Une langue vers son assimilation?

La situation du français au Québec est inquiétante. Petit à petit, nous nous dirigeons vers une assimilation du français. «Le débat oppose les tenants d’un renforcement de la Charte de la langue française à ceux qui souhaitent favoriser le bilinguisme des Québécois dans le but de faire du Québec un point de rencontre entre les cultures anglophone et francophone.» (http://www.ledevoir.com/non-classe/178055/angliciser-le-quebec) Le Québec se dirige-t-il insensiblement mais sûrement vers son assimilation tranquille à l’Anglais?

 

 

Depuis la Conquête, le français n’exerce pas assez une grande influence sur les gens qui arrivent au Québec, ce qui ne permet pas aux francophones de garder un équilibre, quant à leur poids démographique, auprès de la société canadienne.  La baisse de la natalité n’est pas directement associée à la décroissance de la population. Le Canada comptant actuellement presque autant de francophones (22,1 %) que d’allophones (20,1 %). (http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/amnord/cnddemo.htm)

Cependant, le vieillissement de la population rend néfaste une baisse de ce nombre. De plus, notre poids politique s’affaiblit constamment, et Montréal s’anglicise graduellement, sans que des mesures en faveur du français puissent réellement inverser cette tendance. La langue d’usage public est la langue utilisée pour parler avec des gens avec qui l’on travaille, avec qui nous allons à l’école, des gens dans un contexte qui n’est pas familial ou amical. L’utilisation du français dans les commerces diffèrera selon la langue utilisée par les étudiants et leur établissement d’enseignement.  Le français, au travail, est en baisse chez les clients francophones, anglophones et allophones. Pour ceux qui vont au cégep anglais, on voit une diminution du français comme langue publique.  En ce qui concerne la langue d’usage privé, c’est la langue qu’utilise tout le monde avec leurs amis ou à la maison. Ceux qui fréquentent le cégep anglais parlent l’anglais à la maison, mais il y a une petite partie d’étudiants, soit 45%, qui useront du français étant donné qu’ils fréquentent un cégep français. (http://irfa.ca/n/sites/irfa.ca/files/analyse_irfa_SEPTEMBRE2010A_5.pdf) Pour les allophones, ils utiliseront la langue liée à leurs études collégiales. En grande majorité, les allophones ne parlent pas une langue officielle à la maison, ils parlent leur langue d’origine. Ce qui se résume à une utilisation du français ou de l’anglais dans les communications privées plus forte en lien avec la langue d’enseignement au cégep, en particulier dans le cas de la langue parlée avec les amis. Parlons de la langue de la consommation de biens culturels. Les étudiants consomment ces biens dans la lecture, la télévision et même dans le cinéma. Les heures qui sont consacrées à écouter la télévision en français permet de mesurer la consommation culturelle des étudiants. Les francophones écoutent plus la télévision en français que les anglophones et que les allophones. Nous en venons à déduire que le français est moins présent dans la consommation de biens culturels. L’anglais est une langue qui s’impose beaucoup à la télévision et au cinéma donc le français n’a pas sa place. Les étudiants anglophones et allophones qui fréquentent le cégep anglais ont moins de chance d’avoir une attirance vers la société francophone quand ils ne sont pratiquement pas en contact avec cette langue. Du côté de l’immigration, elle augmente à chaque année. Les seuils d’immigrations viennent d’être portés à 55 000 nouveaux arrivants par an, soit une hausse de plus de 20%, le gouvernement Charest ne consacre pas suffisamment de ressources à l’intégration et à la francisation des immigrants, ce qui représente une menace pour la cohésion sociale. (http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/politique/201108/17/01-4426719-francisation-des-immigrants-quebec-doit-faire-plus-dit-le-cslf.php) Le CSLF (Conseil supérieur de la langue française) relève que l’État québécois ne consacre que 2780$ pour intégrer et franciser chacun des nouveaux arrivants, tandis qu’il peut dépenser 125 000$ pour mener un Québécois à la fin du premier cycle universitaire. (http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/politique/201108/17/01-4426719-francisation-des-immigrants-quebec-doit-faire-plus-dit-le-cslf.php) Si nous ne faisons rien, il est probable que la langue anglaise domine la langue française. De plus, il y a quelques années, le gouvernement a élaboré une série de politiques linguistiques et de politiques d’immigration afin de soutenir symboliquement et concrètement le statut du français au Québec, et afin de promouvoir l’intégration des immigrants à la majorité francophone de la province par diverses mesures de francisation dans le but d’assurer la croissance, ou à tout le moins la stabilité, de cette majorité francophone d’Amérique. Si nous nous basons sur les chiffres mentionnés plus haut, le Québec serait mieux de mettre en vigueur ces politiques de façon plus contrôlées. Si les seuils d’immigrations augmentent à chaque année, les gens qui immigrent aux Québec prendront le dessus sur nous, c’est-à-dire le dessus sur la langue française. Sous un autre aspect, dans certaines entreprises ou certains magasins, la langue qu’utilisent les employés envers les clients est l’anglais. On dit souvent que la situation du français comme langue de travail est problématique à cause de la mondialisation et aussi de l’anglais, langue internationale. Quelques chiffres nous démontrent bien cette anormalité. Au Québec, les francophones et les allophones représentent la part la plus importante des effectifs qui travaillent en anglais dans le secteur public. Ensemble, ils sont majoritaires : leur proportion dépasse celle des anglophones que ce soit en éducation (52%), en santé (58%) ou dans l’administration publique (62%). (http://www.ledevoir.com/politique/quebec/335570/langue-de-travail-dans-le-secteur-public-large-place-a-l-anglais) Dans les réseaux de la santé et de l’éducation, le quart des employés qui travaillent en anglais sont francophones. «De plus, 13.6% des employés du secteur public au Québec utilisent le plus souvent l’anglais au travail ou indifféremment l’anglais ou le français alors que le poids démographique des anglophones est de 8,7%.» (http://www.ledevoir.com/politique/quebec/335570/langue-de-travail-dans-le-secteur-public-large-place-a-l-anglais) Petit fait à noter : quand il y a un anglophone dans la pièce, les francophones se mettent à parler en anglais. «Ce comportement est observé chez 54 % à 60 % des travailleurs de langue maternelle française quand ils s’adressent à leurs supérieurs, leurs collègues ou leurs subordonnés anglophones.» (http://www.ledevoir.com/politique/quebec/335570/langue-de-travail-dans-le-secteur-public-large-place-a-l-anglais) Revenons à notre question de départ : Le Québec se dirige-t-il insensiblement mais sûrement vers son assimilation tranquille à l’Anglais? Selon moi, je crois que si nous ne nous investissons pas assez, la langue française disparaîtra peu à peu pour laisser la place à l’anglais qui commence à prendre de l’ampleur. Si nous regardons du côté de l’île de Montréal, le français est la langue d’usage de 52,6% des habitants, selon un recensement qui date de 2006. Si nous faisons un petit calcul rapide, 47,8% des habitants parlent une autre langue. (http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9mographie_linguistique_du_Qu%C3%A9bec)  Cela veut dire que près de la moitié des gens utilisent une autre langue que le français. Si ça continue, le français ne sera plus une langue dominante au Québec. Avec le taux d’immigration qui augmente et les gens qui fréquentent les écoles anglaises, si on ne met pas les efforts à la bonne place pour préserver notre langue, c’est sûr qu’elle sera assimilée par la langue anglaise.