Il était une fois, une petite dame que j’avais l’habitude de rencontrer et qui m’impressionnait.
Une si jolie petite dame toujours tirée à quatre épingles, coquette, dans les 75 – 80 ans, un joli visage et qui regagnait tous les après-midi, à très petits pas, la gare RER la plus proche de chez elle, gare qui est également la mienne. Le temps qu’elle mettait pour y parvenir : incroyable
Je n’ai jamais osé l’aborder ou même la saluer, mais son courage malgré ses contraintes physiques m’a toujours inspiré beaucoup d’admiration et de respect.
Qui pouvait-elle être ?
Attentionnée, elle fût sûrement une bonne épouse et une excellente mère. Avait-elle un métier ? Peut-être : enseignante, infirmière, pourquoi pas ? Mais en tout cas, elle avait une vertu que l’on souhaiterait voir chez tous : le courage. Le courage de vivre sa vie, le courage d’aller de l’avant malgré son âge, le courage de vivre chaque minute de sa vie comme un don, le courage d’aller voir encore famille, amis, le courage de visiter peut-être un musée ou de voir un film ou une pièce de théâtre, le courage de vivre tout simplement le mieux du monde.
La grande cause nationale de 2011 fut la solitude, solitude qui vous frappe à tout âge malgré l’abondance des médias sensées mettre en relation les êtres humains. On pourrait croire que ce fléau ne touche que les gens d’un certain âge : et bien non, ils touchent les jeunes, ceux qui ne peuvent s’exprimer car déracinés pour leurs études ou leur premier travail, ceux qui n’ont pas encore d’amis, ceux qui sont timides, ceux qui ont plus mûri par les épreuves de la vie que les jeunes de leur âge, ceux qui sont incompris mais aussi les divorcés, les séparés : la liste est longue.
Les réseaux sociaux aussi performants soient-ils ne rendront jamais la poignée de main que vous tendez, les téléphones même les Smartphones et Cie ne vous donneront jamais une tape amicale sur l’épaule ou ne vous prendront pas par le bras pour cheminer et deviser ensemble.
Le visage d’un être cher même souriant ne remplacera jamais sa présence.
Dimanche avait lieu la journée de la gentillesse. Avons-nous été voir la voisine qui est toujours seule le dimanche, l’avons-nous invité à partager le repas familial ou le café ou avons-nous trouvé une excellente excuse de remettre cela à une prochaine fois.
Pour ma part, je regrette sincèrement de ne jamais avoir osé aborder cette personne pour lui manifester l’amitié que je lui portais. Elle aurait été agréablement surprise par ma démarche.
Alors, si vous le pouvez, si je le peux encore, la prochaine fois que je rencontre une « si jolie petite dame », juré, craché, je l’aborde.
Votre tendresse à l’égard de cette si jolie petite dame me fait aussi avoir une pensée tendre pour vous sans aucun doute. Merci pour ce court billet plein de gentillesse.
C’est hélas si simple, le malheur du monde actuel!