Manuel Valls, qui veut « déverrouiller les 35 heures » (de fait déverrouillées depuis belle lurette) est coutumier de la phrase qui fait mouche. Ce n’est là que la plus récente de ses déclarations « à la Tony Blair » ; il en avait été de même pour la réforme des retraites (qu’il envisageait cependant de financer, accessoirement, ultérieurement, par un élargissement de l’assiette des cotisations à l’ensemble de la valeur ajoutée, histoire de faire encore un peu « social », mais sans trop préciser). En fait, pour le successeur de Jean-Marie Bockel à l’aile droite du PS, « réformatrice » et « modernisée », il serait grand temps de rejoindre un Tapie ou un Borloo, faute de pouvoir leur voler la vedette, et en empocher les avantages induits, immédiats ou à venir…
Jean-Marie Bockel, ex-« autogestionnaire » de la gauche de la gauche du PS (le Cérès de Chevènement), toujours chef de file d’une certaine « Gauche moderne », qui a rejoint, bien au chaud, son ancien mentor au Sénat, a présenté ses vœux. « La réforme juste, voilà notre programme ! », clame-t-il sur le site de son officine. C’est finalement ce qu’avance Manuel Valls. Il faut réformer, avec « justesse ». Et sans doute faire que ceux qui travaillent 60 heures soient payés 60 heures, et ceux qui n’en travailleraient que dix (fractionnées, si possible, en logeant dans une caravane à proximité du lieu d’intervention pour ne pas perdre de temps en trajets générant des retards de prise de poste), ou moins, soient payés moins. Que celles et ceux cotisant davantage pour leur retraite (dans le privé si possible), jouissent d’une meilleure retraite, et que les autres, comme au Royaume-Uni de Tony Blair et des libéraux-conservateurs, se débrouillent pour trouver un petit emploi histoire de durer « dignement », sans gêner la vue des autres ou peser sur les dépenses sociales, jusqu’au cercueil.
Une chose est sûre. Manuel Valls n’a pas tort sur tout. Les 35 heures, dans la plupart des PME, et surtout les TPE, ne sont guère en passe d’y être plus appliquées que par le passé. Quand les boîtes sont vacillantes, qu’on s’acharne à les sauver en faisant des heures supplémentaires non rétribuées et non récupérables, il n’est certes pas question d’instaurer les 35 heures. Lesquelles, dès le départ, ont totalement été détournées de leur objectif initial proclamé : créer des emplois. Tant les politiques que les syndicats qui ont favorisé les stages non-rémunérés et surtout la flexibilité de l’emploi (surtout celui des autres), ont fait en sorte que les patrons des grandes boîtes y trouvent leur compte sans être trop forcés de former des travailleurs qualifiés ou de compenser par des embauches « chou pour chou ». Quoi qu’ils en disent, les patrons des grandes boîtes, ou de celles employant surtout des stagiaires ou des cadres corvéables à merci, ne tiennent absolument pas à ce qu’on touche à la loi sur les 35 heures.
Pour les retraites, on le constate déjà, le passage aux forceps de la récente réforme n’a absolument pas favorisé l’emploi des seniors. Pour gérer « une sous-activité temporaire », Renault n’a d’ailleurs pas hésité, dès novembre dernier, à jouer sur le chômage partiel et la retraite anticipée de ses salariés de 58 ans et plus. Le problème du temps de travail ou de la durée de cotisation des salariés est quand même lié, ce qu’un Valls et d’autres feignent d’oublier, aux gains de productivité, à la robotisation, et à la sous-traitance délocalisée. Les 35 heures ont favorisé la productivité, la flexibilité et la mobilité entre les sites de production. Notez bien qu’il y a seniors et seniors, travailleurs flexibles et mobiles et autres plus égaux que d’autres par ailleurs : Valls est tout prêt à cumuler retraite, emploi(s), jetons de présence et autres avantages. Comme l’indique benoîtement Didier Guillot, adjoint au maire de Paris, ces jetons et avantages correspondent à des situations « particulièrement différentes d’un élu à l’autre et les sociétés à jetons de présence “importants” se partagent dans un jeu de pouvoir liant proximité à tel ou tel grand élu, leader de courant ou je ne je sais encore quel jeu d’influence. ». Le jeu d’influence de Valls au PS et sur la scène médiatique se monnaye-t-il ? Combien, comment ? Le reste est un peu de la poudre aux yeux…
