J’ai axé cet article sur les prévisions des experts pour expliquer que plus nous avançons dans le temps, plus la sortie de crise est remise au lendemain et s’éloigne. Tous les spécialistes s’accordent à dire que la crise va encore durer de longs mois et peut-être des années. Même si beaucoup d’entre eux ont commis de multiples erreurs d’appréciation dans le passé, il faut bien "nous raccrocher" à leurs dires pour avoir une idée sur la "longévité" de cette crise sinon qui ou quoi croire ? Ce qui est nouveau c’est que le consensus sur l’épilogue de cette récession rallie de plus en plus d’observateurs quelles que soient leur "école", leur tendance politique ou leur position d’analyste ou d’acteur.
J’ai souhaité rassembler un maximum d’avis, même si j’ai repris une partie de ceux exprimés dans mon dernier article intitulé "La crise économique ne fait que commencer". Depuis les points de vue se sont multipliés et il était intéressant de faire une synthèse à la veille d’une rentrée politique et sociale qui s’annonce très chaude. Car, certains prédisent pour fin septembre avec la clôture des comptes aux Etats-Unis et la sortie des placards de quelques cadavres ou mort-vivants, un effondrement des résultats et des faillites en cascade. Sans aller jusqu’à là car je pense que jusqu’à la fin de l’année on pourra encore dissimuler la vérité, je crois que nous allons naviguer au dernier trimestre 2009 à vue, "entre guerres et paix", aux prises avec ceux qui feront le plus d’intox et de désinformation (on en a pris l’habitude !), ce qui nous conduira à un début d’année 2010 au centre de tous nos inquiétudes, car on ne pourra plus tricher alors, et qui pourrait se révéler vraiment catastrophique car les mesures s’essoufflent et se révèlent toutes inconsistantes et inefficaces… ce sera le vide face à la déferlante qui nous attend !
Face à l’inertie des G6, G7, G8, G10, G11, G20, l’inquiétude monte et l’orage gronde
Les derniers indicateurs économiques « encourageants » sont illusoires, on appellera cela un rebond technique. Seul compte le consensus de dizaines de politiques et économistes tous experts en géopolitique ou en économie qui voient la crise perdurer et même empirer : « le plus gros de la détérioration reste à venir ». Patrick Artus (Natixis) reconnaît que « Les emplois perdus le sont de façon irréversible… On fabriquera moins de voitures et moins de biens durables. Où seront créés les emplois de demain ? On ne sait pas. Dans trois ou quatre ans, la dette des pays de l’OCDE va dépasser leur produit intérieur brut (PIB). Résultat : « Il va falloir diminuer la protection sociale, le nombre de fonctionnaires et augmenter les impôts ».
Paul Krugman prix Nobel d’économie 2008, Joseph E. Stiglitz prix Nobel d’économie 2001, Nouriel Roubini l’économiste qui avait anticipé la crise, Pascal Lamy reconduit en tant que directeur de l’OMC[1], Jean-Paul Fitoussi président de l’OFCE[2] et membre du Conseil d’analyse économique auprès du Premier ministre, Paul Jorion anthropologue et sociologue, « oracle de la finance », Wolfgang Münchau du Financial Times, Robert Reich ancien secrétaire d’État au travail dans l’administration Clinton, Simon Johnson ancien chef économiste du FMI, Willem Buiter professeur à la London School of Economics, Ambrose Evans-Pritchard journaliste financier très écouté de la City, Jacques Attali écrivain et économiste, George Soros le plus grand spéculateur de la planète, Frédéric Lordon, directeur de recherche au CNRS et Mike Whitney économiste canadien, sont d’accord avec l’analyse faite lors de la réunion du cercle des économistes début juillet 2009 à Aix-en-Provence. Ils partagent à quelques nuances près les opinions émises sur la sortie de crise et la vision inquiétante de l’économie mondiale. George Soros qui sait de quoi il parle – lui qui a tant profité du système financier et qui a bâti sa fortune sur les produits dérivés si décriés actuellement avec le « Quantum Fund » dont la valeur a été multipliée par 3000 (!) en vingt sept ans entre 1969 et 1996 –, est le plus catégorique sur les dégâts causés à l’économie réelle par l’économie virtuelle (l’économie financière).
Paul Krugman, prix Nobel d’économie 2008, est sceptique sur la sortie de crise : « Je ne pense pas que nous ayons touché le fond, mais nous n’en sommes plus très éloignés. Ma plus grande préoccupation c’est que nous ne touchions pas le fond pour ensuite rebondir, mais que nous touchions le fond et y restions. Il n’est pas évident de voir d’où viendrait la reprise. » Le célèbre professeur d’économie de l’université de Princeton estime que sans l’adoption rapide de mesures additionnelles très stimulatrices, les États-Unis s’exposent à connaître une décennie sans croissance économique, comme ce fut le cas au Japon durant les années 90. L’économiste accorde peu de crédibilité aux tests de résistance qu’ont subies 19 grandes banques américaines. Il considère que ces tests permettent à l’administration Obama d’acheter du temps, mais ne répondent pas à la question fondamentale de savoir si les banques possèdent suffisamment de capitaux pour jouer efficacement leur rôle au sein de l’économie, ce qui signifierait que la remontée boursière ne pourrait n’être que temporaire.
Joseph E. Stiglitz, prix Nobel d’économie 2001, stigmatise les excès du capitalisme financier et la collusion entre les grandes institutions internationales qui n’agissent que dans leurs intérêts. Dès 2002, il dénonçait les excès de ce capitalisme, de la mondialisation et des organismes internationaux comme le FMI incapable d’aider les économies en difficulté. Dans son ouvrage « La Grande désillusion » il critique violemment la mondialisation cause de tous nos maux : « Aujourd’hui, la mondialisation ça ne marche pas. Ça ne marche pas pour les pauvres. Ça ne marche pas pour l’environnement. Ça ne marche pas pour la stabilité de l’économie mondiale. Depuis il a mis en garde nos institutions internationales face à leur inertie et leur inefficacité. Début juin 2009, l’ancien conseiller de Bill Clinton considérait que la crise allait durer et la récession se prolonger : « Je comprends que les hommes politiques veuillent transmettre un sentiment de confiance, mais la confiance doit se baser sur un certain degré de réalité et la réalité n’est pas favorable », arguant que le modèle d’une économie mondiale tirée par le consommateur américain est révolu.
Nouriel Roubini, premier économiste américain à avoir prévu la crise des subprimes et ses conséquences, nous met en garde contre tout excès d’optimisme. Dès le début des années 2000, il a été surnommé « Doctor Doom » (Dr catastrophe) à cause de ses prédictions économiques plus pessimistes que l’ensemble des économistes. En 2005, selon le magazine américain « Fortune », l’ancien conseiller au Trésor prétendait que le « prix des maisons surfait sur une vague spéculative qui coulerait bientôt l’économie ». À cette époque, il a été qualifié de Cassandre, maintenant, c’est un sage. En septembre 2006 lors d’un discours devant une audience de spécialistes sceptiques du FMI il annonçait qu’une crise économique était en gestation : « Dans les mois et les années à venir, les États-Unis vont probablement vivre une dépréciation immobilière qui ne se voit qu’une fois dans une vie, un choc pétrolier, une diminution prononcée de la confiance des consommateurs et, enfin, une grave récession ».
