Ne vous y trompez pas, il ne s’agit pas d’une des dernières créations de nos grands couturiers pour l’été 2010, ni de toute autre tenue atypique à la mode, c’est simplement l’illustration de la nouvelle campagne de promotion du gouvernement pour le grand emprunt national. 

 

 

Le gouvernement vient de lancer pour une semaine, une opération publicitaire dans les médias pour le grand emprunt national dont les modalités ont été fixées en décembre 2009, par le Président de la République, Nicolas Sarkozy.

Cette campagne publicitaire, à pratiquement un mois des élections régionales, se décline sur une double page dans la presse quotidienne, régionale et gratuite ainsi que dans tous les magazines d’actualité.  

 

Les remous de cette campagne publicitaire :  L’illustration choisie par le gouvernement représente une Marianne sous les traits d’une jeune femme  enceinte, accompagnée d’un slogan « La France investit  dans son avenir ». Sa tenue blanche associée à la « pureté cristalline » représente ce beau moment de la maternité qui incarne tout le potentiel de ce grand emprunt.Cette publicité n’est pas pour autant du goût de tout le monde, certains la considèrent comme une propagande politique aux frais des contribuables et en réclament l’annulation. Le coût est loin d’être négligeable : 15 000 euros pour la photo et 975 000 euros pour l’achat des espaces publicitaires et tout cela alors même que les crédits n’ont pas été votés par l’Assemblée nationale. Rappelons brièvement le contenu de ce grand emprunt.

 

Les cinq grandes priorités du grand emprunt :

 

Première priorité : 11 milliards d’euros pour l’enseignement supérieur et la formation. Des moyens financiers importants ont été mobilisés. Un milliard d’euros pour chaque université en pleine propriété et cela pour l’achat de matériel de pointe.Un milliard d’euros sera investi tout de suite pour créer un « gigantesque campus » universitaire à Saclay dans l’Essonne, permettant de regrouper en un seul site les écoles de Paris Tec, l’Ecole centrale de Paris, l’école normale de Cachan et l’université Paris XI.

 

Seconde priorité : la recherche avec 8 milliard d’euros débloqués. Cela doit permettre le développement des brevets ainsi que leur mise en application.Sur ces fonds, 3 milliards d’euros seront consacrés à plus de recherche dans la lutte contre le cancer, contre l’Alzheimer et contre le sida .

 

Troisième priorité : l’industrie et les PME, avec un montant de 6,5 milliards d’euros pour rattraper le retard de la France en matière de compétitivité industrielle et de développement à l’exportation.

 

Quatrième priorité : le numérique avec 4,5 milliards d’euros alloués à la numérisation de notre patrimoine littéraire et artistique, en ce qui concerne les musées, les bibliothèques et le domaine cinématographique. 

 

Cinquième priorité : le développement durable : 5 milliards d’euros pour le développement des réacteurs nucléaires de quatrième génération, qui recycleront l’uranium et le plutonium et produiront beaucoup moins de déchets.

Ce n’est pas la première fois que la France recourt à l’emprunt national, (emprunt Pinay de 1958, Giscard de 1973, Barre de 1977, Mauroy de 1993) mais aujourd’hui, l’emprunt est de plus en plus utilisé à des fins purement économiques pour financer la croissance.

 

Une telle dépense publicitaire est-elle nécessaire pour le lancement de ce grand emprunt dont l’objectif essentiel est avant tout de dynamiser certaines activités et surtout d’aider au retour de la croissance. A chacun d’entre nous d’apprécier !