Au PS, on avait eu Julien Dray englué et discrédité par ses goûts bling-bling (montres, costumes, accessoires…), nous avons désormais Manuel Valls qui veut plus de gens travaillant davantage et mieux en cotisant plus longtemps. C’est sûr : c’est comme de vouloir « plus de Blancs, White, Blancos » (une de ses fameuses sorties) dans les brocantes des banlieues ; il suffit de le dire, de rallonger la durée légale du travail, l’âge du départ à la retraite, pour que surgissent d’heureux travailleurs voulant gagner davantage et cotiser plus fortement. Or, lorsqu’il s’agit d’avoir plus d’habitantes et d’habitants de Neuilly venir au vide-grenier d’Évry déballer leurs Burbery, Hermès ou Vuitton défraîchis, il ne suffit sans doute pas de leur envoyer des fourgonnettes municipales avec une invitation de Manuel Valls. Mais pour créer de l’emploi, pour Valls (à la suite de tant d’autres), c’est simple (air connu), yaka, il suffit de réduire les charges sociales des entreprises (et instaurer une « TVA sociale », frappant les riches – un peu – comme les pauvres : proportionnellement beaucoup plus). D’ailleurs, réduire les charges, cela a fort bien favorisé l’emploi par le passé (on n’a cessé de les réduire, on n’a pas trop vu le chômage fléchir) et cela marche très bien pour les stages pas du tout, ou très faiblement rémunérés : ce qui prouve bien qu’en fournissant de la main d’œuvre quasi gratuite, on trouve des gisements d’emploi. Juste une question : où loger les salariés peu ou pas rémunérés ? Chez leurs parents ? Grands-parents ? Chez leurs enfants ? Leurs petits-enfants ? Comment les acheminer ? En Vélib (pour lequel le contrat Decaux est constamment réaménagé au profit de ce fournisseur-gestionnaire choisi de manière assez peu transparente) ? Munis d’une gamelle fournie par les Restaus du Cœur ? Selon Walls « l’allégement du coût du travail devra relancer l’embauche. ». Automatique !
Valls, sollicité à l’occasion par Sarközy, n’avait pu rejoindre à temps Éric Besson. S’il veut continuer à se présenter à des primaires, suggérons-lui de postuler auprès de la « Gauche moderne » de Jean-Marie Bockel. Lequel, décati, est en train de perdre ses troupes. Peut-être consentira-t-il à passer la main ? Il est sûr qu’avec un Valls, des « socialistes » modernes et réformateurs seront séduits par une telle formation. Ou, si ce n’est possible, que Valls forme son propre parti. Un peu plus « réaliste » que le Debout la République de Nicolas Dupont-Aignan, au discours « gaucho-archaïque ». Plus proche d’une éventuelle « Confédération des Centres » que Bockel appelle de ses vœux (fort peu exaucés par Borloo, Morin ou Arthuis…). Valls voulait que le PS se dénomme « Parti démocrate de gauche » (entretien avec Paris-Match de juillet 2009) ? Allez, Valls, ton PDG attend son Pdg. Et pour lever des fonds, fais donc appel à Éric Woerth : vous devriez vous entendre.
Ah, oui, Valls s’était fait inviter, en décembre dernier, à New-York, au Colloque international des leaders progressistes (Global Progress Council ; avec Tony Blair, Bill Clinton, John Podesta, Felipe Gonzales, Poul Nyrup Rasmussen…). Vraiment, que des progressistes ! Comme l’a commenté avec justesse Pierre Laurent, du Parti communiste, à propos de Manuel Valls, « il y a assez de monde à droite pour défendre les desideratas patronaux. ». Bien sûr, les milieux patronaux préfèrent arroser plus large. Et faire en sorte que leurs désirs finissent par être considérés naturels et inéluctables car le plus largement partagés, admis, non discutables. Pour « déconstiper » une gauche forcément archaïque, un grain de Valls est toujours bon à préconiser. C’est aussi laxatif, et dégraissant. Il manquait un surnom à Manuel Valls : le Mediator du PS conviendrait-il ?
bonjour Jeff,
il y a une eternité que je ne vous avais lu.
tous mes voeux de Bonne et heureuse Année 20011.
Sans vouloir m’immiscer dans la politique française, j’ai trouvé à mon retour en France que ces 35 heures etaient un cadeau aux grandes entreprises du MEDEF, permettant des heures sup gratuites à volonté en echange de qques RTT et pas vraiment un avantage aux salariés du privé. en outre , j’ai appris recemment qu’il avait été assorti d’un cadeau fiscal à ces grandes entreprises, grevant le budget de l’Etat
il aurait été plus simple d’accorder 1 semaine de vacances supplementaires pour tous comme en Allemagne.
sachant que 8 millions de personnes travaillent dans des TPE ou PME et ne beneficient pas de ces 35 h…. pas de quoi fouetter un chat!
