Va te faire …anelker
Supposons que je sois un jeune père de famille, fana ou simplement curieux d’un spectacle qui n’a lieu que tous les 4 ans. Je m’en remets pour les analyses au seul quotidien sportif de notre beau pays.
Après un instant de stupéfaction, cette équipe est épique, pas le journal, non notre onze – ou ce qu’il en reste.
Il faudra boire le calice jusqu’à l’hallali. Stupeur bien légitime car, guillemets ou pas, je n’ai jamais vu un journal, quotidien de surcroît, oser un titre pareil. On découvre parfois des citations, plus ou moins off, au détour d’un article, avec les conditionnels d’usage, d’une alacrité étonnante. Mais là 2 lignes édifiantes en 1° page, – c’est pas du times new roman 12 – d’une grossièreté parfaite proposée dans tous les kiosques de F et de Navarre.
Il arrive que des jeunes, plus de 6 ans tout de même, sachent lire. Ils n’entrent pas tous en 6° sans. Ils passent devant ce titre accrocheur, par hasard s’ils n’aiment pas le foot. Voilà qui les amuse. Car ils n’ont pas tous retenu le « casse-toi… » présidentiel.
Mais le foot, ils pigent. On ne leur avait pas détaillé les exploits putassiers de Ribéry. Mais là va falloir.
Et le papa de planquer le journal. Ou bien de se lancer dans une description exhaustive d’un verbe ignoré et de la généalogie qui détermine quelques enfants mâles !
Faute de comprendre, on va le répéter dans la cour de récré, histoire de voir l’effet sur la maîtresse et les copines. Du nanan !
Papa, Maman, est-ce que je pourrais être un fils de pute quand je serai grand, pour gagner 45 000 € par mois comme Raymond ? Ou bien seulement footballeur comme Anelka ?
Comme on n’en a pas fini avec ce feuilleton, je tiens, pour finir, à dire à Messieurs les journalistes qui adoraient Aimé J, qu’ils ne se conduisent pas mieux que l’exclu, on l’en savait capable, en oubliant des précautions élémentaires envers une jeunesse pour laquelle le cirque (panem compris) fricfoot est un temps leur exutoire sportif.
Tout fout le camp, putain con !
Je pense que les responsables du journal « l’équipe » devait réfléchir avant de mettre à la une ces injures de rue. Moi j’ai l’impression que ça été fait dans le seul but de nuire. Et puis, les choses ne sont pas nettes au sein de cette équipe. Patrice Evra, en conférence de presse a dit qu’il y a un traite dans leur groupe car, toujours selon lui, c’est l’un de ses coéquipiers qui aurait joint la rédaction de « l’équipe » pour vendre la mêche. C’est assez intriguant pour une équipe engagée dans une compétition. Anelka est tombé bien bas en proférant ces insanités !
[b]Cher Jacques,
La vulgarité fait vendre.
Plus les titres sont courts et claquants, plus les mots sont injurieux ou à tendance sexe, voire pire, « porno », plus ils attirent les curieux qui s’attendent à trouver des révélations croustillantes.
Tous les magazines papier l’ont compris.
la provocation attire le lecteur avide de scoop, et celà quel que soit le sujet traité.
Amicalement
Sophy[/b]
Bien cher Jacques,
Votre billet me fait furieusement penser à un coup de sifflet qui aurait le plus grand mal à se faire entendre parce qu’il devrait pour cela surmonter le tumulte des vuvuzuelas …
Il semblerait en effet que les médias audiovisuels, en reproduisant complaisamment la « une » du quotidien « sportif », ne se rendent pas compte que celui qui montre en gros plan les propos présumés de l’insulteur se rétrécit et se rabaisse au même niveau fangeux que lui.
Triste époque ! Où est-il le temps du cercle vertueux suscité par les « [i]Blacks-Blancs-Beurs[/i] » ? Ou bien faut-il se résigner à entendre ceux qui nous disent qu’une équipe n’est somme toute que le reflet du monde qui l’entoure ?