En décembre 2008, Roubini déclarait : « Nous traversons une récession très sévère qui va se poursuivre tout au long de l’année 2009. C’est la pire récession aux USA depuis 50 ans. Elle a été déclenchée par l’éclatement d’une énorme bulle du crédit créée par l’effet de levier. On ne peut revenir en arrière et le point bas est encore loin (…) Cette bulle se dégonfle en ce moment même, et massivement (…) Nous sommes donc face à une récession mondiale, et elle empire. Les choses vont devenir terribles pour les Américains moyens. La croissance du PIB sera négative jusqu’à la fin 2009. Et la reprise, en 2010 ou 2011, s’il y en a une, sera si faible, avec un taux de croissance de 1 à 1,5%, qu’elle sera ressentie comme une période de récession. Je pense que le taux de chômage va atteindre 9% en 2010 (il est déjà à 9,5 % en juillet 2009). La valeur du parc immobilier a déjà chuté de 25%. A mon avis, le prix des biens va encore baisser de 15% avant d’atteindre le plus bas en 2010. »
Pascal Lamy, le directeur de l’OMC (Organisation mondiale du commerce) a déclaré vendredi 12 juin 2009 devant la presse économique et financière française : « Je ne partage pas l’optimisme, parfois un peu de commande, des gouvernements ou de ceux qui cherchent à influencer les marchés financiers », L’ancien conseiller de Jacques Delors a été formel : « la situation du commerce mondial a empiré, je ne vois pas à l’heure actuelle de signe positif ». En effet, l’OMC s’attend à une chute – sans précédent depuis la 2ème guerre mondiale –, de 9% du commerce mondial cette année. Et il a ajouté : « Il n’y a rien qui démente qu’on soit toujours en plein dans cette crise qui commence et qui continuera ». Par ailleurs, il pense que les conséquences sociales de la crise vont surtout se faire sentir dans les pays en développement qui n’ont pas de système de protection sociale.
En juin 2009[3], le grand économiste français Jean-Paul Fitoussi[4] répondait à la question posée lors des Universités populaires participatives : « Quel nouveau modèle de développement économique et social pour l’après-crise ? », en donnant dans un premier temps les raisons macroéconomiques de la crise : « Il me semble qu’au-delà de la crise financière, au-delà de la crise bancaire, au-delà de l’endettement public et de la croissance de l’endettement dans le monde, il y a une cause profonde structurelle à la crise actuelle qui est l’accroissement généralisé des inégalités », et après un long plaidoyer en faveur de la réduction des inégalités, le président de l’OFCE concluait : « Enfin pour terminer, je soulignerais qu’il nous faut penser de façon globale, il nous faut penser que l’Europe ne peut pas continuer de se conduire (alors même que l’Europe est le pays dont le PIB est le plus élevé de la planète) comme le free-rider de la planète. Philippe Aghion a eu raison de le souligner que c’est l’Europe qui relance le moins, beaucoup moins que la Chine, beaucoup moins que les Etats-Unis, beaucoup moins que le Japon (alors que c’est le pays dont l’endettement privé est le moins difficile à affronter aujourd’hui). Quand la plus grande économie de la planète ne joue pas le jeu, on peut penser que la solution à la crise mettra plus de temps qu’elle n’aurait mise autrement. »
En août 2009, dans un grand magazine économique[5], Paul Jorion[6] déclare : « L’économie semble aller un peu mieux mais je crains une rechute ». Cet oracle de la finance, fin connaisseur des pratiques bancaires américaines fut l’un des premiers à annoncer, dès 2004, la crise des subprimes. Selon lui, elle n’a pas encore produit tous ses effets et les récents signaux de reprise sont trompeurs. Il considère qu’après avoir pris de bonnes résolutions « les banques retombent dans leurs vieux travers comme si elles étaient déjà prêtes à se précipiter vers la prochaine bulle ». Il fustige « le nouveau capitalisme né de la révolution bancaire des vingt cinq dernières années » et conclue : « Le pire, c’est que la toxicité des actifs continue à augmenter. En particulier, tous ceux qui s’appuient sur le crédit à la consommation américain, puisque la hausse du chômage compromet de plus en plus la solvabilité des chômages ».
Le chroniqueur allemand Wolfgang Münchau critique violemment la finance et l’économie allemandes dans les colonnes du Financial Times sous le titre : « Berlin a porté un coup à l’unité de l’Europe ». Évoquant le jugement de la Cour constitutionnelle allemande qui a décidé anticonstitutionnelle toute future politique fiscale européenne commune, comme tout commandement militaire, il conclue : « Le jugement de la Cour reflète le climat politique nationaliste et post-Bismarckien en cours à Berlin. Pour le moins, tous ceux qui sont liés par une union monétaire avec l’Allemagne devraient beaucoup s’inquiéter. ». Il n’est d’ailleurs pas le seul à prédire de fortes tensions au sein de la zone euro et à s’interroger sur les conséquences du chacun pour soi qui prévaut de plus en plus en Europe.
Robert Reich, professeur à Berkeley vient de produire un bref et définitif article sur son blog qui pourra être plus tard reconnu comme prémonitoire. « Quand la reprise va-t-elle intervenir ? Jamais », annonce-t-il d’entrée de jeu. Il explique ensuite que la reprise ne peut pas intervenir car cela signifierait que les choses peuvent redevenir comme avant le crash. « Aussi, au lieu de se demander quand la reprise va commencer, nous devrions nous demander quand la nouvelle économie débutera ».
Simon Johnson, professeur au MIT, commente sur son blog le projet d’Agence de protection des consommateurs de l’administration Obama. Il compare le timide soutien dont ce projet bénéficie avec celui, massif, dont a été entouré le plan PPIP de rachat des actifs toxiques des banques, en très petite forme aujourd’hui. Mettant en cause les intentions gouvernementales, au vu de ce que cette attitude augure à l’arrivée, une fois que ce projet sera passé par le Congrès, il rappelle comment l’administration américaine avait finalement pris le taureau par les cornes, à la suite de la crise de 1929, en faisant adopter en 1934 le Security Exchange Act, qui réglementait le marché secondaire des valeurs. Tout cela a depuis été détricoté.
Willem Buiter, professeur à la London School of Economics, très introduit dans les arcanes des banques centrales européennes, publiait le 3 juillet 2009 sur son blog au Financial Times un long billet très détaillé intitulé : « La création monétaire et l’encouragement du crédit ne fonctionnent pas, voilà pourquoi ». Après avoir été l’inventeur de l’expression « banques zombies », qui a fait depuis florès et avoir montré comment il était préférable à la mise en place de « bad banks », de créer des « good banks » – laissant les actionnaires des banques zombies en tête à tête avec leurs actifs pourris –, il fait preuve pour ses lecteurs d’une salutaire maîtrise technique du monde abscons dans lequel vivent les banquiers centraux.
Ambrose Evans-Pritchard, chroniqueur au Daily Telegraph – l’un des commentateurs financiers et économiques de la place de Londres les plus écoutés –, va lui droit au but : « L’Europe creuse sa propre tombe économique alors que la Banque Centrale Européenne ne répond pas ». Le sous-titre est encore plus explicite, s’il en était besoin : « Dans un monde de pécheurs, la Banque Centrale Européenne joue les gardiens de la vertu, mais ses actions dévastent les finances publiques de pratiquement tous les pays qui sont l’objet de ses attentions ». Reconnaissant sans difficulté que la Grande-Bretagne doit faire face à ses propres désordres, Evans-Pritchard conclut ainsi : « D’un point de vue stratégique, le mélange européen de déflation monétaire et de déficit budgétaire effréné n’est rien de moins qu’une folie ».
L’article « Dépréciation d’actifs : le pire est à venir[7] » fait le point chiffré de la situation des pertes des banques. Il indique que le FMI (Fonds monétaire international) estimait début 2009 les pertes sur les actifs détenus par les banques américaines à plus de 2000 milliards de dollars. Au vu des dernières informations, ces pertes pourraient se révéler deux fois plus importantes, compte tenu de la mécanique infernale entre dépréciations d’actifs financiers, dégradation de la conjoncture économique et implosion des produits structurés hérités de la période de la bulle. Par ailleurs, l’agence de notation Standard & Poor’s vient de mettre sous surveillance négative l’équivalent de plus de 550 milliards de dollars d’actifs financiers adossés à des crédits hypothécaires américains, appelés Alt-A. Cette catégorie de crédits hypothécaires est intermédiaire entre les crédits subprime, les plus risqués, et les crédits, primes qui constituent l’essentiel des crédits immobiliers accordés aux ménages solvables. Cette décision pourrait déboucher rapidement sur une dégradation de la notation de ces actifs, en raison de la chute continue des prix immobiliers aux États-Unis. Au total c’est près de 1000 milliards de dollars d’actifs supplémentaires adossés à des crédits hypothécaires qui pourraient être dégradés très prochainement, ajoutant de nouvelles pertes aux bilans des grandes banques américaines et européennes.