Quant à Valls et consors, pourquoi parle t’on toujours en France de gauche archaique (depuis 1934, je crois)
Manuel tu es un traitre !!!! va les faire toi les 35 heures à l’usine et après tu pourras ouvrir ton bec !!!! t’es planqué dans ton bureau et je me retiens d’être vulgaire mais j’espère que tu auras ta surprise quand tu viendras dans le 93; on va t’attendre mon garçon ; t’inquiètes
va bosser avec ta sueur et parles apres ….comique… de toute façon on va te manger et on va te préparer ta surprise…..
on t’appréciait avant que tu te fasses acheter…c’est marrant mais l’argent pourri tout et tu en est la preuve comme le « docteur riz » et les autres qui l’accompagnent ;ton vrai camp c’est la pute au pouvoir..alors va le suivre
j’espere que tu liras cela!! tu dois avoir internet comme t’es fauché…..
[quote][i][b]Manuel tu es un traitre !!!! va les faire toi les 35 heures à l’usine et après tu pourras ouvrir ton bec !!!! t’es planqué dans ton bureau et je me retiens d’être vulgaire mais j’espère que tu auras ta surprise quand tu viendras dans le 93; on va t’attendre mon garçon ; t’inquiètes[/b][/i] [/quote]
[quote][i][b]va bosser avec ta sueur et parles apres ….comique… de toute façon on va te manger et on va te préparer ta surprise…..[/b][/i] [/quote]
[quote][i][b]…on t’appréciait avant que tu te fasses acheter…c’est marrant mais l’argent pourri tout et tu en est la preuve comme le « docteur riz » et les autres qui l’accompagnent ;ton vrai camp c’est la pute au pouvoir..alors va le suivre[/b][/i][/quote]
[quote][i][b]j’espere que tu liras cela!! tu dois avoir internet comme t’es fauché…..[/b][/i][/quote]
[u][b]makerdream[/b], après ces commentaires « salés » adressés à [b]Manuel Vals[/b], j’aimerais savoir ce que tu propose[/u] : [i]en effet, il est facile, sous un pseudonyme, d’insulter cet élu socialiste, qui est absent de [b]C4N[/b] ![/i]
[u]Mais, au risque de te faire hurler, cette phrase de Manuel Vals, [i]et il a totalement raison dans sa démarche[/i], aura eu au moins un mérite[/u] :[i] provoquer une interrogation sur l’efficacité réelle de cette Loi sur les 35 heures ![/i]
Alors, le débat est ouvert !
Je t’ai dans la peau
Aucune résolution individuelle ne mettra jamais un terme à nos querelles.
Nous avons besoin d’une résolution collective… être plusieurs à prendre la même résolution… comment on appelle ça déjà ?
Une révolution…
Sans faire couler la moindre goutte de sang. Sans armes et sans vacarme…
[url]http://www.tueursnet.com/2011/01/je-tai-dans-la-peau/[/url]
Valls fait partie des socialo-liberaux et comme Tony Blair ,
je ne peux le Blairer !
de plus il participe aux Bilderberg !
De plus il a des antécédents catalans , Ca veut tout dire !
Ils ne se prennent pas pour rien ! Monserrattttttttttt
Valls proposerait la semaine de 80 heures et l’emploi à mi-temps généralisé que cela n’offrirait quand même pas du travail (et encore moins un revenu permettant d’acquitter un loyer) à tout le monde.
Il faut aussi « déverrouiller » les congés payés : beaucoup trop longs.
Surtout pour les profs qui, déjà amputés de rémunérations du fait de la longueur de leurs congés (par rapport à d’autres fonctionnaires de même catégorie), devraient travailler en été ou se passer de revenus : problème, comment remplir les colonies de vacances quand les parents ne peuvent les payer…
Et puis Valls devrait aller au bout de sa logique, et instaurer le STO en Chine, dans les usines de ses financeurs.
Au fait, posez-vous la question : Manuel Valls a-t-il jamais travaillé dans le privé ou la fonction publique si ce n’est dans les jupes de son parti ou de ses parlementaires ?
C’est con, mais si, au lieu de le faire bosser au-delà de 35 heures en lui promettant un poste électif assuré, on l’avait bien pressuré (on sait faire, et payer au salaire militant, pas trop chargé de cotisations sociales… bonjour au moment de la retraite), avant de le flanquer au chômedu, on ne le verrait pas, en joli-joli costume, blablater sur le temps de travail. LE PS ne récolte que ce qu’il sème : des opportunistes.