Trois pays de l’Union européenne en crise, deux traitements différents : l’un consiste à étrangler les peuples avec des plans d’austérité destructeurs, l’autre les protège. L’origine de ces différences de traitement est très simple… Elle tient au système de création monétaire et à la détention de ce pouvoir.
La Grèce est en crise gravissime. Le dernier plan d’austérité est déjà en train d’amplifier les déséquilibres puisque les rentrées fiscales, de la TVA en particulier, ne sont pas au rendez-vous. Il manquerait environ un milliard de recettes selon les dernières informations. Cela n’a rien d’étonnant étant donné que les salaires ont été baissés dans des proportions invraisemblables: l’équivalent du Smic vient d’être rabaissé à 390 euros et les prix courants en Grèce sont à peu près au même niveau que les prix français.
L’Espagne impose un nouveau plan d’austérité à sa population pour récupérer 65 milliards d’euros destinés à sauver ses banques : augmentation de trois points de la TVA, diminution des indemnités chômage, baisse des salaires et augmentation du temps de travail dans la fonction publique.
On songe aussi à l’Italie, dont la notation vient d’être dégradée par Moody’s, à l’Irlande, toujours mal en point, à Chypre…
Mais il y a aussi le Royaume-Uni… On parle peu de la crise britannique, mais elle doit être énorme puisque la Banque d’Angleterre a annoncé hier, vendredi 13 Juillet, un dispositif de 80 milliards de livres (105 Mds d’euros) pour inciter les banques à soutenir l’économie et les crédits aux particuliers et aux entreprises.
Je pense que contrairement à sa présentation, ce plan n’a pour autre objectif que de sauver les banques britanniques qui se trouvent confrontées à des fuites massives de capitaux à cause du scandale du Libor scandale et qui doivent être à peu près dans le même état que certaines banques espagnoles.
L’Espagne n’a besoin que de 65 Mds d’euros pour sauver ses banques… Et le fameux plan de relance au niveau européen qui a enchanté Hollande ne représente que 120 Mds pour toute la zone euro…
Les Anglais ont décidément une vision très large de leurs propres besoins ! 105 Mds pour eux seuls, immédiatement ! Ce qui devrait indiquer que leur économie est dans un état dramatique. Ils restent cependant très bien notés par les agences de notation !
Mais il y a une énorme différence : la Banque d’Angleterre a conservé son pouvoir de création monétaire et le gouvernement britannique n’est pas obligé de faire appel aux marchés pour ses émissions…
Le nœud du problème est bien là : monétisation directe par la BCE… c’est à dire l’inverse du contenu des traités européens qui mettent les pays Européens sous tutelle complète des financiers.
Quelle est cette Europe qui instaure une austérité dévastatrice dans deux cas et qui préserve le troisième peuple, parce qu’il a su conserver un pouvoir essentiel ? Elle ne devrait même pas avoir le droit d’employer le terme d’UNION.