Dans quel pays vivons-nous ?

                     L’ENS annule un débat avec Stéphane Hessel sur le Proche-Orient.

        Ayant à plusieurs reprises dit du bien de l’opuscule du jeune homme susnommé, je suis interloqué (mot choisi par politesse) de l’annonce ci-dessus.

        L’ENS pour qui ne serait pas familier avec le sigle, signifie l’Ecole Normale Supérieure qui forme notre élite depuis la Convention(1794). Je vous fais grâce de la liste des éminences, grandes et moins grandes, qui en furent issues. Faire le tour, Rue d’Ulm, de la Cour des Ernests pour voir. Sont passés par là, nos professeurs de lycées et d’Universités. Le niveau vaut largement, en ses domaines, l’ENA. Autant dire une bande de neuneus incapables de réfléchir seul. C’est « Camping » à l’année !

        Un débat devait se tenir en ses lieux avec Leila Shahid et des pacifistes israéliens (quasi des traîtres !) après une conférence de Hessel sur le BDS (Boycott, désinvestissement sanctions). Pour plus d’informations voir Internet. En gros un boycott anti-israélien à cause de la prison à ciel ouvert de Gaza.

        Le CRIF a eu immédiatement raison aux yeux de V. Pécresse et du Rectorat. La direction de l’ENS s’était d’abord félicitée d’un tel débat ! Avant de l’annuler !

        Débattre ? « Un crime contre l’esprit » estime M Pasquier, président du CRIF. J’espère que la rubrique « Tribune libre » permettra ce crime !

        Etre pro-palestinien est forcément être antisémite. On a beau chercher à comprendre comment on peut y arriver, on est forcément antisémite quand on est prosémite ?

        Avant d’en venir au politiquement correct de nos autorités en ces heures reluisantes grâce au génie de MAM, un rappel.

        En 1981, la première visite à l’étranger de F. Mitterrand, élu, fut, je crois pour Israël. Toujours est-il qu’il visita à cette occasion un lycée où la langue française avait une place de choix. Cet établissement construit sur le no man’s land entre Jérusalem-Est et Ouest de 1948, s’appelait René Cassin, Prix Nobel pour la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme dont S. Hessel fut une plume. Sic transit gloria mundi !

        Je ne peux oublier une citation de Amos Oz, écrivain israélien : « Un homme sans mémoire est un homme malade, mais un homme qui ne vit que de mémoire n’est pas en bonne santé non plus ».

        Dans quel pays vivons-nous, si notre future élite est interdite de débat au premier opposant venu ?

         Veut-on faire croître l’antisémitisme par de telles démarches, fussent-elles admises par un gouvernement déboussolé ? Certes, en augmentant le nombre de ses adversaires on croit avoir le droit des toutes les libertés militaires ou sécuritaires. Mais cela ne dupe que ceux qui s’acharnent à le pratiquer et donc relève d’une psychanalyse.

        Le manichéisme, que veut véhiculer la culpabilisation perpétuelle à cause de l’holocauste, est bien plus dangereux pour Israël que le débat entre gens sains d’esprit qui n’admettent pas qu’un mur façon ghetto enveloppe la Cisjordanie et qu’une prison retienne plus d’un million de personnes. Le fait d’être français ne justifie pas un ultra sionisme activiste.

       

        I N D I G N O N S – N O U S !

      PS Ni le Hamas, ni le Hezbollah ne sont fréquentables.