Avec l’entrée plus que probable de l’économie mondiale en récession en 2009 – du jamais vu depuis la seconde guerre mondiale ! –, les défauts de paiement vont commencer à se multiplier sur tous les types de crédit accordés aux particuliers et aux entreprises. Les banquiers qui avaient « poussé à la consommation » de crédits pendant les années fastes, pour gonfler leurs bonus de fin d’année, vont se retrouver avec des montagnes de créances défaillantes. Toutes les structures complexes à fort effet de levier, montées dans l’euphorie et la précipitation, les ABS (Asset Backed Securities), les CDO (Collateralized Debt Obligations), les CLO (Collateralized Loans Obligations) et autres CPDO (Constant Proportion Debt Obligations), sont entraînées dans un cycle infernal de dépréciation, à mesure que les actifs sous-jacents à ces structures (crédits hypothécaires, cartes de crédit, prêts étudiants, dette LBO, crédits syndiqués, etc.) sont touchés par la crise. Les pertes sur ces structures sont, en outre, amplifiées par le phénomène du « tranchage » qui concentre les risques dans les tranches les plus mal notées, et par un phénomène non anticipé de « recorrélation » entre les différentes tranches, qui dégrade l’ensemble de la structure dès lors qu’une partie est atteinte. C’est l’équivalent financier du phénomène de « résonance » qui provoque la destruction spectaculaire de certains ouvrages d’art (ponts, tunnels), suite à une répétition de petits chocs ponctuels. La résonance atteint aujourd’hui l’ensemble du système financier. Ajoutez à cela que ces structures complexes ont été, en partie, acquises par des investisseurs (hedge funds notamment) qui se sont fortement endettés pour accroître leur gain potentiel, et vous avez une idée de la réaction en chaîne qui s’enclenche : dépréciations des actifs, pertes multipliées par l’effet de levier, ventes forcées en catastrophe sur un marché illiquide, nouvelles dépréciations d’actifs, et ainsi de suite. Les caisses de retraite qui avaient aussi investi dans ces actifs – réputés sans risque -, font alors jouer des assurances – appelées CDS (Credit Default Swaps) – contractées auprès de grandes sociétés comme AIG, elles-mêmes en pleine déroute aujourd’hui. L’effet domino s’enclenche. Comme dans une tragédie antique, les différents protagonistes accélèrent leur chute collective en essayant d’y échapper individuellement.
Fin janvier 2009, le FMI estimait dans une note que les actifs compromis détenus par les banques américaines dépassaient les 2000 milliards de dollars, après avoir annoncé un premier chiffre de 1200 milliards de dollars en octobre 2008. Au vu des dernières nouvelles sur le front macroéconomique et sur le front financier, le FMI pourrait très rapidement revoir sa copie. D’ici la fin de l’année, les dépréciations d’actifs liés à des crédits compromis pourraient atteindre 3000 à 4000 milliards de dollars, rien qu’aux Etats-Unis. Un chiffre à méditer, surtout quand on sait que c’est le contribuable qui paiera la note finale.
Quant à l’écrivain et économiste Jacques Attali, il confirme et signe ses propos alarmistes des deux dernières années[8] : L’endettement américain représente plus de 500 % du Produit Intérieur Brut (PIB) en juin 2009 contre seulement (!) 250% du PIB au pire de la crise de 1930, soit l’équivalent du PIB mondial… L’endettement global des dix nations les plus riches a progressé de plus de 10 milliards de milliards de dollars en seulement quelques années, une somme colossale (voir rectificatif à ce propos[9]) ; Pour résoudre cette crise de l’endettement des acteurs économiques on a eu recours à l’endettement des banques commerciales auprès des banques centrales, etc. En effet, les Etats s’endettent auprès des marchés financiers ou des citoyens par l’augmentation (recette prévisionnelle) conséquente des impôts, auquel s’ajoute l’endettement des entreprises et des particuliers sur les marchés financiers et auprès des banques.
L’ancien président de la BERD (Banque européenne pour la reconstruction et le développement) ajoute que le système bancaire mondial est en situation de faillite car les banques ont largement dépassé toutes les limites de sécurité en prêtant vingt à trente fois le montant de leurs avoirs, lesquels (principalement des produits financiers dérivés : options, contrats à terme) se sont volatilisés avec l’effondrement des marchés financiers. Il voit dans la mondialisation financière anarchique, une des causes de cette crise face à laquelle les remèdes et les moyens divergent suivant que l’on est d’un côté ou de l’autre de l’Atlantique. Il estime que les annonces de régulation du G 20 n’ont pas été suivies des faits : « Cette crise fonctionne comme un renforcement du système financier anglo-saxon sur l’économie ». La responsabilité en incombant aux principaux chefs d’État qui se sont faits abuser par les produits dérivés, les hedge funds et autres junk bonds (obligations pourries), les sociétés offshores qui continuent à fleurir, malgré quelques avertissements timides dans les paradis fiscaux anglo-saxons, européens et internationaux.
Celui qui a été choisi par Nicolas Sarkozy pour diriger « la commission pour la libération de la croissance française », conclue sur une chute de plus en plus prévisible d’un dollar dévalorisé d’autant plus qu’il ne serait plus la monnaie de référence du commerce et de l’économie mondiale, comme le souhaitent les producteurs de pétrole qui voient leurs recettes fondrent comme neige au soleil. Il prévoit au cas où les pays (la Chine en particulier) se débarrasseraient de leurs bons du trésor US, la faillite du système financier anglo-saxon aux conséquences incalculables avec des répercussions au niveau européen et mondial en raison de la globalisation des marchés.
Pour George Soros – homme d’affaires milliardaire, grand spéculateur contre les devises dans les années 90 et « philanthrope » –, la crise du crédit hypothécaire (subprimes) va d’abord empirer avant que la situation ne s’améliore. Le défaut de supervision de la part des autorités est en partie responsable des problèmes que connaissent les marchés financiers. Il considère que ces autorités de régulation et le gouvernement américain n’ont « pas fait leur travail » lors de cette crise. « Il s’agit d’une crise qui a des causes humaines. Elle a été provoquée par cette fausse croyance selon laquelle les marchés corrigent leurs propres excès ». Les autorités n’ont pas pris la responsabilité de tenter de « contrôler les bulles d’actifs et de les empêcher de prendre trop d’ampleur » ajoute Soros. Les nouveaux marchés créés récemment comme celui des Credit-Default Swaps (CDS) – contrats visant à protéger les investisseurs contre toute défaillance des emprunteurs et qui fournissent aux assureurs un revenu en contrepartie d’une prise de risque sur le crédit –, sont « totalement non réglementés, et c’est ce qui cause ces difficultés. »
Pour mesurer l’importance des enjeux, il faut noter que le marché des produits dérivés a augmenté à un rythme très soutenu durant les neuf dernières années, totalisant 516 000 milliards de dollars de notionnel au premier semestre de 2007 selon le rapport de la BRI, l’équivalent de 11 fois le PIB mondial. La valeur totale des risques sur les Credit-Default Swaps (CDS) a augmenté de 145% depuis l’an dernier et atteint désormais 721 milliards de dollars – évaluation du montant des pertes encourues par rapport au notionnel soit 1,6% du total assuré –, d’après la BRI (banque des règlements internationaux) chargée de surveiller et de réglementer les marchés financiers et les banques. Les pertes totales pour les banques, fonds spéculatifs, fonds de pension, compagnies d’assurance et les fonds d’investissements souverains pourraient se chiffrer à 945 milliards de dollars, a indiqué le FMI dans un rapport publié le 8 avril dernier. Ce chiffre est à venir et ne tient pas compte des autres pertes provenant de la faillite des fonds Madoff (au minimum 70 à 100 milliards de dollars) et d’autres produits dérivés très sophistiqués comme les CDO (collateralized debt obligation) – obligations à risques constituées de créances peu liquides rachetées aux banques (principalement des prêts immobiliers accordés par une banque à ses clients) –, à la base de la crise des subprimes.
