L’Union africaine a élu Mme Nkosazana Dlamini-Zuma, vétéran ministre sud-africaine, comme la première femme chef de la Commission de l’UA après une bataille de leadership prolongée qui a exposé les luttes de pouvoir diplomatiques et les divisions sur le continent.

Mme Dlamini-Zuma, ministre de l’Intérieur de l’Afrique du Sud et ancien ministre des Affaires Etrangères, a défait M. Jean Ping, du Gabon.

La bataille de leadership a donné lieu à des accusations et contre-accusations entre les partisans des candidats depuis un vote précédent qui s’est fini en impasse en Janvier.

Mme Dlamini-Zuma, ex-épouse du président Jacob Zuma, est considérée comme connue et bien qualifiée pour le poste, d’autant plus que l’Union Africaine est aux prises avec des coups d’État au Mali et en Guinée Bissau, ainsi que les tensions et les affrontements entre le Soudan et l’État  nouvellement indépendant du Sud-Soudan.

Cependant, il y a eu des plaintes que la candidature de Mme Dlamini-Zuma a violé une règle non écrite :  les États dominants de l’Afrique ne devraient pas contester le leadership de l’UA.

L’Afrique du Sud bénéficie de la plus grande économie du continent et est le seul membre africain du G20. Les critiques l’accusent de se comporter avec arrogance dans ce que certains considèrent comme une tentative pour avoir la primauté sur le continent.

Pretoria avait insisté sur le fait que Mme Dlamini-Zuma était une candidate de l’Afrique australe, une région qui n’a pas encore conduit la Commission de l’UA. Les querelles sur le leadership de l’UA ont été en partie le résultat d’une retombée où l’Afrique a été fortement divisée sur la manière de réagir aux crises en Côte-d’Ivoire et en Libye.

La victoire de Mme Dlamini-Zuma est venue après plusieurs tours de scrutin au siège de l’UA à Addis-Abeba, où un vote démocratique final lui a octroyé60 pour cent des voix dont elle a besoin pour être élu.

Le président du Bénin avait averti que le défaut de sortir de l’impasse peut risquer de saper la crédibilité internationale de la nouvelle présidente de l’UA.

Mme Dlamini-Zuma doit maintenant relever le défi de panser les plaies ouvertes par le défi du leadership, ainsi que secouer une institution face aux crises sur le continent et le potentiel de l’intervention militaire au Mali.