Tandis que Nicolas Sarkozy ne cesse de monter dans les sondages, plusieurs voix se font entendre pour dénoncer l'ouverture à gauche de son gouvernement.

Gouvernement dans lequel furent intégrés Bernard Kouchner, Fadela Amara, Besson,et plusieurs personnalités de la gauche. Alors que se profile la future élection au poste de président du FMI réservée à une personnalité européenne, et la mise en avant de Dominique Strauss Khan, celle de Jak Lang et de Brice Hortefeux pour d'autres

postes importants, certaines rancoeurs commencent à apparaitre.

 

 


Et cette rancoeur est palpable dans le discours de François Bayrou, qui se retrouve vaguement dans l'ombre depuis les élections, et qui compare le président à un Piranha prêt à dévorer les petits poissons rouges autour de lui, petits poissons qu'en un autre temps il n'aurait pas renié, lorsqu'il se disait intéressé par la personnalité de DSK, pour un poste au sein de son gouvernement. Mais les temps ont changé, et tellement changé, que même l'ouverture ces derniers mois n'a plus la même saveur. En effet, après avoir avalé sans trop de mal les partisans du centre, Nicolas Sarkozy s'apprête à avaler tout cru le parti socialiste.

Un parti socialiste bien mal en point! Ce n'est pas que François Hollande ne fasse pas bonne figure, en se déclarant satisfait de ce que les talents soient tous pris en compte au sein du parti, mais là où le bât blesse, c'est que le parti est toujours contourné. Avant que Ségolène Royal ne prenne toute la place circulaient les noms de DSK, de Jack Lang, de Laurent Fabius (qui récemment a eu un entretien avec le président), et Bernard Kouchner, qui y fut une figure, s'est finalement laissé intégrer dans un gouvernement "Sarkozien" (bien qu'il s'en défendait quelques mois plus tôt dans une émission télévisuelle:

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Et il se trouve qu'aujourd'hui l'effet Segolène s'estompe, et qu'elle est en difficulté dans les sondages, et que le parti socialiste, n'ayant pas de chef de file, perd en lisibilité.

Mais les personnalités les plus amères sur ce gouvernement se trouvent bien à droite, à l'UMP même, et jusque chez certains partisans indépendants. "Rigolez! C'est un ordre!" titre avec malice Dominique Dhombres dans sa chronique du monde, au sujet du conseil national de l'UMP du 7 juillet, décrivant l'ambiance désabusée des partisans, allant même jusqu'à proposer une cellule de soutien psychologique (lisez, c'est très drôle et très bien écrit http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-933387,0.html ). Le porte parole de l'UMP, Yves Jego, pour justifier l'ouverture, a beau en appeller à "l'intéret du pays", cela n'en soulève pas plus l'adhésion des umpistes envers ses personnalités au gouvernement.

Dans le figaro, Yvan Rioufol, qui avait pourtant fait campagne pour Nicolas Sarkozy, se félicitant de ce que la nation soit mise en avant, et que l'extrème-droite soit contournée, fustigeant la bien-pensance de la gauche, remet en question cette ouverture, dans laquelle on ne retrouve pas les discours et les positions du candidat, appelant dans un de ses bloc-notes à une clarification sur certains sujets.Tandis qu'Eric Zemmour exprimait qu'on avait "jamais vu un tel gouvernement de Mickey" , c'est à dire de personnalités intégrées pour plaire aux media…

A travers ces différentes ouvertures, le gouvernement de Nicolas Sarkozy semble bien se décaler sur la gauche, même si le chef de l'Etat est omniprésent, et va même jusqu'à se déplacer avec ses ministres dans des réunions européistes dans lesquelles les chefs d'Etat ne se rendent pas, les remplaçant à l'occasion au niveau national, notamment auprès des syndicats. Le discours de l'UMP pourrait dans la suite se retourner contre lui. Le reproche qui fut fait à françois Bayrou, dans son désir d'effacer les dissensions entre la droite et la gauche, et de ce fait de ne laisser dans l'opposition que l'extrème droite, pourrait dans l'avenir devenir une réalité, si l'on considère que de nombreux électeurs Le Penistes ont glissé dans l'urne un bulletin de vote pour le président actuel, et que le discours du chef de l'Etat laissait présager une gouvernance sans concession…