Encore une évaluation nationale à l’ordre du jour, cette année on testera les élèves de grande section de maternelle entre la Toussaint et Noël.
Cette nouvelle évaluation est très critiquée par les syndicats d’enseignants et les fédérations de parents d’élèves. On aura vraiment évalué à tous les niveaux de l’école élémentaire sans que l’on n’ait jamais pu établir que ça avait un effet positif sur les résultats des élèves. En plus, la formulation est très maladroite : ne demande-t-on pas en effet le repérage d’élèves « présentant des risques pour les apprentissages » : RAS, à risque ou à haut risque. De repérer des élèves à risque à l’étiquetage des mauvais élèves potentiels, il n’y a qu’un pas. Imaginez ces enfants qui vont commencer leur scolarité avec l’étiquette « à haut risque » ! « Dispositif inadapté et pernicieux », « dispositif de marquage des élèves», « école de compétition et de tri »disent les syndicats qui appellent au boycott. Ils ont mis en ligne une pétition que je vous invite à signer si vous pensez que cette évaluation de plus n’est pas la bienvenue. Déjà plus de 2000 signatures et ce n’est qu’un début. On peut également supposer qu’il y a aura des pressions contre les enseignants qui refuseront de faire passer ces tests
Nos inspecteurs généraux ne sont pourtant pas sans savoir qu’il n’y a pas de programmes à l’école maternelle, qui d’ailleurs n’est pas obligatoire. Tous les inspecteurs vous diront qu’il y a une très grande disparité entre les enseignements prodigués à nos petits élèves de grande section.
« Les taux nationaux de réussite seront calculés sur échantillon représentatif et diffusés pour permettre à chaque école de se situer par rapport à une valeur nationale. » On devine derrière ce dispositif un classement des écoles déguisé comme on en avait auparavant avec les évaluations des CE2, même si le ministère s’en défend.
Encore une mauvaise idée, monsieur Châtel !
Vous pouvez télécharger cette évaluation sur le site des syndicats.