les termes techniques employés par les coureurs. Pour terminer la course en solitaire est un bon exemple de moralité, de loyauté et de courage qui font toute la beauté de cette course que nous avons eu grand plaisir à suivre cette année.