C’est l’inquiétude qui est révélée actuellement par les agriculteurs et les industriels de la filière avicole, qui se trouvent confrontés à la mise en application d’une norme européenne qui leur impose une mise en conformité de leurs poulaillers.

 

On peut se demander si l’œuf va dans les semaines à venir, devenir une denrée rare et chère, dans la mesure où la France connaît en ce moment une baisse de 13 % de sa production en raison de la fermeture temporaires de 93 élevages qui ne répondaient pas aux normes européennes. Il manque environ 21 millions d’œufs par semaine par rapport à une production normale de 14 milliards par an.

La conséquence directe, c’est bien sûr l’envolée de prix qui risque d’aboutir à une augmentation moyenne de 10 %,  pour les consommateurs dans les prochaines semaines et à un risque de pénurie dans les 6 mois à venir pour l’Union Européenne.

Mais les industriels des pâtes, quenelles, gâteaux et biscuits en ressentent déjà le contrecoup, dans la mesure où ils achètent déjà leurs œufs 75 % plus chers qu’en 2011, ce qui augmente considérablement leurs factures d’achat de plusieurs milliers d’euros.

Cette situation préoccupante est essentiellement due à un manque de vigilance des éleveurs, qui ont attendu le dernier moment pour se mettre en conformité avec les nouvelles normes européennes qui sont entrées en vigueur au 1er janvier 2012, alors que l’ensemble des Etats membres avaient douze ans pour le faire.

Désormais, le réaménagement des cages des poules pondeuses doit être fait de telle façon que les poules aient désormais  750 cm2 d’espace vital et un perchoir pour chacune.

Il est vrai que de tels travaux d’aménagement coûtent à la filière avicole française plus d’un milliard d’euros et que ceux qui ont pris du retard dans leurs travaux d’aménagement handicapent fortement la production globale.

La pénurie risque donc de se poursuivre assez longtemps, même si certains distributeurs se veulent pour l’instant rassurants.