Sadia Sheick avait 20 ans, elle était jolie, pleine de joie si l'on en croit ses photos, et elle fréquentait un jeune belge, ce qui n'était pas du goût de ses parents, originaire du Pakistan, qui considéraient que leur fille était trop "occidentale". Un mariage avait été arrangé pour elle, avec un Pakistanais, ce qu'elle avait refusé au point de fuir le domicile familial plutôt que d'y être forcée. Et puis, plusieurs mois après sa fuite, en se rendant à une invitation de ses parents, elle a été tuée devant leur domicile par son frêre, Moussafa.

photo_34971631_small.jpgC'est le 26 octobre que les coups de feux ont retenti dans les rues de Lodelinsart. Sadia Sheick s'attendait sûrement à passer un bon repas en famille, mais son frère qui l'attendait sur le pas de la porte, et l'a accueilli avec une arme au poing. Sa jeune soeur de 18 ans, Sarya, s'est-elle interposée? Toujours est-il que les deux soeurs ont été emmenée à l'hopital, sérieusement touchées, Sarya s'y trouve encore, mais plus sa soeur, qui a succombé à ses blessures deux jours après son hospitalisation.
Sadia étudiait le droit à l'HEPCUT (Haute Ecole Provinciale de Charleroi, en Belgique) et avait une véritable volonté de réussir ses études, aux dires des étudiants de sa classe, dont plusieurs l'auraient hébergée en apprenant que sa famille envisageait de la marier de force au pakistan. Selon les élèves, ce n'est pas seulement le frère qui serait à mettre en cause, il s'agirait d'un traquenard familial, auquel la famille en entier aurait participé, la jeune femme avait par ailleurs rédigé un testament dans lequel elle demande à ce que son argent soit reversé à un orphelinat.
Selon un blog le frère de Sadia aurait préparé une lettre qui est aujourd'hui entre les mains de la cellule de police anti-terroriste. " Le nombreux public n'a pas osé se rendre à la mosquée où a eu lieu le rite funéraire musulman. On s'est contenté de placer une photo de la martyre dans sa classe afin de s'y recueillir et déposer des fleurs." Sadia repose aujourd'hui au Pakistan selon les voeux de sa famille.
Le jeune homme qu'elle fréquantait se cache aujourd'hui. il déclare que "Le père de Sadia avait proféré des menaces de mort à son encontre ainsi qu'à mon endroit", et si la police ne le garde pas sous protection policière, elle lui conseille malgré tout de se cacher. "Sadia a dû se battre pour chercher une structure d'accueil, il n'y a rien de mis en place. Or, toutes les filles pakistanaises sont concernées par cela", a-t-il encore indiqué " selon un journal belge. 
Des amis de la jeune femme ont créé un blog, et ont décidé de manifester en sa mémoire et pour dénoncer "ces agissements inqualifiables". le "le 14/11/2007 à 10H00 au départ de l'HEPCUT Charleroi (près du MARSUPILAMI)". Le Centre Prévention des Violences Conjugales auquel Sadia avait fait appel et qui n'avait malheureusement pas pu empécher ce qui allait arriver, et a fait part dans un communiqué de  "sa profonde tristesse et révolte". Le frère meurtrier, Moussafa, est encore en fuite.
Le Comité d'avis du Sénat pour l'égalité des chances entre les femmes et les hommes, en Belgique, a mis à l'ordre du jour la question des crimes d'honneur, à travers la sénatrice Anne-Marie Lizin.