« Je pense que c’est une estimation assez précise du montant des pertes sur les prêts » juge Soros. « Mais nous n’avons pas encore observé le plein effet d’une récession éventuelle. Elle ne concerne que la baisse de la valeur des différents instruments financiers qui sont détenus en portefeuille par les banques et les autres acteurs du marché. » Les estimations du FMI ne « reflètent en aucune manière une éventuelle baisse de la qualité des prêts qu’elles détiennent. Ce sont des pertes qui restent encore à venir » estime le plus grand spéculateur de la planète, comme nous l’avons montré dans le paragraphe précédent. Il considère que la crise va durer plus longtemps que ne le prévoient les autorités. « Ils affirment qu’il y aura une reprise dans la seconde moitié de l’année », remarque-t-il, avant de conclure « je ne peux pas le croire ».[10] Or, George Soros a bâti toute sa fortune et sa réputation sur sa capacité exceptionnelle et inégalée (son intuition incomparable) à anticiper les évènements politiques et macroéconomiques.
Frédéric Lordon, directeur de recherche au CNRS n’est pas dupe des derniers résultats mirobolants des banques comme Goldman Sachs qui a réalisé 3,44 milliards de bénéfices pour le 2ème trimestre 2009 : « L’amélioration des résultats des banques qui suscite cette vaguelette d’euphorie, doit surtout à l’effet combiné des plans de sauvetage et à la détente subreptice des normes comptables, qui permet de minimiser l’affichage des pertes sur actifs toxiques » explique cet économiste. « Malheureusement, poursuit-il le facteur même de la crise, à savoir l’accumulation dans les bilans bancaires des mauvaises dettes, est non seulement toujours bien là, mais voué à s’intensifier ». Il avertit : « on va voir débouler, sous peu, toute une série de « paquets » de dettes avariées, dont les défauts n’ont pas encore explosé, mais c’est pour bientôt ». L’économiste français donne même une date : « le gros des défauts devrait se manifester à partir de 2010-2011[11] ».
L’analyse la plus inquiétante sur la crise reste malgré tout celle de Mike Whitney, économiste canadien du « Centre for Research on Globalisation » qui se veut très alarmiste sur la crise du crédit hypothécaire (subprimes) aux Etats-Unis : « En raison de la levée du moratoire sur les saisies à la fin mars, la tendance à la baisse dans l’immobilier gagne en vitesse. Le moratoire a été mis en vigueur en janvier pour donner une chance de réussite au programme d’anti-éviction d’Obama, un programme qui est une combinaison de modifications et de refinancement hypothécaire. L’objectif de ce plan consistait à venir rapidement en aide à près de 9 millions de propriétaires qui luttent pour garder leurs maisons, mais il est dorénavant clair que le programme va se pulvériser de même que son objectif. « En mars, l’accélération du mouvement à la baisse des prix de l’immobilier indiquait qu’il y aurait de plus importants ajustements à venir. Maintenant que le moratoire sur l’éviction a pris fin, les avis de défaut de paiement ont grimpé à leurs plus hauts niveaux historiques. Dans 4 à 5 mois, ces avis vont devenir des saisies créant une autre série de saisies. Les analystes du marché prédisent qu’il y aura 5 millions de nouvelles saisies entre aujourd’hui (avril 2009) et 2011. Il s’agit d’une catastrophe… La sidérante augmentation du chômage et la hausse des saisies rendent certain que des centaines de banques et d’institutions financières vont être contraintes à la faillite. Pire encore, seulement 30 % des maisons saisies ont été remises en vente ?
« 600 000 MAISONS DISPARUES ? » extrait du quotidien San Francisco Gate expliquant le mystère : « Les bailleurs de fonds du pays sont assis sur des centaines de milliers de maisons saisies qu’ils ne sont pas revendus ni même mises en vente, selon de nombreuses sources statistiques (…) Nous croyons qu’il y a environ dans tout le pays 600 000 propriétés que les banques ont reprises, mais qu’elles n’ont pas remis en vente sur le marché », a déclaré Rick Sharga, vice-président de RealtyTrac, qui compile les statistiques sur les saisies au niveau national. Il pourrait être catastrophique si les banques devaient soudainement inonder le marché de ces propriétés en difficulté. Vous auriez alors plus de dépréciation et de carnage. » « Dans une récente étude, RealtyTrac comparait sa base de données de maisons reprises par les banques avec les annonces de maisons mises en vente dans quatre États, dont la Californie. Il a été constaté un écart important : seulement 30 pour cent des saisies ont été inscrites à la vente dans le « Multiple Listing Service (MLS) ». « Si les vérificateurs étaient déployés dans les banques qui gardent hors du marché des maisons saisies, ils découvriraient probablement que les banques sont en fait en train de refinancer le service des hypothèques sur une base mensuelle afin de dissimuler l’ampleur de leurs pertes. Ils découvriraient également que les banques s’efforcent de maintenir les prix de l’immobilier artificiellement élevés afin d’éviter d’essuyer d’énormes pertes qui pourraient les ruiner. Une chose est certaine, 600 000 maisons « disparues » signifient que le prix de l’immobilier est loin d’avoir fini de chuter et qu’un pan plus large du système bancaire est en eaux troubles.
« JP Morgan Chase, Wells Fargo et Fannie Mae ont intensifié leur activité de saisies au cours des dernières semaines. Les défauts de paiement ont grimpé en flèche présageant toujours plus de réduction des prix dans un avenir prévisible. Selon le Wall Street Journal: « Ronald Temple, co-directeur de recherche au Lazard Asset Management, prévoit des baisses de prix dans l’immobilier de 22% à 27% par rapport à leurs niveaux de janvier. Plus de 2,1 millions de maisons seront perdues cette année parce que les emprunteurs ne peuvent pas payer leurs mensualités. Ce nombre s’ajoutera aux quelque 1,7 millions de 2008. ». Un autre 20 pour cent de réduction sera retranché de la valeur des maisons aux États-Unis signifiant ici un autre 4 trillions de dollars de perte pour l’ensemble des propriétaires de maison. Cela signifie toujours moins d’épargne pour la retraite, moins de dépenses et une diminution du niveau de vie. La prochaine étape dans le secteur immobilier sera atroce, tous les secteurs en seront affectés. Le plan de sauvetage hypothécaire de 75 milliards de dollars d’Obama n’est qu’une maigre pitance, il ne réduit pas le montant d’emprunt des prêts hypothécaires et il ne stoppera pas la saignée. Les dirigeants politiques ont décidé qu’ils en avaient fait assez, et ils se refusent à les aider. Ils ne voient pas le tsunami qui surgit de manière évidente devant eux. Le marché immobilier va plonger vers des niveaux incommensurables et il va entraîner toute une bonne partie de l’économie et surtout les marchés financiers[12] ».
L’idée d’une reprise économique n’est qu’un leurre : « La crise durera 5 ans » au moins[13] !
La société canadienne Filteris, spécialiste en analyse des perceptions et des valeurs sur le Web (E-Réputation), révèle ainsi les résultats d’une étude panoramique réalisée en mars 2009. Pour ce faire, ils ont créé un nouvel indicateur : le Krach Stress Index (KSI). Près de 2000 sites, blogs et forums ont ainsi été sélectionnés, cartographiés et analysés afin d’y mesurer les perceptions françaises face à celles exprimées sur le Web anglophone, à propos de la crise économique et de sa durée potentielle. Pouvoir d’achat, coût de la vie, crédits à la consommation, marché immobilier et industrie automobile sont les principaux thèmes anxiogènes abordés sur le Web et sur lesquels se base le Krach Stress Index. Globalement et de manière redondante les sources Web analysées anticipent une crise économique multisectorielle d’une durée de 5 ans.
Pour le plus optimiste : la fin de la crise en 2009…
Le plus optimiste est sans doute Jérôme Cazes, directeur général de la Coface (Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur), organisme expert en analyse de risque qui anticipe le 9 mars sur France Info une reprise « timide » dès le second semestre 2009.
