Une touche nippone au pays des moules frites


Lille et ses restaurants, il est bien difficile de faire un choix quand la faim se manifeste et que le ventre gronde, tellement ils sont nombreux et diversifiés. Il y en a vraiment pour tous les goûts, chinois, mexicain, libanais, indien, flamand, japonais, américain et pour tous les styles, restaurant fast food, gastronomique, lounge, moléculaire, bref on ne risque pas la monotonie alimentaire. 


A Lille, ce sont plus de 400 adresses qui nous proposent des menus alléchants. Une vraie jungle où règne la loi du plus fort. Les enseignes les plus attractives (pas toujours les meilleures) résistent et le temps qui passe n’a pas de prise sur elles. Leurs portes restent ouvertes tandis que les moins populaires déposent le bilan. Un gage de qualité, pour choisir un restaurant, quand il y a difficulté à trouver une place.

Récemment, dans mes pérégrinations culinaires, je me suis mis à la table de deux restaurants japonais situés dans le centre de la ville. Deux adresses que les amateurs de nourriture asiatique doivent bien connaître à Lille : le Tokyo et le Naka.


Tout d’abord, le Tokyo. Situé rue Nationale, à proximité du Printemps, sa façade comportant une japonaise souriante en kimono, nous invite à franchir le seuil d’entrée. Une fois, à l’intérieur, je fus accueilli par deux serveuses en habit traditionnel, du moins pour la partie haute du costume, le bas étant en jean. A peine les jambes sous la table, l’une d’elle me demanda ce que je voulais en apéritif. J’eu la délicieuse surprise de découvrir l’Umeshu, une liqueur de prune, tellement sucrée et au goût si prononcé, que nous avons l’impression d’avoir en bouche, non pas un alcool, mais un jus de fruit. Une fois le gosier humecté, il faut se rassasier. Mon appétit étant grand, j’optai pour le menu « à volonté ».


Un jeu de mot, un abus de langage, pour désigner un menu composé de 4 services de 5 plats chacun  Autant dire, aller jusqu’au bout est une tâche gargantuesque. Les plats sont sélectionnés sur une liste impressionnantes de propositions. On y retrouve des sushis classiques, ceux au thon, saumon, dorade, mais aussi plus excentriques, tels que celui au vivaneau à queue jaune, des temaki (cornet des feuilles d’algues fourré de riz et poisson), des yakitoris (brochette), sashimi (morceaux de poisson finement coupés), maki (rouleau de feuilles d’algue fourré de riz et de poisson), des california (l’inverse, riz enroulant la feuille d’algue), des tempuras (friture), des morceaux de bœuf, poulet et de poisson préparés et marinés, du riz, des nouilles sautées, des sobas (nouilles au seigle), etc. Et pour clôturer le repas, un dessert, simple mais efficace et rafraîchissant, 2 boules de glaces aux parfums exotiques, thé vert, haricot rouge, fleur de cerisiers.


Aimable, avenant, aux petits soins, peu d’attente entre les différents services ( ce qui permet aux préparations de restées bien chaudes), la décoration traditionnelle, sombre, assez épurée avec des éléments faisant référence au Japon, font du Tokyo, une restaurant appréciable, le tout pour un prix très correct. Deux bémols tout de même, la faible quantité de desserts proposés et la musique d’ambiance. Une station de radio faiblarde crachant une musique insipide mais nous ne sommes pas là pour écouter un concerto.


Deuxième endroit où tailler une bavette : le Naka. Placé rue du Molinel, non loin de la Gare Lille Flandre, il est idéalement bien situé si on veut déjeuner ou dîner avant de prendre son train. La façade se distingue parfaitement, notamment de nuit, quand les néons resplendissent en bleu dans l’obscurité. On pénètre par un petit couloir débouchant sur une grande salle, haute de plafond, ressemblant à une courrée recouverte d’un toit. Nous sommes menés à notre table par un serveur comprenant à peine le français, nous demandant si nous avons choisi de quoi manger. Toutes les personnes connaissant les lieux savent qu’il faut prendre le menu à volonté.


Cette fois pas de manigance lexicale, tout est bien à l’infini. On se lance à l’attaque sur le meuble central où sont achalandés tous les mets, nous sommes comme dans un self et constituons notre assiette comme bon nous sembles. Il s’y trouve raviolis chinois, nouilles, riz cantonais, des légumes variés (classiques et exotiques), des fritures, des brochettes, des viandes (poulet, bœuf, porc), du poisson et des fruits de mer, des aliments qu’il faut strictement mettre sur des assiettes différentes si on ne veut pas être réprimandé par le Cerbère des lieux veillant au grain. Une fois la sélection effectuée, on se dirige vers les les cuistots armés de woks. On choisit sa sauce, on mire les gerbes de flamme cuire notre préparation, on peut accompagner l’assiette de sushis, de californias, de soupe misho, et on se met à table pour passer à la dégustation. Quand on sent l’heure de la fin arrivé, et celle du dessert sonné, là encore, nous en avons à profusion. Tartes aux pommes, glaces, gateaux asiatiques à base de caramel et de cacahuètes, nous pouvons en abuser.


La décoration est simple, les meubles en bois noir donnent directement un aspect sinisant, le personnel est correct sauf la gérante se comportant comme une vieille femme acariâtre  les sourcils en permanence froncés et un visage d’où le sourire aurait été porte disparu. A part cet individu peu sympathique, le Naka est un point de restauration parfait pour tous les gourmands, non gourmets, dont les poches ne sont pas très remplies. Pour un tarif ne dépassant pas les 20€, on mange à sa faim, voire même plus. Finalement impossible pour moi de départager les deux enseignes, le meilleur moyen, c’est d’y aller vous même pour vous forger votre propre avis.

3 réflexions sur « Une touche nippone au pays des moules frites »

  1. [b]Je suis toujours en admiration devant la fluidité de l’écriture de Fukube.
    Je ne regrette qu’une chose : il ne s’engage pas dans les commentaires.

    SOPHY, friande….. d’échanges dans les commentaires[/b]

Les commentaires sont fermés.