Nos gouvernants évoquent 2010…
« Nous sommes au milieu de la crise », telle était la phrase d’introduction de l’allocution du Président Sarkozy le 18 février dernier. Ce dernier reste assez discret sur ses évaluations en ce qui concerne l’issue de cette crise, néanmoins, l’orientation de son discours laisse entendre l’espoir d’une rapide rémission de la situation actuelle, sans plus de détail. Du côté du premier ministre les choses se précisent un peu. « Toute l’année 2009 sera une année de crise », une « crise longue, une crise dure », confie François Fillon au micro d’Europe 1 le 3 mars dernier, puis le 19 mars sur TF1 : « des signes de la reprise » existeraient « pour l’année 2010 ». Lorsque François Fillon use avec prudence du conditionnel sur la question 2010, Christine Lagarde, Ministre de l’Économie et des Finances affiche plus de certitudes. Selon des propos tenus le 8 mars sur BFM, 2010 sera « une année de redémarrage de l’activité économique » ; elle confirme le 17 mars devant les députés de la Commission des affaires économiques en ajoutant cependant que cette « hypothèse est entourée de multiples incertitudes liées à l’environnement international ».
Parmi les modérément optimistes on trouve Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, , mais
L’avis du Directeur de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, va dans le même sens. Ce dernier prédisait, le 9 mars 2009 lors d’une conférence de presse à Bâle, une croissance mondiale quasi nulle pour 2009 et voit « la reprise dans le courant de l’année 2010 » – il parlait de début puis de fin 2009 quelques mois auparavant –, tout comme son homologue américain Ben Bernanke, président de la Réserve fédérale américaine (FED), qui déclarait le 15 mars 2009 sur la chaîne CBS : « Nous allons voir la fin de la récession probablement cette année et nous verrons la reprise au début de l’année prochaine. Elle va s’accélérer avec le temps », confirmant ainsi ses propos tenus devant le Congrès quelques jours plus tôt. Avis partagé par Daniel Cohen, professeur d’économie à l’École Normale Supérieure, interrogé par Le Monde le 20 mars de la même année : « l’année 2009 est condamnée (…) Sans doute faudra-t-il attendre ici aussi le premier semestre 2010 pour voir poindre la reprise ».
Enfin au niveau de l’Union européenne, l’optimisme restait de mise – même si la commission n’a pris aucune initiative pour lutter contre la crise, et n’a pu convaincre les pays de la communauté d’adopter une politique commune d’harmonisation pour lutter contre la récession économique –, avec Joaquin Almunia, le commissaire européen aux affaires économiques et monétaires qui soulignait : « Nous ne sommes plus en chute libre (…) Pour la première fois depuis la mi-2007, des signaux positifs sont apparus au cours des dernières semaines, qui tendent à montrer que l’économie se stabiliserait au second semestre 2009, avant de connaître une reprise progressive en 2010 »
Certains grands capitaines d’industrie ne vient rien venir avant 2011…
Ce serait un peu plus long pour le Directeur Général du Crédit Agricole, Georges Pauget, qui déclarait le 5 mars 2009 dans La Tribune : « Nous sommes dans la trajectoire d’une crise qui va durer vraisemblablement en 2009 et 2010 ». Même estimation de l’ancien patron des patrons, le baron « romain », Ernest-Antoine Seillière[14] qui estimait, lors du 7eme Sommet européen consacré aux affaires, que la crise durera sans doute deux ans en Europe, un avis partagé par Jean-François Copé, président du groupe parlementaire UMP à l’Assemblée nationale, qui déclarait dans Le Monde du 23 mars 2009 : « il faut compter un minimum de dix-huit à vingt-quatre mois avant d’entrevoir la fin de la récession ». Un discours semblable lors de la 16ième session plénière du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe le 4 mars à Strasbourg où Maurice Vincent[15], Maire de Saint-Etienne, confie son « incertitude sur l’année 2010, car rien ne permet de dire aujourd’hui que la récession ne se poursuivra pas, ni dans quelles proportions.(..) nous pouvons imaginer aussi bien une reprise à partir de 2011 ».
Nicolas Baverez, économiste et historien reste, lui aussi, assez peu optimiste pour l’année 2010 qui serait plus profitable aux États-Unis, « En Europe, la croissance sera nulle, ce qui signifie que l’on continuera à voir disparaître entreprises et emplois », selon des propos recueillis par Le Monde le 20 mars dernier.
Pour terminer cette série, le GEAB (Global Europe Anticipation Bulletin[16]) prévoit que : « Elle ne sera ni terminée au printemps 2009, ni à l’été 2009, ni au début 2010 (…) C’est seulement vers la fin 2010 que la situation commencera à se stabiliser et s’améliorer un peu » en ce qui concerne les pays de la Zone Euro. Le même organisme annonçait déjà le 15 octobre 2008 : « A l’occasion de la parution du GEAB N°28, LEAP/E2020 a décidé de lancer une nouvelle alerte dans le cadre de la crise systémique globale car nos chercheurs estiment qu’à l’été 2009, le gouvernement américain sera en cessation de paiement et ne pourra donc pas rembourser ses créditeurs (détenteurs de Bons du Trésor US, de titres de Fanny Mae et Freddy Mac, etc.). Cette situation de banqueroute aura bien évidemment des conséquences très négatives pour l’ensemble des propriétaires d’actifs libellés en dollars US. Selon notre équipe, la période qui s’ouvrira alors deviendra propice à la mise en place d’un « nouveau Dollar » destiné à remédier brutalement au problème de la cessation de paiement et de la fuite massive de capitaux hors des Etats-Unis. Ce processus découlera des cinq facteurs suivants qui sont analysés plus en détail dans le GEAB N°28 ».
La minorité de pessimistes qui voyait la crise durer encore de longues années est devenue majoritaire dans le Monde…
Dominique Strauss-Kahn, l’actuel Directeur Général du FMI table sur deux à trois ans pour que l’économie mondiale comble ses pertes dues à la crise, selon les propos qu’il a tenus le 26 mars 2009 lors de l’émission « A Vous de juger » sur France 2.
Selon un sondage récent réalisé auprès des dirigeants d’entreprise par Viavoice pour l’ACFCI (Assemblée des chambres françaises de commerce et d’industrie) et Les Échos publié le 26 mars 2009 « 11 % d’entre eux attendent la fin de la crise au second semestre 2009, 52 % citent 2010 et 29 % une date encore plus lointaine ». Selon un autre sondage TNS-Sofres/Logica réalisé pour France 2 et le Syndicat de la presse quotidienne régionale (SPQR) auprès des Français sur la durée de la crise « 42 % des Français voient une issue dans deux ou trois ans, 12 % dans quatre à cinq ans et même 15 % dans plus de cinq ans, contre 5 % qui pensent que la France va en sortir cette année et 23 % en 2010 ». Ce sondage a fait l’objet d’un article dans Le Monde, le 26 mars 2009.
Infostrateges.com conclue :
« On le voit, personne n’est vraiment d’accord. Sur le plan de l’analyse des stratégies informationnelles, ce qui biaise le discours, c’est que peu de protagonistes de ce panorama sont objectifs. Les uns, responsables politiques, ont tout intérêt à promettre une sortie de crise rapide pour apaiser leurs électeurs, même s’il est parfois électoralement dangereux de se tromper, les autres sont des experts économiques qui souvent prennent des positions théoriques, pour ne pas dire idéologiques, appartiennent à des écoles économiques, ce qui risque d’altérer la vision objective de la réalité dont ils se réclament. »
EPILOGUE
Un séisme financier détruisant toute l’économie mondiale, est-ce prémonitoire ? En organisant à l’Aquila (dévastée le 6 avril 2009 par un tremblement de terre d’une grande ampleur) une réunion du G8 du 8 au 10 juillet 2009, le président Berlusconi, adepte de la provocation, serait-il devenu visionnaire ? Depuis deux ans les prévisions même les plus pessimistes sont largement dépassées par la réalité des faits et on peut imaginer en tenant compte des derniers indicateurs, qui constituent un véritable scénario de descente aux enfers, que la baisse va se poursuivre de façon exponentielle (cette prévision peut parfaitement s’analyser sous forme d’équation) et nous conduire à aborder 2010 avec des chiffres beaucoup plus sombres que ceux que l’on envisageait jusqu’alors, une tendance qui pourrait se poursuivre et encore s’accélérer en 2011 et après car le ressort de notre économie globalisée est bel et bien cassé !!!
Pour le journaliste François Leclerc[17] : « Lorsque vient, toutes ces lectures épuisées, le moment difficile de la synthèse, il est après réflexion possible de se poser une question centrale. Le puits que cherchent à combler les gouvernements des pays occidentaux, ainsi que les banques centrales, n’est-il pas tout simplement trop profond pour être comblé ? La politique qui a suivi a-t-elle, dans ces conditions, une chance d’aboutir ? Le système financier, dans son ensemble, n’est-il pas en réalité « too big to save » (trop gros pour être sauvé ?) N’est-ce pas cette vérité toute simple, mais pas exagérément confortable, qu’il va falloir un jour se résoudre à affronter, afin de sortir du déni ? ». Ceux qui pensent que l’on parle trop de la crise, de catastrophes à venir et que l’on ne cherche pas à connaître les tenants et les aboutissants de cette crise ont raison. Effectivement, les deux questions primordiales que l’on devrait se poser sont : Pourquoi en sommes-nous arrivés là et quelles sont les solutions ?
Le passé aurait du nous servir d’exemple. Malheureusement, on a oublié les leçons qu’il nous a données. Au feu l’excellent rapport d’Olivier Davanne du conseil d’analyse économique (CAE)[18] sur « L’instabilité du système financier international » publié au 4ème trimestre 1998 : « Le rapport d’Olivier Davanne décrit tout d’abord les enchaînements économiques et financiers à l’origine de la crise financière internationale qui a débuté à l’été 1997 et insiste notamment sur les graves insuffisances observées en matière de supervision bancaire que de gestion des taux de change (…) Le rapport insiste aussi sur l’instabilité des grands marchés d’actifs (actions, obligations, change) dans les pays industrialisés. Plus que dans les pays émergents, c’est peut-être là selon lui que se préparent les crises financières futures, si rien n’est fait pour tenter d’améliorer les méthodes de valorisation utilisées par les investisseurs. Dans leurs commentaires (en fin d’ouvrage) Michel Aglietta, Patrick Artus et Christian de Boissieu partagent globalement l’opinion de l’auteur du rapport sur les dangers d’un système de change trop rigide et sur la nécessité d’une évolution du mode de gestion des parités. Ils discutent par ailleurs les notions de « prêteur et recapitaliseur en dernier ressort international » le rôle respectif du FMI et de la BRI en matière de supervision bancaire et la faisabilité d’une taxe Tobin[19] ».
Aux oubliettes tous les autres rapports qui nous ont mis en garde il y a vingt ans, dix ans, cinq ans sur le risque de dévoiement de l’économie financière. On ne fait que redire, reprendre les mêmes recettes sur ce qu’il fallait ou ne pas faire, mais qui n’ont jamais été suivies des faits. On a depuis des années et tout particulièrement depuis deux ans organisé des réunions de chefs d’État, pris des tas de décisions concernant la régulation des marchés de capitaux mais on en est resté au niveau des intentions, c’est tout… Rien n’a été fait car le naturel revient toujours au galop et on remet au lendemain. Nous sommes à l’été 2009, la crise n’a pas atteint son point culminant et on s’aperçoit que déjà les banquiers sont repartis « à l’attaque » avec les mêmes travers et les mêmes excès qui ont causé notre perte : bonus, spéculation, sociétés offshore, paradis fiscaux, etc. Ils n’ont absolument RIEN COMPRIS !!!
Les solutions nous les connaissons, elles sont simples à développer et à mettre en place : chercher l’argent où il est, être solidaire entre riches et pauvres, patrons et chômeurs sans pour autant revenir au totalitarisme d’État… Mais ce n’est pas possible car il y a toujours conflit d’intérêt entre l’intérêt général et l’intérêt particulier, celui de l’État, des entreprises et des citoyens. Nous sommes bien loin des remèdes envisageables. Une autre piste elle aussi évidente est de relancer la demande et non pas uniquement l’investissement (sinon on sera encore en crise dans dix ou vingt ans) ; il faudra bien un jour comprendre que ceux qui doivent être aidés ce sont ceux qui produisent du réel et non du vent du virtuel, c’est-à-dire l’économie productive et tout particulièrement ceux qui créent de l’emploi : les entreprises de moins de 50 salariés (les aider ne coûterait pas très cher vu l’argent que l’on jette par les fenêtres !). Nous reviendrons un jour au commerce local et à l’artisanat – les grandes surfaces ont compris que l’ère de la grande surface était révolue et qu’avant dix ans elles n’existeront plus que sous forme de petites structures de proximité – c’est pourquoi elles commencent à investir de plus en plus (Simply market, petits Casino, etc.)
Certains hommes politiques, économistes, managers, banquiers et même des intellectuels réclament la confiance et demandent que l’on cesse de se lamenter, de se plaindre systématiquement et en toute occasion, de faire preuve de catastrophisme en se complaisant dans un pessimisme exacerbé et de mauvais aloi. Malheureusement, la crise continuant à s’accentuer sans qu’on puisse ou qu’on veuille vraiment l’endiguer, et la langue de bois étant devenue le langage de l’État, il ne nous reste plus que cette posture. En effet, rien ne bouge ou si peu des deux côtés de l’Atlantique. Même Obama fait l’objet ces derniers mois d’une récupération par les lobbies industriels et les milieux financiers, et sa politique de relance est en train de se diluer dans le marasme économique ambiant et plus grave dans celui de l’âme (chateaubriand) signe d’une fin de cycle de vie. Ce que confirme Robert Reich, l’ancien secrétaire au travail de Bill Clinton, qui juge que le poids des lobbies est sans doute trop puissant pour que Barack Obama puisse vraiment agir et résister à la pression de l’oligarchie financière. Les dernières mesures sur la santé que son gouvernement vient de faire passer cet été en catimini sont dramatiques car on revient à l’âge de pierre, l’argent et l’aide ira en priorité à ceux qui représentent un capital humain productif, et on se désintéressera de tous les autres cas (les malades incurables, les handicapés, les vieux) qui n’auront plus qu’à mourir faute de soins suffisants, cela nous rappelle une bien triste époque !
Les réunions internationales consensuelles sur la crise organisées depuis deux ans maintenant et tout dernièrement en juin 2009 par l’ONU, n’y changeront rien car toutes les mesures adoptées sentent le « réchauffé » et ne dépassent pas le stade des intentions. L’ONU qui se montre bien incapable de résoudre déjà de simples conflits, des « troubles de voisinage » ou plus grave le problème de la faim et de l’eau dans les régions les plus déshéritées du globe, ne résoudra certainement pas la plus grave crise économique depuis près d’un siècle.
Nous sommes donc contraints, les uns et les autres connus ou non, universitaires, simples enseignants ou citoyens de monter « au créneau » pour dénoncer cette parodie de réformes financières et économiques pour obliger nos dirigeants à réagir. Cela nous conduit à parler de crise systémique grave et de fin du monde (du moins du monde libéral) pour inciter les grands de ce monde à être plus réalistes et efficaces dans leurs actions plutôt que de se préoccuper du décolleté des secrétaires lors des sommets. Faudra-t-il attendre l’effondrement de notre système économique et de notre société pour qu’enfin on fasse la part des choses entre ce qui est secondaire et dérisoire et ce qui est primordial ?
Depuis l’été 2007, les pays les plus riches et les pays émergents ont organisé des G8, G14 et G20 et des tas de réunions de concertation et de coordination sans résultats ou si peu. Ils ont fait intervenir leurs banques centrales avec des milliers de milliards de dollars pour éviter la banqueroute du système bancaire sans succès. L’effet domino de l’endettement est en train de creuser notre tombe et personne ne bouge. La responsabilité des dirigeants et gouvernants de notre planète et tout spécialement ceux du Monde occidental, parmi lesquels les Etats-Unis et l’UE, est immense face à l’histoire et à toutes les graves conséquences qui vont en découler : la famine, la misère, la guerre et la désintégration de notre société et de notre civilisation…
SOURCES[20]
COFACE
www.lemonde.fr/la-crise-financiere/article/2009/03/20/a-quand-la-fin-de-la-crise-trois-experts…
SONDAGE TNS-SOFRES/LOGICA réalisé pour France 2 et le Syndicat de la presse quotidienne régionale (SPQR) — Les banques désignées premières responsables de la crise, article non signé — Le Monde — 26 mars 2009 : www.lemonde.fr/economie/article/2009/03/26/les-banques-designees-premieres-…
[1] Organisation mondiale du commerce
[2] Observatoire français des conjonctures économiques
[3] Université populaire du lundi 15 juin 2009, mairie du 4è arrondissement de Paris : http://www.desirsdavenir.org/node/26580
[4] Jean-Paul Fitoussi est un économiste français très pragmatique et non dogmatique, professeur des Universités à l’Institut d’études politiques de Paris. Il travaille sur les théories de l’inflation, du chômage, des économies ouvertes, et sur le rôle des politiques macroéconomiques. Il est critique au sujet de la rigidité budgétaire et monétaire, au motif qu’elle aurait un effet négatif sur la croissance et l’emploi. Ses travaux récents portent sur les rapports entre la démocratie et le développement économique. Il est également président du conseil scientifique de l’IEP de Paris depuis 1997 et membre du Conseil d’analyse économique auprès du Premier ministre. Par ailleurs, il est aussi conseiller économique de plusieurs sociétés et gouvernements. Tout dernièrement, il a été nommé Coordonnateur de la Commission internationale sur la Mesure de la Performance Économique et du Progrès Social qui comprend entre autres le prix Nobel d’économie 2001, l’économiste américain Joseph Eugène Stiglitz. (inspiré de Wikipédia)
[5] extrait de Capital, août 2009, propos recueillis par Frédéric Béghin.
[6] Paul Jorion, anthropologue et sociologuede formation, est, spécialisé dans les sciences cognitives et l’économie. Il a enseigné dans les universités de Bruxelles, Cambridge, Paris VIII et l’université de Californie à Irvine. Il a également été fonctionnaire des Nations Unies (FAO), participant à des projets de développement en Afrique. Ce spécialiste de la formation des prix a longtemps travaillé aux Etats-Unis dans la finance. En 1981, alors qu’il enseigne à Cambridge, il met au point le P-graphe (un type particulier de dual d’un graphe) qui sera utilisé dans l’analyse des réseaux et plus spécialement des généalogies (extrait inspiré de Wikipédia).
[7] Alexandre Kateb, Agora Vox, 11 mars 2009
[8] Dans un article intitulé « Fleurs vénéneuses » publié sur son site et sur L’Express du 28 septembre 2006, Jacques Attali croit aussi au big bang sur les marchés financiers : « Un jour, les taux d’intérêt refléteront la réalité des risques. Et le système financier occidental pourrait s’effondrer. La mésaventure qui vient d’arriver à l’un des plus célèbres fonds d’investissement spéculatifs américains est révélatrice de la folie de notre monde. Ce fonds au nom de fleur, Amaranth, créé en 2004, est devenu célèbre parmi ses pairs pour avoir gagné 1 milliard de dollars en quelques semaines, au début de 2006, en misant, contre tous, sur une pénurie de gaz naturel. Fort de ce succès, Amaranth paria de plus en plus d’argent sur une poursuite de la hausse du prix du gaz avec de bonnes raisons : les météorologistes annonçaient à la fois des ouragans (bloquant l’exploitation des gisements du golfe du Mexique) et un hiver très froid. Mal lui en prit : l’instabilité climatique et un renversement brutal des cours des matières premières conduisirent Amaranth à perdre, à la fin du mois d’août, 6 milliards de dollars, soit plus de la moitié des fonds confiés par ses actionnaires, pour la plupart des compagnies d’assurances américaines.
Il y a beaucoup de choses derrière cette histoire : les compagnies d’assurances, principaux épargnants du monde, ont besoin, pour financer les services dus à leurs cotisants, en particulier les soins et les retraites, de revenus beaucoup plus élevés que ceux que peuvent leur fournir les bons du Trésor et les obligations des sociétés de premier rang. Aussi confient-elles leur argent à des fonds spéculatifs, qui l’investissent dans des instruments financiers de plus en plus risqués, obligations d’entreprises en mauvaise situation ou cours de matières premières imprévisibles. Comme l’argent reste abondant et donc bon marché, ces fonds doivent, pour fournir une rentabilité, prendre des risques de plus en plus grands, impossibles même à mesurer, pariant jusqu’à 50 fois leur mise, ou parfois sans aucune mise. Aujourd’hui, plus de 1 300 milliards de dollars sont ainsi gérés par de tels fonds spéculatifs, qui risquent plus de 1 000 milliards de dollars chaque jour. Aussi, quand les paris sont perdus, la perte est immense. Et elle le sera de plus en plus.
Ainsi va notre monde, où l’on s’inquiète si peu de l’avenir, pourtant si menaçant, que l’on ne rémunère pas décemment ceux qui prennent le risque de le préparer en créant de vraies richesses, préférant aventurer l’épargne des salariés dans des spéculations de casino. Cela, naturellement, ne peut que mal finir. Un jour, les taux d’intérêt refléteront la réalité des risques et tout le système financier occidental, et d’abord américain, pourrait s’effondrer. Personne ne pourra dire qu’il n’a pas été prévenu ([email protected]).
[9] RECTIFICATIF : Le chiffre de 10 milliards de milliards d’augmentation de la dette est inexact, on doit parler plutôt de 10 000 milliards de dollars peut-être plus car les chiffres sont très contradictoires. Par contre, après avoir pris des bases et des chiffres officiels du FMI et autres organismes on peut dire que la dette des dix pays les plus riches devrait passer de 78 % du PIB à 114 % du PIB entre 2007 et 2014, ce qui revient à dire que cette dette (mais tout dépend de la prévision que l’on fait pour le PIB d’ci à 2014 !!!) passerait de 40 000 milliards de dollars en 2007 (45 000 milliards en 2008) à + 70 000 milliards en 2014 sous réserve de ce que j’ai dit précédemment… En réalité les 10 milliards de milliards de dollars correspondent au montant des engagements sur les produits dérivés (options, contrats à terme ou « futures ») pris par les investisseurs-spéculateurs sur les marchés financiers, qui sont partis en fumée faute de reposer sur des actifs virtuels et non réels (CDS, CDO, etc.) comme le confirme le prix Nobel d’économie Paul Krugman : «We basically had a $10 trillion shadow banking system shrivel up and die.», Newsweek, 03/12/08.
[10] Ces paragraphes sur Soros et l’endettement des banques se sont inspirés de l’article de Patricia Kuo et Bei Hu, du Bloomberg, 10 avril 2008, traduit par Contre Info.
[11] 20minutes.fr
[12] Article original en anglais publié le 21 avril 2009 sur : http://www.globalresearch.ca/
[13] Le site « Les Infostrateges.com » a réalisé une enquête intitulée « Fin de la crise économique : des prévisions objectives », par Didier Frochot et Fabrice Molinaro publiée le 12 mai 2009, en deux parties avec comme sous-titre « les Français s’interrogent ».
[14] Il fut de 1988 à 1994, président du CNPF devenu MEDEF (Mouvement des Entreprises de France). Depuis l’été 2005, Ernest-Antoine Seillière est président de l’UNICE (rebaptisée « BusinessEurope » en janvier 2007), la fédération des entreprises européennes, basée à Bruxelles.
[15] Mais aussi président de Saint-Etienne Métropole et Conseiller régional.
[16] Le GlobalEurope Anticipation Bulletin est la Lettre Confidentielle du think-tank européen LEAP/Europe 2020, publiée en partenariat avec la fondation néerlandaise GEFIRA. A ce titre, il entend fournir à ses lecteurs des analyses de prospective géo-politique au coeur desquelles on trouve l’analyse et le suivi de la crise.
[17] Les déclarations de Wolfgang Münchau, Robert Reich, Simon Johnson, Willem Buiter et Ambrose Evans-Pritchard proviennent de l’article du journaliste François Leclerc : « Crise financière : le point de vue de 8 économistes », 14 juillet 2009, sur : www.pauljorion.com/blog/?p=3760.
[18] Créé par le Premier ministre Lionel Jospin en 1997.
[19] Extrait de la 4ème page de couverture du rapport du CAE rédigé par Olivier Davanne : « Instabilité du système financier international », La documentation française, 1998.
[20] Le site « Les Infostrateges.com » a réalisé une enquête intitulée « Fin de la crise économique : des prévisions objectives », par Didier Frochot et Fabrice Molinaro publiée le 12 mai 2009, en deux parties avec comme sous-titre « les Français s’interrogent ».
Bonsoir,
Je ne m’épancherai pas bien longtemps, je n’en ai pas le niveau (et je n’ai lu qu’en diagonale), mais je n’espère qu’une chose, c’est que vous vous trompiez…
Je vous cite : » la famine, la misère, la guerre et la désintégration de notre société et de notre civilisation… »
Effrayant… et inéluctable ?
Cordialement
eh oui ! :
[b] »Joseph E. Stiglitz, prix Nobel d’économie 2001, stigmatise les excès du capitalisme financier et la collusion entre les grandes institutions internationales qui n’agissent que dans leurs intérêts. Dès 2002, il dénonçait les excès de ce capitalisme, de la mondialisation et des organismes internationaux comme le FMI incapable d’aider les économies en difficulté. Dans son ouvrage « La Grande désillusion » il critique violemment la mondialisation cause de tous nos maux : « Aujourd’hui, la mondialisation ça ne marche pas. Ça ne marche pas pour les pauvres. Ça ne marche pas pour l’environnement. Ça ne marche pas pour la stabilité de l’économie mondiale. « [/b]
la vieille histoire du [b] »moi et rien que moi »[/b]
même avec un dictateur mondial à venir , la mondialisation et le gouvernement mondial sont damnés et condamnes !
Merci, excellente synthèse !
Je sursaute cependant qund vous écrivez « [b]Les dernières mesures sur la santé que son gouvernement vient de faire passer cet été en catimini sont dramatiques car on revient à l’âge de pierre, l’argent et l’aide ira en priorité à ceux qui représentent un capital humain productif, et on se désintéressera de tous les autres cas (les malades incurables, les handicapés, les vieux) qui n’auront plus qu’à mourir faute de soins suffisants, cela nous rappelle une bien triste époque ![/b] ». A quelles mesures faites-vous allusion ? En tous cas, l’extension du Medicare à toute la population américaine, s’il ne sera sans doute pas viable pour cause de récession, vise justement à sortir de la ségrégation sociale actuelle. Vous semblez-vous faire l’écho de Sarah Palin qui agite un épouvantail mensonger, dans les mêmes termes de retour à l’âge de pierre avec l’euthanasie des vieux et des handicapés… pour bloquer Obama sur la réforme du système de santé.
Il est vrai , Monsieur Locussol-Mascrdi que « l’extension du Medicare à toute la population américaine » pourrait être une bonne chose !
[b]à moins qu’il ne s’agisse que d’un tremplin pour implanter des puces RFID sous la peau de tous les américains pour le bon pretexte de porter sur eux leurs dossiers santé .
Le projet est dans les carton et a fait l’objet de discussions lors de la reunion BILDERBERG à l’hotel Mariott de Chantilly (Washington DC) en juin 2008.[/b]
Tout comme Laverdure,je trouve que cette très bonne compilation voit grandement sa crédibilité affectée par la phase expéditive et sans analyse préalable à propos de l’assurance santé que le président Obama tente de mettre en place en ce moment.
Heureusement que toutes vos sources sont cités de manière très complète car cette phrase m’a vraiment fait bondir.
Je vous invite (si ce n’est déjà fait), à aller voir le site de la maison blanche : http://www.whitehouse.gov/realitycheck/
Je voudrais vous donner la raison pour laquelle j’ai écrit certaines choses qui vous ont choqué sur la politique de la santé d’Obama… mais désolé je n’y arrive pas…
PBS TECHNIQUES OU AUTRES… je ne sais pas
Tout d’abord les commentaires s’affichent très lentement et deuxièmement lorsque le texte est trop long le texte saute cela fait déjà deux fois que je recommence. Pour toutes explications sur mes textes me contacter directement à : [email protected]
Désolé mais je l’avais déjà signalé et je ne peux passer des heures comme certains à écrire !!!
REPONSE SUR LA POLITIQUE DE LA SANTE D’OBAMA
http://www.alterinfo.net/Revoltes-contre-Obama-le-retour-de-la-Boston-Tea-Party_a35634.html
http://www.france-info.com/spip.php?article329348&theme=14&sous_theme=16
http://www.solidariteetprogres.org/article5692.html
Obama ne semble plus être libre de ses mouvements il est pieds et poings liés prisonnier de la finance internationale et du clan des faucons et des extrémistes qui s’est élargi même dans le camp démocrate. Malheureusement, nous avions mis beaucoup d’espoirs en lui et en ses idées qu’il voudrait encore défendre mais il ne le peut plus car il est fini et mort politiquement !!!
Monsieur Locussol-Mascardi , j’irai plus loin que vous à propos d’OBAMA :
il a été adoubé par la PYRAMIDE !
« Selon certains reportages, Barack Obama et Hillary Clinton se sont retirés afin de tenir leur tant attendue rencontre privée dans un endroit très spécifique – non pas à la résidence officielle d’Hillary à Washington – mais plutôt dans le nord de la Virginie, qui justement sert de lieu à la réunion des Bilderberg de 2008.
Robert Gibbs, le porte-parole d’Obama, a déclaré aux médias que Obama et Clinton ont eu une rencontre privée hier soir, mais il a refusé de révéler où elle s’était tenue, excepté qu’elle n’a pas eu lieu à la maison des Clinton à Washington, comme cela avait été largement diffusé. Le directeur de campagne d’Hillary a également refusé de divulguer l’endroit de ce rendez-vous.
« Des journalistes voyageant avec Obama ont senti que quelque chose se passait entre les deux [candidats] lorsqu’ils sont arrivés à l’aéroport international Dulles à la suite d’un événement dans le Nord de la Virginie et Obama n’était pas à bord de l’avion, » selon Associated Press.
[b]L’aéroport Dulles est à deux pas de l’hôtel Westfields Marriott à Chantilly où Henry Kissinger, David Rockfeller et le reste des mondialistes du groupe Bilderberg sont convoqués[/b]. »
[b] »Il faut délocaliser Pascal Lamy ! » par Maurice ALLAIS,
PRIX NOBLE d’ECONOMIE[/b]:
« …Comme je l’ai précédemment indiqué, nous faisons face
à une ignorance criminelle. Que le directeur général de
l’Organisation mondiale du commerce, Pascal Lamy, ait
déclaré : « Aujourd’hui, les leaders du G20 ont clairement
indiqué ce qu’ils attendent du cycle de Doha :
une conclusion en 2010 »
et qu’il ait demandé une accélération de ce processus de
libéralisation m’apparaît une méprise monumentale, je la
qualifierais même de [u][b]monstrueuse[/b][/u]. Les échanges,
contrairement à ce que pense Pascal Lamy, ne doivent pas être
considérés comme un objectif en soi, ils ne sont qu’un moyen.
Cet homme, qui était en poste à Bruxelles auparavant,
commissaire européen au Commerce, ne comprend rien, rien,
hélas !
Face à de tels entêtements suicidaires, ma proposition est la
suivante : [b][u]il faut de toute urgence délocaliser Pascal Lamy,
un des facteurs majeurs de chômage !…[/u][/b] »
donc on va l’envoyer sur Mars , vu qu'[b]il est déjà la tête du
ministère de l’économie du NOUVEL ORDRE MONDIAL ![/b]
J’espère que vous vous trompez également. L’opium du peuple en ce moment c’est les paris sportifs sur [url=http://www.betabondieu.com/canalwin]Canalwin[/url] qui permettent d’oublier un peu la crise et la misère. On suit le sport, on parie et on oublie les difficultés qu’on a au quotidien. Quand on gagne alors on pense que la crise c’est pour les autres et on en vient à penser qu’on peut se débrouiller tout seul et qu’on est plus fort que tout le monde. Dans une émission [url=http://www.betabondieu.com/canalwin-bonus]bonus sur Canalplus[/url] ils ont dit que le pouvoir du jeu va aller croissant car c’est un moyen pour les pauvres touchés directement par la crise financière de se raccrocher à un rêve d’argent et de réussite.